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Une journée de la presse qui intervient dans un contexte de sérieuse crise financière : La précarité du métier de journaliste

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À l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la presse, qui se tient le 22 octobre (de chaque année), le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et après avoir rendu hommage à la famille de la presse nationale, a exhorté cette dernière de jouer pleinement son rôle notamment dans le domaine de la lutte contre les fléaux de la corruption, du favoritisme et de la bureaucratie et à remédier à ces lacunes tant au plan juridique que politique.
Le président de la République a estimé, dans son message, que cette finalité requiert la conjugaison des efforts de tout un chacun, y compris de la part de la presse et des médias qui, irrécusablement, ont un rôle prépondérante à jouer dans l’orientation de la société vers le droit chemin. Bouteflika a rappelé les réformes engagées par l’État visant à consolider la liberté de la presse et le droit des médias à l’accès à l’information, en plaçant cette profession sous le couvert de la loi, qui protège toutes les libertés et impose le respect de tous les devoirs. Il a souligné qu’aujourd’hui, et avec plus de 150 titres, la presse écrite a connu un essor fulgurant les deux dernières décennies et le secteur de l’audio visuel s’est consolidé avec la création d’une vingtaine de chaînes privées, sans oublier le développement de la presse électronique. «Ce sont-là, des acquis qui sont venus enrichir le système d’information national ainsi que les divers médias publics» a par ailleurs commenté le président de la République, indiquant que l’intérêt particulier qu’accorde l’État au développement de l’information et de la communication s’est traduit également par l’ouverture d’un grand nombre d’instituts spécialisés, formant chaque année des centaines d’étudiants ayant choisi cette noble profession. Pour le chef de l’État, la célébration, cette année, de la Journée nationale de la presse se veut, une fois encore, une halte pour évaluer les réalisations de la corporation et une opportunité pour méditer la situation de notre pays et les défis auxquels il est confronté. «Oui, mesdames et messieurs, Femmes et Hommes des médias, vous appartenez à la corporation d’une noble profession, une corporation qui s’est taillée, avec mérite, une place de choix de par le monde» a écrit le président de la République rappelant à l’intention de la presse qu’elle a à doubler de vigilance et de faire acte de patriotisme et d‘œuvrer à l’immunisation de l’Algérie contre les risques externes, ce qui requiert un front populaire, pétri du sens du patriotisme et du souci de la préservation de l’Algérie. «Nous devons être attachés à notre intégrité territoriale et soucieux de la protection de notre société contre les complots ou les manœuvres politiciens, malheureusement nombreux, chaque fois que notre pays a rendez-vous avec une importante échéance politique», a soutenu le président Bouteflika dans ce sens et d’évoquer les défis auxquels est confronté l’Algérie.
Dans ce même sens, il a rappelé «si aujourd’hui, et Dieu merci, nous vivons dans la paix et la sécurité, nous évoluons également dans un environnement régional caractérisé par de multiples crises et conflits ainsi que par les fléaux du terrorisme abject, du crime transfrontalier et du trafic d’armes et de drogues», soulignant que la lutte contre ces menaces et fléaux ravageurs, «requièrent ,de notre part, vigilance et mobilisation pour préserver l’intégrité de notre peuple et de notre patrie». «Les Femmes et Hommes de la presse nationale ont, face à ces défis, un rôle prépondérant à jouer au service de la patrie, un rôle que vous assumez, à la différence de vos obédiences et tendances politiques, étant donné que nous connaissons un pluralisme dont nous sommes fiers et auquel nous nous attachons» a encore déclaré le président de la République qui considère que la Journée nationale de la presse, qui est célébrée cette année sous le thème «Le vivre ensemble en paix», est une occasion pour l’Algérie d’exprimer la fierté d’avoir introduit dans le concert des nations la notion «de paix et le vivre ensemble dans la prospérité». Une journée qui intervient dans un contexte d’une sérieuse crise financière qui risque de frapper le monde des médias algériens.
En effet, la célébration de la Journée de la presse intervient dans un contexte de vraie menace financière qui guette la presse au cas où le projet de loi de finances 2019 qui sera discuté prochainement à l’APN, contenant une disposition qui limite à 5% du chiffre d’affaires lié à la promotion déductible sur le plan fiscal, venait à être adopté. En effet, et au moment où la situation des médias demeure très précaire en vu du stress qui tenaille le marché de la publicité, la disposition de l’article 169 alinéa 4, modifie complètement le régime fiscal applicable aux dépenses de publicité (publicité sous toutes ses formes et frais de lancement de produits) qui étaient, jusque-là, considérés comme des frais professionnels déductibles fiscalement, donc décomptés du bénéfice imposable au taux plein de 100%. Partant, les dépenses liées à la publicité seront déductibles au plan fiscal jusqu’à à concurrence de 2,5% du chiffre d’affaires annuel, impactant ainsi la trésorerie des entreprises, notamment celles ayant un plan de charge important en matière publicitaire.
Du coup, les recettes publicitaires de tous les médias sans exception risquent grandement de se resserrer plus qu’elles ne l’étaient depuis 2014, ce qui ne manquerait pas de pousser certains médias à opérer des coupes dans leurs effectifs et de réduire considérablement leurs plans d’investissement, au grand dam de centaines de journalistes qui n’auront comme seule récompense que chômage et vie brisée
Zacharie S Loutari

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