L’occupant sioniste a perpétré hier matin un nouveau massacre à Khan Younès, dans le sud de la bande de Ghaza, ciblant une foule de Palestiniens rassemblés dans l’attente d’une distribution d’aide humanitaire.
Le bilan provisoire fait état de plus de 60 martyrs et de plusieurs centaines de blessés, dont de nombreuses personnes grièvement atteintes, selon un communiqué officiel du ministère de la Santé à Ghaza. Le massacre s’est produit précisément au niveau du rond-point de la station de dessalement à Khan Younès, où des dizaines de civils affamés et désespérés espéraient recevoir des colis d’urgence. Selon le ministère, les forces d’occupation ont ouvert le feu de manière directe et intentionnelle, provoquant une scène d’horreur absolue. Les victimes ont été transférées en urgence au complexe médical Nasser, totalement débordé, où les équipes médicales, déjà à bout de souffle, travaillent avec des moyens extrêmement limités. Ce massacre s’inscrit dans un contexte de catastrophe humanitaire sans précédent dans la bande de Ghaza. Depuis le 7 octobre 2023, au moins 55 493 Palestiniens ont été tués, en majorité des femmes et des enfants, et 129 320 ont été blessés, selon les données fournies par les services de santé. Plusieurs corps restent encore sous les décombres, inaccessibles aux secours en raison des bombardements et de la destruction des infrastructures. Rien que dans les dernières 24 heures, 61 morts et 397 blessés ont été recensés, portant à 5 194 le nombre de martyrs et à 17 279 celui des blessés depuis la rupture du cessez-le-feu par l’entité sioniste le 18 mars dernier. Le nombre de Palestiniens martyrs en tentant d’accéder à l’aide humanitaire atteint désormais 397 morts et plus de 3 000 blessés, dont 53 martyrs survenus au cours des dernières 24 heures, ce qui soulève de sérieuses inquiétudes quant à la stratégie délibérée de l’occupant pour affamer la population. Des secouristes ont signalé que 23 Palestiniens ont également été tués et 200 blessés à Rafah, là encore dans une file d’attente pour recevoir des vivres. Depuis que l’occupant a imposé un nouveau système de distribution d’aide en levant partiellement le blocus total de près de trois mois, les attaques contre les points de distribution se multiplient, transformant les centres d’aide en cibles de guerre.
Poursuite de la résistance et des opérations au sol
Malgré les massacres, la résistance palestinienne continue de riposter. Les Brigades Al-Qassam, bras armé de la résistance palestinienne, ont revendiqué une attaque conjointe avec les Brigades Al-Qods contre une unité sioniste retranchée dans une maison à l’est de Khan Younès. Une roquette antichar a été tirée, provoquant des pertes parmi les soldats ennemis. Al-Qassam a également annoncé la neutralisation d’un soldat par un tir de sniper lors de la même opération. Dans les territoires occupés de la Cisjordanie, la répression se poursuit. À Naplouse, l’armée sioniste a investi le camp de réfugiés d’Askar, expulsant les habitants de plus de 13 maisons transformées en postes militaires, selon Mohammed Abou Kouch, président du comité populaire local. Un soldat de l’entité sioniste a été tué et dix autres blessés, dont quatre grièvement, dans une attaque menée par la résistance palestinienne contre une unité militaire à Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza. Il s’agit de l’une des opérations les plus marquantes de ces derniers jours, confirmant l’intensification des combats sur le terrain. L’armée d’occupation a reconnu, ce mardi, la mort d’un soldat appartenant à la 12ᵉ compagnie de la brigade « Golani », et a précisé que l’unité visée était à bord d’un véhicule blindé de type Namer, lorsqu’un engin explosif a été activé à son passage. L’explosion a provoqué la mort immédiate du soldat et blessé gravement plusieurs autres membres de l’unité, y compris un officier. Les détails de cette attaque ont été rapportés par la radio militaire de l’occupant, qui a expliqué que la charge explosive avait été fixée directement sur le blindé durant l’affrontement. Les soldats ont pu apercevoir les membres de la résistance à l’œil nu juste avant la déflagration, ce qui confirme l’existence d’un contact direct entre les deux camps lors de cette opération. L’incident survient seulement quelques heures après la mort d’un officier de réserve sioniste, tué dans l’explosion d’un immeuble piégé dans la même ville. Ces attaques