Accueil ACTUALITÉ RND : les adversaires d’Ouyahia s’apprêtent à saisir la Justice

RND : les adversaires d’Ouyahia s’apprêtent à saisir la Justice

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Jusqu’à quel point ira le groupe de l’opposition à l’actuel secrétaire général par intérim du RND, Ahmed Ouyahia ? Déboutés par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales qui a décidé de valider la date de la tenue du prochain congrès, les dissidents explorent d’autres pistes à même de reprendre l’avantage sur leur adversaire.

Ainsi, après avoir essuyé le refus de l’administration de recaler le congrès extraordinaire du RND, qui se tiendra, donc, du 5 au 7 mai, prochains, cette mouvance composée d’une trentaine de cadres, de hauts responsables et d’ex-parlementaires du parti ne semblent point reculer malgré ce revers. Ils comptent maintenir la pression en vue de saborder les travaux de ce rendez-vous, lors duquel, il sera question, entre autres résolutions, d’élire un nouveau SG à la tête de la deuxième force politique du pouvoir. C’est du moins ce qu’a laissé entendre, hier, l’un des partisans de la fronde, Smati Zoghbi en l’occurrence, dans un entretien paru sur les colonnes du site d’information électronique «TSA» (Tout sur l’Algérie). Ce membre de l’instance du Conseil national, réagissant au verdict du département ministériel, dirigé par Noureddine Bedoui, apprend que ses compères reviendront à la charge.
Parmi les actions de contestation inscrites sur l’agenda de cette mouvance, tourner vers l’institution judiciaire semble l’option retenue qui est la plus prévisible et la plus plausible, du moins dans le futur proche. Le même opposant n’a pas manqué l’occasion de critiquer à la fois la direction politique à sa tête Ouyahia pour sa «sourde oreille» et l’administration de l’Intérieur pour avoir donner son quitus à la tenue de ce congrès, pour le moins, intervenant dans un contexte des plus tendus. Précisément, il accuse le chef du RND de prendre de la hauteur sur ses adversaires, sachant que lors de sa sortie samedi dernier devant les congressistes de son parti, à Alger, celui-ci n’a pas jugé utile, en quelque sorte, de répondre aux reproches formulés par l’opposition du parti. à croire les déclarations de cet opposant, tout porte à croire que la contestation s’étale sur le long terme comme l’a fait savoir Zoghbi, qui se projette d’ores et déjà sur l’après-congrès. Et pour cause, en plus d’avoir perdu la toute première bataille devant l’homme fort du parti, voir ce dernier plébiscité à l’occasion du prochain congrès est loin d’être une surprise, pour lui. «Ouyahia peut tenir son congrès. Qu’il soit réélu à la majorité comme il le souhaite et comme il le prépare, cela ne va pas nous empêcher de poursuive notre action», a estimé le compagnon de Nouria Hafsi et Zitouni Tayeb, pour n’en citer que les chefs de file de ce groupe qui a marqué publiquement ses distances avec l’ex-chef du gouvernement.
En réponse aux propos selon lesquels Ouyahia a qualifié ce groupe de «magouilleurs», Zoghbi lui retourne le qualificatif. à ce titre, il estime que contrairement à ses allégations, le SG par intérim du RND a toujours été propulsé à la tête du parti par «un groupuscule et par le moyen de magouille». Pis encore, ce sont les personnes composant le même groupuscule qui ont mis à la porte Ouyahia, en janvier 2013, a accusé ce membre fondateur de la formation politique née en 1997. Et aussi antidémocratique que cela puisse paraitre, il semblerait que les frondeurs adoptent presque le même procédé. Si non, comment expliquer le fait que Zoghbi a affirmé que «les opposants agiront de la même manière». Autrement dit, bêtes et disciplinés, dès lors qu’ils sont convaincus que c’est le ténor lui-même, Ouyahia, qui leur a montré le chemin. Tout en regrettant, néanmoins, ce procédé, le même adversaire a accusé le chef du parti d’avoir verrouillé le débat politique au sein du RND, et d’avoir failli de consacrer la démocratie. Pour ce qui est de l’élection d’un nouveau SG lors du congrès tout proche, l’orateur se montre sceptique à l’idée véhiculée par la direction du parti, selon laquelle, il y aura un vote libre et démocratique. Or, pour cet opposant, les jeux sont déjà fait, comme en témoigne la «désignation de congressistes au lieu qu’ils soient élus», a-t-il tenu à dénoncer, ou plus à rappeler, puisque ce reproche a été déjà formulé via la première déclaration rendue publique par les frondeurs, début du mois en cours.
Autres griefs, Zoghbi estime que les affirmations d’Ouyahia selon lesquelles, les militants du parti sont derrière lui, en sont des «déclarations mensongères». Évoquant la question de la représentativité, le même adversaire politique croit que son groupe dispose de soutien tous azimuts et d’un appui de cadres de l’Exécutif, d’ex-députés et d’anciens responsables du parti. Par ailleurs, aux propos de l’actuel directeur de cabinet de la présidence de la République qui accuse cette opposition d’«agir sous les consignes du FLN», le représentant des frondeurs soutient le tout juste contraire. Pour lui, c’est Ouyahia qui «reçoit les ordres en dehors des instances du RND», a-t-il accablé le leader du parti.
Farid Guellil

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