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Suspension du maire de Kouba : Hanoune appelle au gel de la décision

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La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, en compagnie de ses élus de l’APC de Kouba, dont le maire suspendu de ses fonctions sur décision du wali d’Alger, a tenu une conférence, hier, au siège de son parti, pour faire le point autour de cette affaire.

En effet, plusieurs élus venaient d’être mis à l’écart des collectivités locales, à Kouba, donc, mais aussi à l’APC de Bologhine. Cette razzia lancée contre des représentants de la population est motivée, selon l’arrêté administratif du wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, pour n’en faire référence qu’à celui dont a fait l’objet, Zoheir Bousnina, président de l’APC de Kouba, l’un des concernés par cette mesure, fait état de griefs liés à la gestion des affaires de la collectivité. Il s’agit de «falsification de documents officiels, abus de fonction et opposition volontaire à une décision judiciaire», pouvait-on lire dans ce document, remis à la presse lors de cette conférence. Intervenant la première, Louisa Hanoune s’interroge d’emblée sur l’alibi qui pourrait bien justifier la suspension de l’un de ses élus locaux, qu’elle a tenu à défendre bec et ongles. La patronne du Parti des travailleurs suppose que cette affaire, qui se trouve entre les mains de la Justice, «n’a aucun lien, ni avec la corruption, ni dilapidation de deniers publics, ni un crime quelconque», a-t-elle affirmé, tout en posant des doutes sur les tenants et les aboutissants d’une telle décision. Pour appuyer son argumentaire, elle a rappelé l’une des déclarations du ministre de l’Intérieur et des Collectivité locales, Noureddine Bedoui, qui aurait affiché sa volonté d’«arrêter ces pratiques». En effet, en fin juin dernier, le membre du gouvernement a indiqué qu’à l’avenir «aucun élu ne sera suspendu avant que la Justice ne se prononce sur son cas».
Elle a même rappelé les dispositions de l’article 43 du Code communal qui prévoit les mesures qui s’imposent dans ce genre de situation. Néanmoins, la loi explique que l’élu qui fait l’objet de poursuites judiciaires, en lien avec son mandat électif, ne lui permettent pas de poursuivre ses fonctions, et sera donc suspendu. On croit savoir sur place qu’une réunion devait se tenir, hier même, au niveau de l’APC de Kouba, pour la désignation d’un nouveau maire. D’ailleurs, apprenant la nouvelle, Hanoune a appelé les autorités publiques à geler cette décision, tant que la Justice n’a pas encore tranché l’affaire du mis en cause. Allusion aux autres élus suspendus dans d’autres APC d’Alger, lesquels ne relèvent forcément pas de son parti, la SG du PT se dit défendre toutes les «décisions arbitraires». «On répond à toutes les injustices même lorsqu’il s’agit d’élus d’autres obédiences partisanes», dira-t-elle à ce propos. Tout en estimant que l’affaire «est douteuse», la conférencière accuse certains walis d’appliquer «de manière aveugle et arbitraire» des décisions qui viennent du sommet. Mais, sans le nommer, elle a appelé Zoukh à s’expliquer au sujet de cette décision de suspension.
Lui succédant, le maire Bousnina a fait part des reproches qui lui ont été attribués. Selon ses explications, d’accusations qui ne relèvent pas de la gestion de la collectivité, même si le document en question en fait largement état. À en croire le même élu, il s’agit de trois affaires liées aux biens publics, dont il estime en avoir pris la décision d’accorder, ou pas, des autorisations aux bénéficiaires. Tout comme Hanoune, le mis en cause croit avoir agi dans le cadre de ses prérogatives et par respect de la loi en vigueur. La première affaire concerne «l’accaparement» d’une assiette de terrain d’une superficie de 600 m², la deuxième porte sur une construction privée se trouvant à l’intérieur de l’ENS (École normale supérieure) et une troisième qui concerne la coopérative Icosium située à Garidi (Kouba). Selon lui, le wali l’accuse d’avoir autorisé ou pas, soit la délivrance de permis de construire, la décision de bâtir ou encore de démolir. L’arrêté du wali relève également dans l’accusation «un conflit d’intérêt». Or, Hanoune insiste et signe que son protégé n’a aucune autre fonction en dehors de son exercice électoral, depuis son élection en 2012, a-t-il précisé. Selon le P/APC en question, c’est suite à une plainte déposée par deux des personnes concernées par ces affaires, que l’administration a agi pour prendre cette décision. Pour Hanoune, il est plus que jamais «urgent» de procéder au gel de cette mesure, alors qu’elle regrette de ne pas pouvoir joindre le ministre de l’Intérieur pour le saisir à ce sujet, du fait qu’il soit en congé, a-t-elle fait savoir. Elle s’interroge d’ailleurs pourquoi une telle décision est prise à ce moment précis des grandes vacances. Par ailleurs, la dame croit qu’il y a bien anguille sous roche dans cette affaire. Elle lie le contexte aux prochaines élections électorales. «Je sens l’odeur de falsification des listes électorales», soupçonne-t-elle. Comme pour rassurer que son plaidoyer n’est aucun cas une caution, encore moins une justification des infractions commises dans le cadre de l’exercice de l’élu, Hanoune a fait remarquer que «je ne dis pas que tous les P/APC sont blancs comme neige». Néanmoins, s’agissant de cette décision précise,«elle est illégale et infondée», a-t-elle estimé.
Farid Guellil

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