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PREMIÈRE CONFÉRENCE NATIONALE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE : Les mécanismes, pour la sortie de crise, dévoilés

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La très attendue conférence nationale de la société civile s’est ouverte, hier, au siège du Cnapeste à Alger, avec la participation de quelques 80 organisations, dont des syndicats, des associations, et des forums. Cette conférence a été consacrée à la feuille de route de la société civile pour la sortie de crise qui mine le pays depuis l’avènement du 22 février.

Le document, baptisé «Projet d’initiative des forces de la société civile pour une sortie de crise et la transition démocratique », propose une série de recommandations pour la sortie de crise. Il propose, ainsi, d’aller vers une période de transition qui sera supervisée par une instance présidentielle ou une seule personnalité consensuelle, pour une période de 6 mois à une année.Il est proposé aussi de former un gouvernement de compétences nationales de gestion des affaires, ainsi que la mise en place d’une Instance indépendante d’organisation et de supervision des élections, qui aura pour mission d’assurer les mécanismes de contrôle. De surcroît, la conférence nationale des dynamiques de la société civile a préconisé l’ouverture d’un « dialogue national global avec les acteurs de la classe politique, de la société civile, des personnalités nationales et des représentants du mouvement populaire, portant sur la situation politique, économique et sociale du pays et les moyens de sortie de crise ». Ce dialogue, explique-t-on encore, devra aboutir à la tenue d’une conférence nationale. La feuille de route a souligné, entre autres, « la nécessité » de réunir les conditions indispensables à l’amorce d’une transition démocratique réelle notamment le temps et les mesures d’ouverture qui permette une rupture réelle avec le système « dictatorial et corrompu et garantisse la construction d’Iinstitutions légitimes et crédibles ». Pour les initiateurs de cette feuille de route, « la réussite de ce processus politique implique la préparation d’un climat général favorable à la pratique des droits, des libertés collectives et individuelles, des droits de l’Homme. Pour ce faire, des mesures d’accompagnement de l’action politique doivent être prises pour rétablir la confiance au sein des citoyens et garantir leur participation effective dans ce processus national historique ». La société civile a appelé, cependant, l’ensemble des forces actives à rallier leur « initiative, à participer à sa mise en œuvre et à son succès ».

La CGATA exprime des réserves
Bien que la société civile ait tenu, cinq réunions avant d’aboutir à cette feuille de route, il n’en demeure pas moins que les conclusions n’ont pas été au goût de tous les participants. C’est le cas notamment de la représentante du SNAPAP et de la CGATA, Nadia Djadour qui a exprimé des réserves au sujet de celle-ci. «  Je ne suis pas satisfaite, parce que je trouve qu’il y a beaucoup de points d’interrogations et des pièges », a-t-elle dit en précisant que «le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique, ainsi que la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie risquent de se retirer de cette feuille de route ». Parmi les points soulevés par la représentante, figure notamment la question de l’installation d’une instance présidentielle ou d’une personne consensuelle. Pour elle, « il est impératif de savoir qui nommera cette personne qui dirigera la période de transition pour ne pas tomber dans le piège de nommer une personnalité proche du pouvoir ». Qualifiant le document de « vague », Mme Djadour a précisé qu’il faut «  d’abord se focaliser sur le fait que le prochain président soit démocratiquement élu ». Autrement, « s’assurer de la transparence des élections est plus qu’indispensable ».

Le Raj se dit satisfait
Les autres participants ont, pour leur part, exprimé leur satisfaction quant à ce consensus. C’est le cas d’Abdelouahab Fersaoui, président de l’association Raj qui a indiqué que ces propositions « sont le résultat d’un travail de longue haleine qui a été fait entre les différentes dynamiques de la société civile».
Expliquant que c’est «  un minimum de principes sur lesquels nous nous sommes mis d’accord », celui-ci à souligné que « le plus important est de définir les mécanismes d’application de ces recommandations ».
«Il faut savoir comment concrétiser cette feuille de route, comment élargir ce consensus à d’autres dynamiques nationales et du mouvement populaire en vue de créer un rapport de force nécessaire », a-t-il déclaré, en rappelant que  «  la prochaine étape concerne l’élargissement des négociations aux partis politiques ». Pour lui, « la société civile va jouer son rôle de médiation pour rapprocher les visions, et de rassembler toutes les dynamiques au niveau national ». Pour ce qui est du dialogue, proposé par cette feuille de route, notre interlocuteur a précisé que celui-ci « est conditionné par la libération des prisonniers d’opinion, à leur tête Hadj Ghermoul  ».
Pour rappel, cette initiative regroupe trois pôles initiateurs, à savoir le Collectif des dynamiques de la société civile pour une transition pacifique et démocratique, le Forum civil pour le changement et la Confédération des syndicats algériens. Ces derniers ont été rejoints, au fil du temps, par un nombre important d’associations, de syndicats et de forums.
Lamia Boufassa

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