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RÉPRESSION POLICIÈRE ET ARRESTATIONS À LA VEILLE DU 34E VENDREDI : La classe politique dénonce et appelle à la vigilance

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Depuis plusieurs semaines, les arrestations des manifestants sont de plus en plus fréquentes et plus musclées dans les marches que ça soit les vendredis ou les mardis, malgré le caractère pacifique des actions de protestation. La 33e marche estudiantine de mardi, des étudiants, citoyens et journalistes ont été réprimés, alors que des dizaines d’entre-eux ont été interpellés et conduits vers des commissariats. Réagissant à ce précédent, des partis d’opposition comme le RCD, le PT, Jil Jadid et l’UCP ont dénoncé ces « dépassements » évoquant une répression « sans précédent » des étudiants pacifiques, appelant tout de même à rester mobilisés jusqu’à l’aboutissement des revendications, en exigeant aussi la libération de toutes les personnes interpellées par les forces de police. Pour le RCD, le pouvoir recourt, une fois de plus, «à la violence face à la détermination de la communauté universitaire à continuer la mobilisation jusqu’au départ du système et de ses symboles.  Cette escalade renseigne sur la panique du régime et son incapacité à asseoir un dialogue pouvant sortir le pays d’une crise que seul le peuple algérien peut dénouer par son choix souverain ». Pour les prochains jours, le RCD a appelé les Algériennes et les Algériens à demeurer «mobilisés et à intensifier et diversifier les luttes pacifiques pour l’avènement d’une transition démocratique». De son côté, le Parti des travailleurs (PT) a dénoncé une « répression sans précédent » de la 33e mobilisation nationale des étudiants qui traduit une « volonté du pouvoir, de fait, d’imposer par la force son agenda électoral, rejeté par l’immense majorité du peuple. Le parti de Louisa Hanoune, qui est actuellement en prison, souligne également que des journalistes ont été empêchés de faire leur travail et «ont été également violentés et embarqués». Le PT a indiqué que « cette escalade intervient quelques jours après une série d’arrestations arbitraires de militants politiques et associatifs lors du 33ème vendredi de la révolution », note par ailleurs le Parti des Travailleurs, qui affirme que « le peuple algérien a le droit de prendre son destin en main. Il a le droit de choisir librement la forme et la nature du régime qu’il veut mettre en place ». Pour sa part, Soufiane Djilali, président de Jil Jadid et Zoubida Assoul, présidente de l’UCP, ont condamné, chacun de son côté, ces actes «violents» contre les étudiants et les citoyens pacifiques. Pour Jil Jadid, « cette répression est d’autant plus paradoxale que le pouvoir voudrait amener les Algériens à participer aux élections présidentielles du 12 décembre ». Indiquant que « seule une politique fondée sur l’intérêt de la Nation et rassemblant les citoyens dans le cadre d’un vrai dialogue, pourrait garantir un retour à la stabilité et à la légitimité. Aussi l’UCP a précisé que « l’Algérie de demain exige la libération de toutes les personnes interpellées ainsi que de tous les détenus ». Affirmant que la solution pour sortir de la crise est « consensuelle » à travers la construction d’un État de droit.

Quelle réponse du peuple demain ?
En effet, pour une semaine aussi chargée d’événements politiques, et quoi que le chef d’état-major de l’ANP n’est pas annoncé de sortie sur terrain, la réponse de la rue est attendue encore demain, lors du 34e vendredi de marche. Des arrestations, interpellations et une répression sans précédents lors de la marche pacifique de mardi. Les détenus politiques et d’opinion aussi, notamment le Moudjahid Lakhdar Bouregaa, incarcérés à la prison d’El Harrach et dont certains ont entamé une grève de la faim en attendant que d’autres les rejoignent, afin de mettre la pression sur le pouvoir en vue de leur libération. Cependant le peuple algérien ne restera sans doute pas dans le même rythme des vendredis précédents. Une autre cadence s’installerait demain dans la 34e marche pour montrer sa détermination à continuer sa révolution pacifique pour obtenir ses revendications, en affirmant aussi sa solidarité totale avec les détenus du Hirak, malgré le risque de voir réprimer la marche.
Sarah Oubraham

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