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Procès Sonatrach 1 : les accusés justifient le recours au gré à gré

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Décidément, on n’en n’aurait pas fini avec les surprises du procès Sonatrach 1. Le tribunal criminel près la Cour d’Alger qui juge l’affaire dite Sonatrach 1 est, de plus en plus, surpris par le nombre de marchés contractés de gré à gré et qui revêtaient tous un caractère d’urgence moyennant des milliards d’euros et de dollars sonnants et trébuchants. Après que les accusés aient affirmé que les contrats de télésurveillance et des équipements électroniques pour la sécurisation des sites pétroliers sont passés en mode gré à gré en raison de l’urgence sécuritaire quant aux attaques terroristes, les prévenus ont tenté, avant-hier dans l’après-midi, de justifier le recours au gré à gré dans la conclusion du marché relatif à la rénovation du siège de l’immeuble Ahmed-Ghermoul à Alger en invoquant là aussi le caractère urgent. Devant le tribunal criminel d’Alger qui a poursuivi l’audition des accusés, Sanhadji Mohamed, directeur exécutif Activités centrales, a indiqué que « le ministre de l’énergie de l’époque a souligné l’urgence du projet » du fait que si un appel d’offre était lancé pour les études, « leur finalisation aurait duré un an ». Dans cette affaire, Sanhadji répondait de l’accusation d’attribution d’avantages indus à Mme Miliani Nouria, directrice de CAD, bureau chargé d’études qui a obtenu le contrat de gré à gré. Sanhadji a déclaré que le ministre de l’énergie de l’époque a demandé la désignation d’un bureau d’études et que CAD était proposé par la direction de gestion siège dirigée par Abdelwahab Abdelaziz. Sanhadji dit ignorer l’existence d’un appel d’offres. Le prévenu qui comparaissait librement est accusé de complicité de dilapidation de deniers publics. Il est jugé dans le volet de l’affaire relatif à la restauration de l’ancien siège de Sonatrach sis à Ghermoul. « Un jour, l’ex-P-DG m‘a appelé en urgence et m’a demandé de manière toute aussi urgente d’occuper le siège à Ghermoul. Il m’a précisé que c’étaient là les instructions du ministre. Il m’a aussi précisé qu’il fallait commencer la démolition et lancer un appel d’offres pour le reconstruire. Ce qui a été fait. Avec cette précision qu’on nous avait demandé de choisir les meilleures entreprises ayant pignon à l’international». Néanmoins, l’appel d’offres ouvert s’est transformé comme par enchantement en une consultation restreinte et c’est le cabinet CAD appartenant à Nouria Miliani (inculpée pour corruption et surfacturation) qui obtient le projet dans son volet étude pour la coquette somme de 45 millions de dinars. Une étude qu’elle n’a pas élaboré comme le voulaient les ingénieurs de Sonatrach qui en ont référé au financier qui refuse de la payer. « En fait, elle n’avait réalisé que 50% de l’étude. Nous avons donc conclu qu’elle n’était pas qualifiée.» Pour cette restauration, il était question de doter le siège de matériaux de luxe. Mais lorsque l’affaire a éclaté, le P-DG exigea d’annuler le gré à gré et de recourir aux entreprises nationales. Miliani Nouria est interrogée pour savoir si les relations d’ordre financier qu’elle a eu avec M. El Hamech sont liées à l’attribution du marché de rénovation du siège. Elle admet lui avoir transféré 5000 euros alors qu’il était en retraite, puis avoir fourni 2000 euros à son ex-épouse au moment où ils étaient en France, comme il y a eu 16.000 euros pour l’achat d’une voiture à Hamech. Mais Mme Miliani affirme qu’il y eu remboursement. Auparavant, elle avait déclaré devant le juge d’instruction qu’El Hamech Mohamed Reda est intervenu pour signer des contrats de gré à gré pour exécuter des travaux au siège de l’avenue Ahmed-Ghermoul avant de retirer ses propos. Pour ses logements en France et ses comptes bancaires, elle a indiqué qu’ils représentent des biens et des montants issus des résultats de ses divers projets et prestations à partir de 2009 tout en avançant qu’elle ignorait que son contrat était obtenu de gré à gré.
Lamia B. et APS

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