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SUSPENSION PAR L’ALGÉRIE DU TRAITÉ DE 2002 AVEC L’ESPAGNE : Pedro Sanchez dans le box des accusés

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La suspension par l’Algérie du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne, «conséquence de l’absence d’une politique d’Etat» chez Madrid, est une «très mauvaise nouvelle» pour les Espagnols, a indiqué jeudi le Parti populaire (PP, opposition). Le Groupe parlementaire du Parti populaire a demandé la comparution au Congrès des députés du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, «afin qu’il s’explique» au siège du Parlement sur la suspension par l’Algérie du Traité d’amitié avec l’Espagne.

Pour le PP, cette suspension « est une très mauvaise nouvelle pour notre pays » et « est due à l’absence d’une véritable politique étrangère (…), ainsi qu’aux revirements unilatéraux du Premier ministre », Pedro Sanchez. Il faut savoir dans ce cadre, que le gouvernement socialiste fait face à une véritable fronde même chez ceux qui lui ont accordé leur soutien pour sortir l’Espagne de la crise institutionnelle au lendemain des dernières législatives de 2021. Dans sa dernière livraison Le Courrier international fait part de l’isolement de Pedro Sanchez fustigé par des larges parties de la classe politique espagnole. « *Rarement, dans l’histoire de la diplomatie espagnole […], une initiative de politique étrangère a eu des 0résultats aussi désastreux ».
La presse espagnole pour sa part estime que l’abandon de l’Espagne de sa position de neutralité traditionnelle dans le conflit du Sahara occidental et en soutenant le plan marocain, Pedro Sanchez  a perdu son coup de poker et perdu un allié traditionnel de l’Espagne l’Algérie, » qui, dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant s’est imposée comme un partenaire  fiable, sûr et respectable », indiquent des titres de la presse madrilène. « En rabibochant son pays et le Maroc, le Premier ministre espagnol a ouvert une crise diplomatique avec l’Algérie. Jeudi 9 juin, au lendemain de la suspension d’un traité de coopération avec Madrid par Alger, la presse espagnole fustige la politique étrangère du dirigeant socialiste avec lequel elle n’a pas été tendre appelant même la classe politique a engager une procédure de défiance et de censure qui pourrait entrainer la chute du gouvernement.
Il faut rappeler dans ce cadre que l’Algérie avait adopté une position de sagesse dans sa brouille avec Madrid.
Elle avait certes dénoncé le revirement de l’ancienne puissance coloniale du Sahara occidental dans le conflit entre le Front Polisario et le Maroc mais avait maintenu ses échanges avec Madrid au niveau des attentes des opérateurs économiques des deux pays. Toutefois, au lieu de réviser sa position Pedro Sanchez a persisté dans la voie du reniement de la légalité internationale, ce qui a poussé l’Algérie à réagir.
Un communiqué de la présidence algérienne indique que : « cette attitude du gouvernement espagnol s’inscrit en violation de la légalité internationale que lui impose son statut de puissance administrante et aux efforts des Nations unies et du nouvel envoyé personnel du secrétaire général et contribue directement à la dégradation de la situation au Sahara occidental et dans la région. En conséquence, l’Algérie a décidé de procéder à la suspension immédiate du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le royaume d’Espagne et qui encadrait jusqu’ici le développement des relations entre les deux pays». Il faut rappeler dans ce cadre que la classe politique espagnole mesure l’ampleur du préjudice que va subir l’économie du pays après la décision de l’Algérie de suspendre le traité d’amitié, de bon voisinage et de partenariat qui la liait à l’Espagne.

De l’impact de la décision d’Alger
Il faut savoir que l’Algérie est le deuxième client africain de l’Espagne et le 21e à l’échelle mondiale. Madrid achète à l’Algérie 47% de ses besoins en gaz et que le volume des importations de l’Espagne de l’Algérie  a atteint, au mois d’aout 2021, 4 milliards de dollars. De plus les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint un chiffre annuel de 8 milliards de dollars.
Mais ce que craignent encore plus les députés de l’opposition espagnols est le flot migratoire qui peut atteindre des proportions inquiétantes dans les prochains mois. Et même si le ministre espagnol de l’intérieur a tenté de minimiser l’impact de la décision de l’Algérie de suspendre le traité qui la lie à son pays, en affirmant que le nombre de clandestins en provenance d’Algérie est sept fois moindre que celui enregistré par les gardes-côtes de son pays à partir de la façade avec le Maroc.
L’Algérie a toujours lutté contre le phénomène de l’émigration clandestine et assuré la sécurité dans le bassin méditerranéen aussi bien dans le cadre du traité conclu avec l’Espagne que les accords des 5+5 ou avec ses autres partenaires de la rive nord de la Méditerranée.
C’est dire qu’en véritable novice en politique, Pedro Sanchez en voulant adoucir la situation avec le Maroc a commis l’erreur stratégique de torpiller les intérêts de son pays avec l’un de ses partenaires les plus sûrs, les plus fiables et surtout le plus solide ; à savoir l’Algérie.
Cela laisse supposer que les jours de son gouvernement semblent désormais comptés car après les effets néfastes de la pandémie sur l’économie espagnole, le consommateur espagnol va vivre une crise plus aigüe conséquence de la brouille que le gouvernement socialiste a créé avec l’Algérie.
Slimane B.

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