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Transferts illicites de capitaux vers l’étranger : les chiffres qui donnent froid au dos

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Le ministre du Commerce, Bakhti Belaib qui s’exprimait hier, sur les ondes de la Radio chaine 3, dans l’émission l’Invité de la Rédaction a révélé des chiffres accablants quant au phénomène de transferts illicites de devises à l’étranger via les surfacturations.Alors que l’économie nationale est marquée par une conjoncture délicate de recul considérable dans les recettes pétrolières, l’Algérie s’est transformée en un déversoir pour les marchandises venant de plusieurs pays dont les produits ne respectent pas les normes internationales. Une situation qui a fait les beaux jours des faux importateurs. Une situation qui a grevé dangereusement les finances de l’Algérie, d’ores et déjà affaiblies par la chute des prix des hydrocarbures. Ainsi, selon les chiffres fournis par le ministre du Commerce, les transferts illicites de devises à l’étranger via les surfacturations s’élèvent à 30% de la facture globale des importations de l’Algérie, qui s’est chiffrée, rappelle-t-il à plus de 60 milliards de dollars en 2014. à cette occasion, l’hôte de la Radio chaine 3 a affirmé que « les entreprises étrangères sont moins impliquées dans les transferts illicites liés aux surfacturations des produits importés ». De surcroit, il a indiqué que « ce sont, le plus souvent, les nationaux qui y sont impliqués, en créant des sociétés écrans. Ils sont vendeurs et acheteurs à la fois. Ces transferts sont de l’ordre de 30% » de la facture globale des importations. Aussi, le premier responsable au département du Commerce a fait savoir que dans la « sphère marchande, il y a beaucoup de fraudeurs. En effet, 24.000 constats d’infractions ont été établis, en plus de 40 milliards de dinars de dissimulation d’impôts et les 100 importateurs poursuivis en justice ». Néanmoins, le ministre a indiqué que le phénomène illicite d’argent est un phénomène qui existe dans tous les pays en voie de développement. Il a, entre autres, assuré qu’il ne veut en aucun cas « diaboliser » les importateurs et encore mois la fonction commerciale.

Les licences d’importation à partir de 2016
L’autre question abordée par Belaïb est celle liée aux licences d’importation imposées aux opérateurs du commerce extérieur. Dans ce sillage, M. Belaib a assuré que la mise en place des licences d’importation se fera à partir de 2016. Il dira, que dans un premier temps, 15 produits, sont concernés par la licence d’importation. Il s’agit, entre autres des matériaux de construction, de l’aliment du bétail, du ciment, du fer à béton, des véhicules qui pèsent lourdement sur la balance commerciale du pays. L’octroi des licences, selon le ministre se fera dans la transparence la plus totale pour peu que les quantités des produits soient définies, les bénéficiaires seront connus puisque cela va se faire pas voie de presse. Ces licences, permettront également d’éloigner un tant soit peu le danger sur notre industrie naissante. Toujours en ce qui concerne la lutte contre la surfacturation, le ministre a indiqué que les licences d’importation s’inscrivent dans ce cadre. D’ailleurs, pour Belaib « la décision concernant les produits à soumettre aux licences se fera dans la transparence et à la lumière des concertations avec le patronat et les associations professionnelles », tout en affirmant que « l’octroi des licences se fera dans une totale transparence ».

Crédit documentaire (Credoc) : le non de Belaib
De plus, le ministre a fait savoir qu’il s’oppose au Credoc (crédit documentaire) qui a été instauré par la Loi de finance complémentaire de 2009. « Je suis contre ce mode de paiement qui ne sert pas mon pays », a-t-il dit, en expliquant que les opérateurs algériens « se font arnaquer » parce qu’ils « payent une marchandise avant de la voir ». L’hôte de la Radio chaine 3 plaide pour le « démantèlement rapide de ce mode de paiement » et précise, sur cette question, qu’il n’est pas « en état de rébellion contre le Premier ministre ». Il est allé jusqu’à le qualifier de « crime économique ». Au sujet de la polémique relative au marché du sucre en Algérie, et qui a défrayé la chronique il y a quelques jours, Belaïb a indiqué qu’il y a un « monopole de fait ». « C’est l’État qui en est responsable », a-t-il dit, en allusion, bien évidemment, au groupe Cevital à ce sujet, il a fait savoir que quatre nouveaux opérateurs dans la production du sucre. Concernant les subventions des produits de large consommation, essentiellement, le lait et le pain, le premier responsable du département du Commerce a assuré que les prix ne seront pas revus à la hausse. « Ce sont des produits sensibles, politiquement, personne ne peut s’aventurer à toucher les prix de ces produits », reconnait-il. En outre, pour Belaib, l’Algérie doit impérativement revoir ses accords avec l’Union européenne. Ce sont, pour le ministre, des accords qui « n’ont pas profité à notre pays ». « L’Algérie a été transformée en simple marché sans contrepartie aucune », a déploré le ministre, tout en indiquant que les investissements directs étrangers sont « insuffisants ».
Lamia Boufassa

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