Accueil ACTUALITÉ Révision de la Constitution : bruits et chuchotements dans l’hémicycle

Révision de la Constitution : bruits et chuchotements dans l’hémicycle

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La question de la Constitution continue d’alimenter la suspicion sur la scène politique nationale. Que ce soit les échéances fixées, la voie de sa révision référendaire ou parlementaire ou encore son contenu, la polémique est de mise. Les tractations s’accentuent davantage, depuis avant-hier, à l’ouverture de la session de printemps de l’Assemblée populaire nationale (APN) et du Conseil de la nation. En effet, les déclarations antinomiques des présidents des deux Chambres parlementaires, en sont l’indice de divergences de la classe politique au pouvoir sur cette question, semble-t-il. Si le président de l’APN, Larbi Ould-Khelifa, affirme récemment sur les colonnes du journal «El-Khabar», que la question n’est pas à l’ordre du jour de la session de Parlement, son homologue du Sénat, Abdelkader Bensalah, verse dans un discours ambigu qui fait penser que la révision de la Constitution pourrait intervenir au cours de la session parlementaire. C’est du moins ce qu’il a laissé entendre dans son discours, prononcé, dimanche dernier, au Conseil de la nation. Même les avis des députés, interrogés à ce sujet, restent perplexes. Bien qu’elle ne soit pas inscrite au menu du Parlement, des élus de divers horizons politiques restent confus quant aux échéances fixées au projet de la révision de Loi suprême. «Il n’y a que neuf projets inscrits sur l’agenda du Parlement. À l’état actuel, la Constitution n’est pas à l’ordre du jour. Mais, …cela n’exclut pas que d’autres projets puissent arriver en cours, à l’Assemblée, sans pour autant en savoir de quoi il s’agirait…», a indiqué Belkacem Azouaou du Rassemblement national démocratique (RND), non sans laisser entrevoir, entre les lignes, une probable mise sur le tapis de ce projet. Par ailleurs, notre interlocuteur affirme que cette question relève exclusivement des prérogatives du chef de l’État, lequel détient tous les pouvoirs sur la Loi suprême du pays. En revenant à la polémique, l’élu RND estime que toutes les informations colportées çà et là, et rapportant que la Constitution est programmée ou interviendra incessamment «sont fausses», pense-t-il. En poursuivant sur sa lancée, Azouaou soulève une toute autre problématique, en déclarant notamment que la question de faire passer ce projet par voie référendaire ou bien parlementaire, est également du ressort de la Présidence. C’est ce qui laisse croire que là à déterminer ce choix pourrait être à l’origine d’un consensus qui fait défaut au sein des partis du pouvoir. Sinon comment expliquer, alors, les contradictions des uns et des autres. De son côté le Front de libération national, à travers son secrétaire général, Amar Saâdani, a déclaré auparavant que le projet de la Constitution interviendrait incessamment, sans en préciser la date, avant que le président de l’APN, de même obédience politique, en assurer, avant-hier, que la question n’est pas sur l’agenda de son Institution. D’aucuns estiment qu’il s’git là d’un bras de force engagé entre les forces politiques, d’où la naissance de divergences au sujet, non seulement des échéances, qui reste, du moins, un détail pour certains, mais aussi de déterminer si elle serait soumise au peuple, ou bien la faire passer par le Parlement, comme cela été le cas lors de la dernière révision de la Loi suprême en 2008. S’agissant d’autres formations politiques, ce n’est pas le même son de cloche. Pour le président du groupe parlementaire de l’Alliance de l’Algérie Verte (AAV), «pour nous, il ne s’agit pas de fixer une date qui reste un détail. Il s’agit plutôt de connaître le contenu de la Constitution, tel que le texte est révisé, et de savoir comment est-il rédigé», pense Laouar Naâmane, avant d’ajouter que l’avant-projet n’est même pas encore soumis aux députés, et d’affirmer que la Constitution est la loi fondamentale du pays, dès lors il faudrait, selon lui, en engager un débat de fond sur la question, en vue d’avoir un maximum de consensus. De son côté, Djelloul Djoudi, président du groupe du Parti des travailleurs (PT), confirme que son parti n’a vu rien d’officiel, encore moins de document pour se prononcer à ce sujet. Le député du PT assure que tout projet doit être soumis à un large débat à l’Assemblée populaire, et de conclure «la nature a horreur du vide», allusion faite aux suspicions qui entourent cette question.
Farid Guellil

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