Accueil Culture+ Sila 2015 : le monde arabe et les enjeux géostratégiques de l’heure

Sila 2015 : le monde arabe et les enjeux géostratégiques de l’heure

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Des politologues, écrivains, et spécialistes de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient étaient unanimes mardi à Alger à considérer que la préservation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États arabes contre les tentatives de « dislocation » qui les menacent passait impérativement par une accélération des réformes internes dans tous les domaines. S’exprimant lors d’une rencontre organisée dans le cadre du 20ème Salon international du livre d’Alger (Sila), des spécialistes dont Nabil Souleïman (Syrie), Hocine Bellaloufi (Algérie) ou encore René Backmann (France) ont souligné l’importance et la nécessité de sauvegarder les « Républiques progressistes » dans le monde musulman face à la « menace extrémiste » actuelle. Pour prévenir la menace intégriste dont le but, selon Nabil Souleïman, est le démantèlement de certaines républiques dont la Syrie, l’Irak et la Libye, cet écrivain prône des « réformes » politiques, économiques et sociales comme unique moyen de « consolider la cohésion et la force des États » contre la montée des extrémismes encouragés par certaines puissances. L’échec des politiques intérieures en matière d’économie, de politique sociale, d’éducation ou encore de respect des droits de l’homme représente, pour Nabil Souleïman, un facteur « d’affaiblissement » des républiques qui se trouveraient, dit-il, « plus vulnérables devant la poussée intégriste ». Après un exposé des plus importantes transformations géostratégiques depuis la guerre froide, les journalistes et humanitaires français René Backmann et Richard Labevière ont évoqué la division du Soudan comme exemple d’une stratégie de « déstabilisation » de certains États d’Afrique et du monde arabe. Présentant son dernier livre « En route pour un nouvel ordre mondial », l’ancien diplomate français Michel Rimbaud met en garde contre ce qu’il appelle un « projet israélo-américain de déstabilisation des républiques dites progressistes ou laques dans le monde musulman, et cite les exemples de la Syrie, l’Irak, le Soudan et les pays d’Afrique du Nord. Le diplomate, rejoint par l’écrivain syrien, ont tenté d’expliquer que ce projet visait à créer des « micro-États ethniques ou confessionnels », une stratégie née, pensent-ils, d’une « coalition » de puissances occidentales et de « pays et courants islamistes intégristes » et qui s’est accélérée depuis 2011. Le but à long terme de cette stratégie serait, selon Michel Rimbaud, d’ « encercler les menaces chinoise et russe » et d’ « étouffer dans l’œuf » toute velléité de développement économique des pays arabes visés, tout en instaurant un « chaos innovateur permanent » dans la région. Pour les besoins de leur réflexion, ces spécialistes disent s’être appuyés notamment sur des « documents officiels américains », publiés entre 2005 et 2007, en plus d’une documentation analytique sur la division du Soudan en 2011.

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