successives démontrent la capacité de la résistance à mener des actions coordonnées, infligeant des pertes croissantes à l’occupant sur le front sud. L’armée d’occupation elle-même a admis l’escalade des affrontements directs avec les forces de la résistance dans la bande de Ghaza. Les échanges de tirs et les combats rapprochés se sont intensifiés, en particulier dans les zones de Khan Younès et Rafah, deux foyers de résistance majeurs depuis le début de la campagne militaire terrestre. Ces pertes s’inscrivent dans le cadre de l’opération baptisée « Chariots de Gideon » (Arbaat Gidon), menée par l’entité sioniste depuis plusieurs mois dans la bande de Ghaza. L’opération, censée neutraliser la résistance palestinienne, se heurte à une défense féroce sur le terrain, qui inflige des pertes humaines et matérielles significatives à l’occupant. Les observateurs notent une usure progressive des troupes de l’occupant, confrontées à une guérilla urbaine redoutablement organisée. Malgré la supériorité technologique de l’armée sioniste, la résistance continue de démontrer sa capacité à frapper efficacement et à préserver ses positions dans les zones stratégiques. Alors que les autorités sionistes tentent de minimiser l’ampleur de ces pertes, les médias israéliens laissent entrevoir un climat de tension croissante dans l’opinion publique et les rangs militaires, face à l’inefficacité des campagnes militaires en cours. Cette nouvelle attaque à Khan Younès rappelle, une fois de plus, que la résistance palestinienne reste un acteur de poids sur le terrain, capable de surprendre et de désorganiser les dispositifs de l’occupant, malgré l’asymétrie des forces. Elle démontre aussi que, loin d’être affaiblie, la dynamique de la résistance semble s’intensifier à mesure que le conflit se prolonge.
Les Palestiniens pris dans la tourmente de la guerre israélo-iranienne
Alors que l’escalade militaire entre l’entité sioniste et l’Iran secoue la région, les Palestiniens subissent de plein fouet les répercussions de ce nouvel embrasement. Entre files interminables aux stations-service, blocus renforcé en Cisjordanie occupée, chutes de missiles et démolitions à grande échelle, la situation devient chaque jour plus insoutenable. Pénurie et panique : la peur d’une rupture énergétique. Depuis les premières frappes israéliennes contre l’Iran, les files d’attente devant les stations-service de Naplouse, ElKhalil ou Ramallah ne désemplissent pas. Une photo virale, commentée avec ironie par les internautes, montre des centaines de personnes faisant la queue devant une station, tandis que l’on lit : « L’Iranien et l’Israélien sont dans un abri, le Palestinien est à la pompe à essence ». À Salfit, les citoyens n’hésitent plus à revendre à la sauvette de petites bouteilles d’essence à des prix exorbitants. Le litre et quart s’échange à 20 shekels, soit une fois et demie le prix officiel. Cette ruée survient malgré les assurances du ministère palestinien de l’Économie et du Centre gouvernemental de communication, qui affirment que les stocks de carburants sont suffisants. Le docteur Mohammed Abou Rub, directeur du Centre, a précisé que l’approvisionnement se poursuit normalement et a mis en garde contre le stockage de carburants dans des contenants en plastique, mettant en avant les risques majeurs pour la sécurité publique.
L’occupation aggrave la crise
Si la tension régionale est à l’origine de cette panique, les autorités palestiniennes pointent du doigt l’entité sioniste comme facteur principal de la pénurie. Celle-ci aurait détourné les camions de carburant dès les premières heures de la confrontation avec l’Iran pour ravitailler ses sites militaires, réduisant ainsi la disponibilité pour les territoires palestiniens. Par ailleurs, les forces d’occupation ont imposé un verrouillage draconien sur toute la Cisjordanie, transformant la région en une vaste prison à ciel ouvert. À ElQods, des portails en acier ont été installés aux entrées de plusieurs localités comme Hizma, limitant drastiquement les déplacements. D’après Moayyad Shaaban, président de la Commission contre le mur et la colonisation, pas moins de 898 checkpoints et obstacles militaires sont actuellement déployés en Cisjordanie. « Ces mesures constituent une attaque flagrante contre les droits fondamentaux des Palestiniens, à commencer par la liberté de circulation et l’accès aux soins », a-t-il dénoncé.
M. Seghilani