Accueil ACTUALITÉ Environnement/Aïn-Témouchent : « Le Petit-Vichy » mue en parc d’attraction

Environnement/Aïn-Témouchent : « Le Petit-Vichy » mue en parc d’attraction

0

Le jardin public, le «Petit-Vichy» de Hammam Bou-Hadjar (22 km à l’Est d’Aïn-Témouchent) fait partie du périmètre des sources thermales aux bienfaits thérapeutiques avérés. Sa création date de celle de la cité des Bains.

Il constitue un site touristique classé et catalogué par le ministère du Tourisme. De l’extérieur, ce sont les palmiers géants, hauts de plus de 30 mètres, qui balisent sa clôture. Il est entouré d’une chaîne rocheuse en forme de fer à cheval et une partie de cette formation sédimenteuse vient s’incruster à l’intérieur, formant des sortes de stalactites et stalagmites ; et se termine par un front abrupt, une falaise qui laisse ruisseler de l’eau chaude venant s’échouer dans un bassin de stockage pour les besoins d’irrigation, d’entretien, de lavage de l’asphalte, et, de temps à autre, les bambins savourent les plaisirs de la nage au gré de leurs mamans et leurs accompagnateurs. Au-dessus de la falaise composée de deux plateaux se dressent majestueusement des palmiers qui reçoivent continuellement l’eau thermale en liquide et en vapeur.

La grotte, un lieu préférentiel pour les jeunes couples
Sous ces deux bandes s’incruste une jolie grotte dominée par une bosse pardessus se répartissent les coulées d’eau carbonatée, un précieux liquide qui attire les curieux qui pour se prendre en photos, ou pour se laver. L’eau est un remède avéré pour les maladies de la peau. Bien communal ayant fait plusieurs aménagements depuis le milieu des années 90 du siècle dernier, le Petit-Vichy était quasiment à l’abandon. Et les aménagements opérés par les ex-walis, qui se sont succédéw≤ aux commandes de la wilaya d’Aïn-Témouchent, sont rapidement détériorés pour moult causes et aléas à tel point qu’en dernier ressort les lieux constituaient des gîtes préférentiels pour les bandits, les narcotrafiquants et les curieux de tout bord. Pis encore, l’allée principale devient, chaque vendredi, (jour du souk hebdomadaire) un passoir pour des centaines de personnes, faisant leurs emplettes, l’empruntent comme un raccourci pour éviter de faire le détour. L’arrière Petit-Vichy qui constitue la limite naturelle avec le souk hebdomadaire est transformée en dépotoir.

Le feu vert du wali aide le maire à concéder le Petit-Vichy au privé
Cette situation ne pouvait continuellement perdurer et l’argent du contribuable qui a servi à l’aménagement du site ne devait pas partir en fumée, selon l’expression d’observateurs qui discutaient du problème autour d’une table d’un café, de la rue de Chareuf-Afghoul-Mustapha, une spacieuse avenue qui longe le jardin sur 30 mètres environs. Le maire de la cité des Bains saisissant l’opportunité offerte par le wali Hamou-Ahmed Touhami, qui lors d’une réunion avec les élus locaux et des investisseurs, tous secteurs économiques confondus, avait donné feu vert aux présidents d’APC pour céder en adjudication les biens, dont ils disposent et qui pourraient rapporter des recettes appréciables aux communes. D’où est venue cette idée, deux mois avant le Ramadhan. Le cahier des charges étant établi pour transformer le jardin public le Petit-Vichy en un parc d’attraction comprenant tous les équipements et commodités que nécessite un tel aménagement pour attirer les enfants et leurs parents. L’offre la mieux disant a été celle d’un investisseur établi dans la wilaya de Djelfa.

Des entraves sur la route de l’investissement touristique, dites-vous ?
Ce dernier a reçu l’acte d’occuper les lieux quelques jours avant le début du mois de carême, et tout portait à croire que le parc d’attraction allait ouvrir ses portes durant le mois du Ramadhan, mais des aléas administratifs ont empêché son ouverture qui a eu lieu le premier jour de l’Aïd-el-Fitr, selon Daho, le directeur du parc avec lequel on a abordé plusieurs aspects en rapport avec l’investissement en Algérie d’une manière générale et celui dit touristique, comme c’est le cas, d’une façon particulière. Avant de le rencontrer, on s’est parlé au téléphone et la fibre avec laquelle il discutait, montrait que ce dernier avait rencontré de nombreuses difficultés. «En Algérie, on met beaucoup d’entraves pour le développement de l’investissement touristique.» Que signifie donc tout ça, se demande-t-on ? Cette teneur ne nous a pas laissés indifférents ou insouciants, bien au contraire le sujet paraissait plus important pour savoir où se dressent les pierres d’achoppement. Un rendez-vous a été pris la journée même, et c’était aux environs de 20h 20 mn. On a besoin de savoir tout, et commençons par le début. «J’étais le meilleur adjudicataire et j’ai eu le projet avec mérite.

