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TROIS INITIATIVES DE SORTIE DE CRISE SE DISPUTENT LA SCÈNE : Juillet, un mois d’excellence politique

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Ce mois de juillet a connu la naissance de plusieurs initiatives de sortie de la crise qui mine le pays depuis le 22 février, avènement d’un mouvement populaire citoyen et pacifique qui allait bouleverser la vie nationale.
En effet, parmi les solutions préconisées, il y en a celles qui ont fait couler beaucoup d’encre et ont été fort médiatisées, sans toutefois, qu’elle ne fixe une démarche ou un agenda, tel que c’est le cas pour le Forum national pour le dialogue.
Certaines ont été acceptées par le pouvoir et d’autres sont rejetées par les personnalités même présumées adhérentes, comme c’est le cas du Forum civil pour le changement. Une autre initiative vient tout juste de voir le jour, même si elle a déjà tenu plusieurs réunions auparavant, notamment celle initiée par les forces de l’Alternative pour une véritable transition démocratique, dont les signataires ont appelé à une convention du pacte politique, pour le 31 août prochain.
Ceci, alors que les partis de l’ex-Alliance présidentielle semblent ne plus être en mesure de maitriser les événements en cours en Algérie.
En tout cas, ce mois de juillet aura connu un boom des initiatives de sortie de crise, qu’il serait utile, ici, de récapituler.

Le Forum national pour le dialogue insiste sur la Présidentielle
Dans ce contexte, l’opposition regroupée dans le bloc des « forces du changement», qui comptent dans leurs rangs des personnalités nationales, des activistes de la société civile et des universitaires, ont réussi à tenir le Forum national pour le dialogue, le 6 juillet passé, annoncé en grande pompe, auparavant, par ses initiateurs. Avec une participation de plus de 700 membres, le Forum a pu, en une seule journée de débats, dégager une déclaration commune qui traduit une vision de sortie de l’impasse politique actuelle. Celle-ci passerait par un processus électoral, sinon une présidentielle, dont les délais ne devrait pas dépasser une période de six mois. Exigeant ainsi la mise en place d’une instance indépendante sur tous les plans chargée d’organiser les élections. Les signataires de la même plateforme ont demandé la libération des détenus du mouvement pacifique avant le dialogue avec le pouvoir en place. Sauf que ce préalable, ajouté « à la dernière minute », n’a pas fait consensus parmi ce Forum. Pour le reste, les partisans ont accepté à bras ouverts l’offre de dialogue de Bensalah. Mais, après plus de 15 jours du conclave de Aïn Beniane (Ouest d’Alger), aucune évolution des faits n’a été observée. Alors que chacun des partis politiques s’est contenté de saluer cette initiative, le coordinateur national du Forum, Abdelaziz Rahabi, multiplie les sorties médiatiques afin de vendre la feuille de route du groupe.

Le Forum civile propose une médiation de dialogue
Il ne s’agit pas d’une plateforme de sortie de crise, d’une feuille de route à suivre. Il s’agit d’«une initiative de dialogue et de médiation», proposée par Abderrahmane Arar, le président de ce Forum. En effet, Arar semble choisir la route la plus courte, en proposant des personnalités nationales pour un probable dialogue qu’ils mèneraient avec un rôle de médiateurs. Arar fait même l’impasse sur le Mouvement populaire, en proposant au pouvoir une liste de 13 personnalités, dont beaucoup parmi elles disaient ne pas avoir été consultées. Le président du Forum a dû rectifier le tir, pour parler d’une initiative «adressée à l’Institution militaire ». Sur cette liste controversée, figurent, en tête, la moudjadida Djamila Bouhired, les deux anciens chefs du gouvernement, Mouloud Hamrouche et Mokdad Sifi, ainsi que des intellectuelles et membres de la société civile. Alors que l’Initiateur évoque la consultation de ces personnalités, comme annoncé par Arar en conférence de presse, à la grande surprise, chacun des composants de la liste, commençant par Bouhired, ont dénoncé en avoir été contactées à ce sujet. Un caractère urgent semble dictée aux initiateurs cette démarche, puisqu’elle vient quelques jours après l’appel au dialogue du chef de l’État Bensalah.

Une convention du pacte politique attendue le 31 août
Pour leur part, les forces de l’Alternative pour une véritable transition démocratique ont appelé à une convention du pacte politique pour le 31 août prochain. L’objectif assigné à ce conclave est celui de sortir avec des mécanismes concrets et essentiels afin de réussir une transition démocratique. En effet, c’est au siège du RCD que le bloc des démocrates, qui soutiennent «une Constituante», ont affirmé qu’un « grand débat» prévaudra à cette rencontre. Qui permettra de construire un rapport de force pour traduire les aspirations du peuple, en regroupant l’ensemble des forces vives de la nation autour d’un projet national qui permettrait l’émergence d’une nouvelle Algérie. Autrement, un «espace qui ouvre la seule perspective possible pour donner la parole au peuple, afin qu’il puisse choisir démocratiquement la forme et le contenu des Institutions et rejeter toute tentative d’imposer une élection présidentielle qui vise à sauver le régime» expliquent-ils. Mettant comme préalable indiscutable pour entamer le dialogue la libération des détenus du 22 février et le départ de tous les symboles du pouvoir.

Les ex-alliés de Bouteflika en perte de boussole
Mis à part les différentes composantes de l’opposition qui essaient de trouver des issues à la crise, les partis de l’ex-Alliance présidentielle, inféodée à l’ex-Président, n’arrivent pas à s’imposer sur la scène politique malgré leurs tentatives de «révolutionner» les rangs de leurs partis, qui restent orphelins de leurs leaders, tous incarcérés en prison. Jusque-là, le quatuor FLN-RND-TAJ-MPA s’est contenté d’une adhésion pleine et entière aux propositions de sortie de crise, émanant aussi bien de Bensalah que du chef d’état-major de l’ANP. Une allégeance qui astreint ces partis à une position de suiveur que celle d’un leader qui se met au devant de la scène.
Sarah Oubraham

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