Le recours aux énergies propres, considérées moins cancérigènes, semble l’option incontournable sur laquelle se base la stratégie gouvernementale, via le secteur de l’Énergie, à compter de 2016, et dont l’épilogue a été fixé à 2030.
Sur le chemin de la Pologne, premier pays européen à l’adopter, devancé dans le classement mondial que par la Corée du Sud, l’Algérie tente, progressivement, de se frayer un chemin dans la cour des grands pays, ceux qui ont pu joindre l’utile à l’agréable en matière de purifier leur air et de lutter contre les dangers multiformes de la santé publique. Ceci coïncide avec une consommation annuelle, désignée de record, des carburants ayant dépassé les 15 millions de tonnes, ripostée par une baisse sensible dans celles des carburants propres, GPL carburant ou GPL-C, passant de 356 000 TM, en 2009, à 291 000 TM en 2015. La mise en œuvre de la nouvelle tarification des carburants en janvier 2016 n’est pas étrangère à la reprise qu’a enregistré ce même carburant durant la période allant de décembre 2015 à janvier 2016, de l’ordre de 7%, passant respectivement de 20 811 TM à 22 315 TM. C’est ce qui ressort de la conférence sur la promotion de l’utilisation du GPL carburant ou GPL-c, organisée ce lundi au ministère de l’Énergie à Hydra. Naftal, organisme chargé de la mise en œuvre de ce programme, parle, par la voix de son président directeur général, Hocine Rizou, de l’implantation du GPL-C au niveau des 1000 stations-services qui se surajoutent aux 600 déjà existantes, l’objectif étant d’augmenter le taux en la matière à 73% contre 27% actuellement. Il est prévu également de réaliser 30 nouvelles stations-service vertes dédiées exclusivement aux six déjà existantes. Le programme en question, précise, le P-dg sera étalé sur deux périodes complémentaires. La première couvrira 2016- 2020 et verra l’augmentation du nombre de véhicules à un taux de 13% par rapport au nombre global du parc roulant utilisant les carburants, soit le double de celui en vigueur actuellement, correspondant à un taux de 6% par rapport du global utilisant les essences. La seconde période de 2020 à 2030 visera un taux de 30%. Le projet d’investissement, supporté à hauteur de 54% par le budget d’État, envisage de construire 30 nouveaux centres de conversion en sus des 36 centres déjà fonctionnels. La finalité, comme signalé, est de renforcer les capacités de conversion de Naftal, estimées, elles, à 20 000 véhicules par an dont 2000 taxis de service.
En détails, la conjugaison des efforts permettra d’atteindre une consommation cumulée à l’horizon 2030 de 10 millions de tonnes, à raison de 50 000 tonnes par an, illustrée, également, par une réussite dans la conversion de véhicules à plus de 30% en 2030 par rapport à ceux inventoriés actuellement.
Le gain, incommensurable, à engranger est évalué à 1000 milliards de DA. Il faut attendre 2030 pour s’en convaincre. D’autant plus que, est là est la question, le programme GPL-c date de….1983. Depuis, bien des eaux ont coulé et bien de prix du pétrole ont chuté !.Il ne servirait à rien de se lamenter sur le passé, bien qu’il soit utile d’en parler : le programme Prop-Air soutenu par l’APRUE (Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie) avec l’objectif de la conversion de 8 000 véhicules/an sur quatre années, fut un échec. Car, il semble que l’intention de rattraper le retard, que le ministre de l’Énergie, Salah Khebri, impute, d’une manière générale, à l’écart entre le prix du litre de GPL-c et celui des autres carburants, la forte diésélisation du parc automobile national et les faibles capacités de conversion (140 véhicules par jour), soit devenue partie intégrante de la stratégie gouvernementale, notamment depuis que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé la couleur, à travers son instruction n=° 234 du 10 août 2015, stipulant « la conversion en GPL/carburant du parc automobile appartenant aux administrations, organismes et entreprises publiques », et mentionnant également “Au vu de la situation financière actuelle du pays, qui impose une rigueur et une rationalisation de nos capacités nationales, le ministre de l’Énergie a tracé un programme d’efficacité énergétique à l’horizon 2030… préconisant, entre autres, comme mesure, la conversion en GPL/c de 30% du parc automobile national ». Le GPL-c veut dire aussi moins d’importation des carburants conventionnels, et l’orientation de l’excédent du pétrole, initialement destiné au raffinage vers l’exportation. Par ailleurs, Khebri a déclaré que, dorénavant, les véhicules fraichement sortis de l’usine seront dotés de système de bicarburation, et ce conformément à une nouvelle clause introduite au cahier de charges y afférent. Cette opération verra le concours, comme indiqué par le ministre de l’Énergie, du ministère de l’Industrie et des Mines.
Zaid Zoheir