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UNION AFRICAINE : Un Sommet décisif

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Le Sommet de l’Union africaine commence aujourd’hui, pour deux jours, à Addis-Abéba, Éthiopie. Les chefs d’États et de gouvernement de l’UA ont à examiner de nombreux sujets, dont certains constituent des points de clivage inévitables. L’Algérie et l’Afrique du Sud sont décidées à barrer la voie à l’intrusion israélienne au sein de l’UA. En juillet dernier, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, a accordé à Israël, le statut d’observateur au sein de l’organisation africaine. La position de Moussa Faki a été jugée contraire à l’héritage des luttes anti-coloniales des peuples africains pour leur indépendance, et contre l’apartheid qui sévissait en Afrique du Sud, et également de solidarité avec le combat du peuple palestinien. Moussa Faki ne peut pas ignorer la nature colonialiste d’Israël, qui occupe des terres palestiniennes, et sa politique d’apartheid, ainsi que ses violations répétées et impunies des résolutions des Nations unies. Les autorités israéliennes sont accusées par de nombreuses organisations internationales de crime d’apartheid: assassinats de Palestiniens commis par le régime sioniste, arrestations arbitraires, y compris d’enfants, ainsi que  les politiques de ségrégation, de dépossession et d’exclusion mises en œuvre par Israël dans tous les territoires occupés. Le rejet du statut d’observateur dans l’UA accordé à Israël par Moussa Faki, rejoint les exigences des nouvelles générations africaines engagées dans des mobilisations et des initiatives pour sortir l’Afrique des griefs des forces qui la maintiennent dépendante, c’est-à-dire les ex-puissances coloniales et leurs alliés. Le Sommet de l’UA se déroulera d’ailleurs dans un contexte de bouleversements qui traduisent l’émergence d’un puissant courant panafricaniste qui traverse l’opinion publique en Afrique et qui se renforce dans sa confrontation avec le courant néo colonial. Le dimanche 9 janvier 2022, les chefs d’État de la Cédéao (Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest) et de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) réunis en un sommet extraordinaire à Accra, soutenus par la France, ont pris des mesures visant à asphyxier le Mali parce que les dirigeants de l’Armée malienne ont décidé de mettre fin à un pouvoir inféodé aux intérêts néocoloniaux français et engager le pays dans une politique d’indépendance nationale. La même situation prend forme au Burkina Faso soumis également aux sanctions de la Cédéao. Les changements au Mali et au Burkina Faso ont l’appui des populations de ces pays. La politique de souveraineté nationale qui se dessine au Mali, au Burkina Faso, en Tunisie, après de longues années de soumission néo coloniale, avait été tentée dans la période post indépendance des pays africains mais avait été étouffée sous toutes formes y compris par l’assassinat de dirigeants politiques. Selon le directeur de l’Observatoire du nucléaire, Stéphane Lhomme, dont les propos sont rapportés par le site d’informations Sputnik, « la présence militaire française (régionale) vise directement à sécuriser l’approvisionnement des centrales françaises en uranium ». « La France a absolument besoin d’être là pour protéger cette zone », a-t-il expliqué. Les ministres des Affaires étrangères africains ont eu à discuter de toutes ces questions au cours de la 40e session du Conseil exécutif de l’UA à laquelle a pris part le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger Ramtane Lamamra qui a conduit la délégation algérienne. En marge des travaux du Conseil exécutif de l’UA, Ramtane Lamamra a tenu plusieurs rencontres avec ses homologues africains du Togo, du Tchad, Ouganda, Djibouti, Libye, Afrique du Sud, Angola, Kenya, Madagascar, Nigéria, Érythrée et Burundi. Dans le même cadre, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a transmis un message de la part du président Abdelmadjid Tebboune à la présidente d’Éthiopie, Sahle Work Zwede.
M’hamed Rebah

CONSEIL EXECUTIF DE L’UA
Le président Tebboune adresse un message à son homologue d’Éthiopie
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a transmis un message de la part du président de la République, Abdelmadjid Tebboune à la présidente d’Ethiopie, Sahle Work Zwede. Lamamra a transmis ce message lors de l’audience que lui a accordée la cheffe de l’État éthiopienne au niveau de sa résidence personnelle à Addis-Abeba et ce, en marge de sa participation aux travaux de la 40e session du Conseil exécutif de l’Union africaine. À cette occasion, Lamamra a transmis les salutations fraternelles et le message du président Tebboune à la présidente éthiopienne. De son côté, Sahle Work Zwede a exprimé sa haute considération au Président Tebboune, se disant fière du partenariat stratégique algéro-éthiopien. Elle a également affiché sa disponibilité à œuvrer avec son frère le président Tebboune à faire avancer ce partenariat. L’audience a constitué une occasion pour passer en revue les derniers développements au niveau continental, notamment dans la région de la Corne de l’Afrique, mais aussi pour échanger les vues sur les prochaines échéances, notamment le sommet africain prévu les 5 et 6 février et le sommet Afrique-Europe qui se tiendra à Bruxelles les 17 et 18 du même mois. Les deux parties ont salué la convergence des vues et des positions des deux pays frères sur des questions cruciales pour le continent africain, ce qui confirme la profondeur des relations stratégiques qui les lient et leur volonté politique sérieuse à relancer les efforts de stabilité et de développement en Afrique.
Sarah O.

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