En cette soirée du 28 juillet 2022, la vedette de la chanson Kabyle, Lounis Aït Menguellet a flambé la scène du festival international de la chanson, dénommé « les belles nuits de Tigzirt sur mer ».
Une très bonne communication de l’événement a été faite à travers des affichages sur les murs de la ville et de la région, mais aussi sur les réseaux sociaux durant plus d’une semaine. La billetterie est vendue sur le parvis du cinéma de la ville durant des jours. L’opération d’information a été brillamment menée par le staff de Mr Azziz Khial, jeune issu de la région connu pour ses multiples aides et sponsoring d’événements culturels. Il est aussi restaurateur apprécié dans la ville.
Le festival international « les belles nuits de Tigzirt » en est cette année à sa 3éme édition. Débuté en 2018, puis repris en 2019, remettre en salle sur spectacle entres autres le grand chanteur Takfarinas et d’autres en ces temps là. Le dit festival fut interrompu ensuite pour cause de la pandémie du Covid-19 mais, il reprend cette année 2022 avec une belle brochette d’artistes… et quelle brochette !
Aït Menguellet qui ouvrit le bal le 28 juillet est suivi le lendemain par Mohamed Allaoua, alors que L’Algérino est attendu sur scène demain vendredi, et enfin Takfarinas samedi d’après.
Le flamboyant gala familial du « Sage »
Revenons au gala de Ait Menguellet produit à « l’espace LOUNI » situé sur les hanteurs de la ville de Tigzirt. Espace culturel et familial. Vaste domaine privé d’environ deux hectares et clôturé, il offre des commodités et un air pur et aéré en soirée.
Vers 22 heures le gala débute par des interventions de Berkane par exemple, ce qui permettra à Lounis Ait Menguellet de monter sur scène vers 23 heures. Le public l’acclame, le salue des mains et des paroles. Retrouvailles superbes entre l’idole et ses fans. Un spectateur nous fait remarquer qu’il est légèrement affaibli par l’âge et aussi la maladie qu’il avait traversée et réussi à vaincre. Normal ! Mais il prouvera le contraire une minute après en empoignant sa guitare, et fait vibrer la foule qui chantera à l’unisson avec lui durant des heures. Les chansons s’enchainent, la foule chante avec l’artiste ses chansons fétiches apprises par cœur par un public qui les a mémorisées depuis plus de 50 ans. Le visage de l’artiste s’illumine sous les youyous et les applaudissements.
La foule, revenons en : des centaines de familles, des milliers de jeunes et moins jeunes remplissent l’espace en folie. Les organisateurs jubilent de joie.
Les organisateurs, des maestros…
Mr. Hakim Bellout, le promoteur du festival, nous affirme: « Je peux dire que 5 000 billets ont été vendus. Le prix est de 1200 DA par personne. Je ne vous compte pas ceux qui par solidarité, nous avons dû introduire puisque ils sont des fans qui n’ont pas d’argent, mais conditionnés à rester tranquille ».
Ah et la tranquillité au fait Hahim ? Lui disons-nous : « Eh bien tout a été tranquille ! Les gens ont chanté, dansé etc…aucun problème de sécurité ni accidents. Il nous affirme aussi qu’aucune des boîtes à pharmacie prévu pour des cas d’urgence n’ont servi en cette soirée ! ».
Une sécurité digne des salles d’outre-mer
La sécurité, nous jetons un coup d’œil : elle est franchement digne des grands galas occidentaux. Agents de sécurité avec badges et brassards, et qui n’ont rien de « videurs », mais beaucoup plus psychologues et en parfaite harmonie avec nos services de sécurité officiels. L’un d’eux, qui tient à garder l’anonymat est un familier du site et des galas précédents. Véritable spécialiste de la sécurité des foules et des artistes, il fut l’exemple même de ce parfait agent de sécurité. On le voit s’adresser à un petit jeune qui a escaladé le mur d’enceinte pour voir de plus haut : « Il lui intima l’ordre gentiment de redescendre, en lui disant que s’il n’a pas d’argent pour son billet, il le feront entrer dès que des places seront disponibles, mais qu’il ne doit pas se mettre en danger sur un mur, risquer de tomber… Le jeune descendra gentiment »
Les câbles électriques nécessaires à l’éclairage et à la sonorisation, risques d’incendies, dus aux mégots, les fourrés externes ou les herbes sèches loin derrière les murs d’enceintes sont pris en compte. Tout a été prévu, une dizaine d’extincteurs de différentes tailles se tiennent à distance et en alerte pour prévenir une masse ou décharge électrique. Tout est parfait. Les spectateurs et les familles sont rassurés par un dispositif compétent.
Des personnalités venues des quatre coins de la région et du pays
Mais revenons au festival qui a réuni les élus de l’APW, APC cadres de la direction de la culture de la wilaya. Le promoteur M. Hakim Bellout, assisté de M. Aziz Khial, le coproducteur, veut « institutionnaliser avec l’idée des autorités ce festival international, qui réunira les artistes du pourtour méditerranéen, et aussi des quatre coins du monde ainsi, bien sûr les artistes de chez nous. ».
Il nous semble que ceci n’est pas un rêve, vu que le salon du livre de Boudjima, vient juste après selon beaucoup après le Salon du livre d’Alger. Boudjima, n’étant à 20 KM de Tigzirt a réussi son pari et pourquoi pas Tigzirt.
Ait Menguellet se retirera sous les applaudissement et les youyous vers 01 H30 du matin, lui qui a rempli trois fois la fameuse salle de l’Olympia de Paris à guichets fermés à trois reprises dans le passé. Des dizaines d’années de carrière artistique pour l’idole qui s’est fait une stature internationale, ont bien mérité ce coup de chapeau du public, qui en parlera encore pour longtemps.
Bon vent au festival « les belles nuits de Tigzirt ».
Par Ferhat Tizguine (journaliste)
