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Troisième jour du procès Sonatrach 1 : des audiences dans un climat tendu

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Le procès de l’affaire Sonatrach 1 a repris, hier matin, au tribunal criminel d’Alger, pour la troisième journée, par l’audition du premier groupe des accusés. L’audience a commencé vers les coups de 10h45 par la poursuite de la lecture de la troisième et dernière partie de l’arrêt de renvoi par le greffier, et qui compte en tout et pour tout 293 pages. Néanmoins, les choses sérieuses ont commencé dans l’après-midi avec le premier groupe des accusés composé de huit persoones, à leur tête le P-DG du groupe Contel Funkwerk, Ismail Mohamed Réda Dajaâfar. Cependant, contre toute attente, l’audition du principal accusé dans l’affaire Sonatrach 1, Mohamed Meziane n’interviendra qu’en dernier lieu, et ce, parce qu’il est le seul concerné par toute l’affaire, estime le juge Mohamed Raggad.

Ainsi, donnant plus de détails quant aux groupes des accusés qui devront témoigner, le juge a fait savoir que ces derniers sont répartis en quatre groupes. Le premier concerne des personnes impliquées dans la conclusion du marché relatif à l’acquisition d’équipements de télésurveillance et de protection électronique. Ces derniers sont, Mohamed Ismail Mohamed Fawzi, Belkacem Boumediène, Meziane Mohamed Fawzi, Maghaoui EL Hachemi, et Maghaoui Al Yazid.
L’audition du deuxième et du troisième groupe concerne respectivement les personnes impliquées dans le marché avec Saipem Algeria (Italie) pour la réalisation du gazoduc devant relier l’Algérie à l’Italie (Sardaigne) et ceux impliquées dans la conclusion du marché relatif à la réhabilitation du siège de Sonatrach à Ghermoul (Alger). Quant au quatrième groupe, il englobe les entreprises étrangères impliquées dans cette affaire, a indiqué le juge, précisant qu’il s’agit du groupe Contel Funkwerk, de la Société à responsabilité limitée Contel Algérie (Sarl), la firme allemande Funkwerk Pletarc et de Saipem contracting Algeria (Italie).
De ce fait, le premier à se présenter à la barre était Al Smail Mohamed Réda Djaâfar, propriétaire de Contel Algérie entreprise spécialisée dans l’importation de matériel de télésurveillance et équipements informatiques. Pour se défendre l’accusé choisit de rappeler les efforts déployés pour le développement du pays, sans oublier que tous ses actes s’inscrivaient dans son ambition de «réussir » dans des domaines réservés aux grandes entreprises internationales.
Ainsi, vers les coups de 14h, la salle bondée de monde, le juge demande à Al Smail Mohamed Reda Djâafar de faire part au tribunal de son expérience professionnelle.
Celui-ci commence d’onc, à raconter des détails de son parcours universitaire et sa première expérience professionnelle. «Je suis titulaire d’un diplôme de technicien supérieur en informatique. Mon entreprise a réussi à obtenir une centaine de projets avec le ministère de la Défense, les administrations et entreprises publiques ainsi que des banques via les appels d’offres auxquels son entreprise a soumissionné», explique-t-il. Par ailleurs, dans le dit interrogatoire, l’accusé admet connaître le code de commerce mais, n’avoir aucune connaissance du code des marchés publics.
S’agissant de sa relation avec Réda Meziane, fils du patron de Sonatrach, l’accusé a indiqué que c’était un ancien camarade de classe durant les années 90. Donnant des détails historiques du début de l’affaire, il dira qu’en novembre 2004, Réda Meziane lui a suggéré la création d’une société de transport des carburants. Dans ce sillage, il témoigne qu’à «l’époque Reda était en France et il ne pouvait pas rentrer au pays, il m’a alors présenté son frère pour la concrétisation du projet».
Le prévenu explique que la création d’une société autonome demandait beaucoup de moyens. Une assemblée générale de Contel s’est tenue suite à laquelle, il a été décidé de changer les statuts en la transformant en holding SPA en intégrant d’autres actionnaires. Avec cette précision que plusieurs filiales ont été créées. Par la suite, l’accusé dira qu’il a octroyé 200 parts de Contel à Fawzi Bachir Meziane sans qu’il ne verse un centime.
Surpris, le juge Reggad demande à Mohamed Reda Djaâfar si il était en connaissance avec le fait que Fawzi est le fils du P-DG de Sonatrach. Ce à quoi, Al Smail répond par l’affirmative. Sur ce une grande tension a régné dans la salle. En effet, les avocats de l’accusé ont intervenu pour demander au juge de ne pas interrompre leur client à chaque fois et lui ont rappelé qu’il n’avait pas le droit de tirer les conclusions au risque d’influencer les jurés. Le président du tribunal remet les pendules à l’heure en rappelant aux robes noires qu’il a la police de l’audience. Suite à quoi il a suspendu l’audience pour vingt minutes. à la reprise de l’audience, vers les coups de 15h15 le climat avait l’air plus serein. L’accusé a continué sa version des faits en assurant qu’il est devenu associé avec Fawzi Meziane vu sa grande compétence. «Nous avions besoin de gens de confiance», signale-t-il. « Grâce à Contel, nous avons pu créer plus de 200 emplois et payer des sommes colossales aux impôts», poursuit-t-il. De surcroit, le prévenu a tenté de convaincre le juge que sa relation avec Fawzi Meziane n’’était guère dans le but de gagner des avis d’appels d’offres de la Sonatrach mais plutôt de faire connaître son travail. Le premier jour n’a donc pas connu de grandes révélations. Toutefois, les heures qui vont suivre dans ce procès risquent de dévoiler de nombreux points obscurs de l’affaire.
Lamia Boufassa

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