Plus de 70 remorques de déchets enlevés du Petit-Vichy
Tout d’abord, j’ai évacué 70 remorques de déchets. Il y avait de toutes sortes des canettes de vin, des bouteilles en plastique, des détritus, des restes d’animaux, des débris divers, des branchages, des déchets inertes… Ceci m’a coûté une forte somme.» Et quand j’ai commencé à faire les aménagements nécessaires et monter les équipements, dira-t-il, «on coupe l’eau qui était utilisée pour l’irrigation des espaces verts et des arbres et arbustes d’ornement.»
C’était un véritable calvaire, car je recevais du monde, beaucoup de monde et les sanitaires étaient sans eau.» Et bien face à une telle situation calamiteuse, «je me suis présenté chez l’Algérienne des eaux et on m’a forcé de payer une facture non réglée par celui qui occupait les lieux avant moi. Une facture de moins de 3 000 DA. À ce moment, on me place un compteur et rétablit l’eau après avoir payé l’abonnement et les frais prévus par le contrat. Selon lui, le raccordement a été payé doublement: “Un par l’APC et un par moi-même et c’est le même montant.» Que signifie cela? Et que prévoit le contrat? Mais, dit-il, ce n’est pas fini. «Quelques jours après l’Algérienne des eaux revient sur les lieux et coupe de nouveau le branchement de l’eau potable.» Et quel a été le véritable motif avancé par la société de l’eau? Lui demande-t-on. En effet, ajoute-t-il, «c’est sur la base d’un rapport établi par l’Algérienne des eaux en date du 11 juin m’accusant d’avoir déterré un ancien branchement et volé de l’eau pour les consommations d’usages courants.» À cette date, dit-il, «je n’y’étais pas, et ce n’est que le 12 juillet que j’ai eu officiellement les papiers pour exploiter les lieux.» Dans sa déclaration, il y a quelque part un détail qu’il faut préciser. Tous les témoins oculaires et lui-même attestent que le parc a ouvert ses portes le premier jour de l’Aïd, c’est-à-dire le 6 juillet. Qui doit vérifier ses données?

Le Code des eaux seul juge devant sanctionner les fraudeurs
Le Code des eaux est clair dans ce cadre précis. Si vol d’eau a eu lieu en déterrant une ancienne conduite sur laquelle était pratiqué le branchement d’eau d’un ancien abonné, il faut sévir et faire payer le fraudeur d’une peine prévue par la réglementation. Lors de notre première rencontre avec le directeur du parc, il était conclu qu’on devait se rencontrer une seconde fois pour me présenter les documents en sa possession, mais cette seconde entrevue était conditionnée par le fait que l’on devait prendre attache avec les services de l’ADE et la Sonelgaz. Il a été destinataire de nos coordonnées et devait nous contacter ce mercredi passé. N’ayant pas reçu de ses nouvelles, l’on s’est rendu au parc l’où l’on lui a laissé un message sur notre passage. On a compris qu’il avait certainement décidé de nous éviter. Les accusations qu’il a faites à propos de l’ADE ne devaient pas être laissées sans les infirmer ou confirmer. Il se trouve selon une autre source d’information près de l’ADE que par trois fois les agents du parc auraient tenté de voler de l’eau en procédant de la même manière. Il se trouve qu’une fois un commis de la société aurait favorisé le gérant du parc d’attraction en lui réalisant un branchement à l’insu de la Société de l’eau moyennant une somme d’argent. Selon des indiscrétions ce commis devait se présenter devant la commission de discipline. Cependant, ce qui est discutable, dans ce cadre précis est le fait de couper l’eau, alors que le gérant du parc et l’APC ont doublement payé la facture. Par ailleurs, on ne peut concevoir un parc d’attraction sans eau depuis des jours, alors qu’il existe des sanitaires, des établissements classés (crèmerie, restaurant…) et des espaces verts à arroser. Sur ce point précis, on a été informé que le gérant aura l’eau rétablie après que la justice tranche sur son cas. Ce qui est sûr est que le Petit-Vichy est devenu un parc d’attraction qui draine des centaines de visiteurs par jour. Sur ce plan-là, on n’a rien à dire. Les prix pratiqués sont quelque peu élevés par rapport à ceux pratiqués par le parc d’attraction d’Oran. On a fait cette remarque à Tahar, un organisateur établi à Djelfa. Ce dernier estime que les charges sont nombreuses et les prix pratiqués arrivent à peine à nous en sortir.
Boualem Belhadri

Article précédentLutte antiterroriste : la coopération algéro-belge pragmatique et constructive, selon Belani
Article suivantSuspension du maire de Kouba : Hanoune appelle au gel de la décision