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PERSONNALITÉS APPELÉES EN RENFORT PAR KARIM YOUNÈS Elles ont dit «non» au Panel de dialogue

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Amené à renforcer ses rangs par des «grosses cylindrées», et de là, combler le déficit en matière aussi bien de représentativité que de crédibilité, le panel de médiation pour le dialogue bute sur le refus d’un bon nombre de personnalités. Ainsi, réagissant hier, à l’appel-invitation du chef de file de la commission des «6», Karim Younès, reçu jeudi par le chef de l’État à la présidence de la République, Les Mouloud Hamrouche, Drifa Ben M’Hidi, Mokrane Aït Larbi, auquel s’ajouterait même le syndicaliste Lyès Merabet, disent «non».

En effet, l’ex-président de l’APN, Karim Younès, le coordinateur du panel des six personnalités chargées de mener une mission en vue d’un dialogue national a déclaré que cette semaine sera «décisive». Des invitations ont été donc envoyées, avant-hier, à d’autres personnalités pour donner plus de crédibilité à cette commission. Étant déjà mal accueilli par le peuple lors de sa 23e marche pacifique de vendredi, ce panel restreint à seulement six membres se voit ainsi «refusé» par quelques personnalités, parmi les plus en vue sur la scène nationale.

Drifa Ben M’Hidi : «C’est aux jeunes de mener le dialogue»
La moudjahida Drifa Ben M’Hidi, qui n’est autre que la sœur de l’icône de la Révolution nationale, Larbi Ben M’Hidi, a répondu, hier, qu’elle « refuse de faire partie du panel de dialogue et se contente de participer aux manifestations», soulignant que le dialogue devra être mené par « les jeunes». Sollicitée par le panel de dialogue pour rejoindre le groupe des six, Drifa Ben M’Hidi dit qu’elle l’a appris «par les médias».

Hamrouche: «Je ne serais candidat à aucune instance de transition ou élection !»
Invitant le pouvoir à répondre «au Hirak et de mobiliser le pays pour lui éviter les pièges d’un chaos», l’ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, a réitéré, hier à Alger, sa position de ne pas être «candidat à d’éventuelles instances de transition ou élection». En effet dans un communiqué transmis à l’APS, le réformiste écrit : «Je souhaite rappeler aux honorables membres du Panel et des forums, ma déclaration du 18 avril dernier où j’indiquais que je ne serais pas candidat à d’éventuelles instances de transition ou élection», a-t-il répondu au panel dirigé par Karim Younes qui l’a invité à intégrer le groupe de médiation pour le dialogue. «Le mouvement unitaire et pacifique du peuple a, depuis le 22 février dernier, neutralisé, momentanément, une série de facteurs de déstabilisation et stoppé d’imminentes menaces», avance comme argument Hamrouche à son refus. Ces menaces « n’ont pas disparu pour autant et sont toujours en gestation. Il revient à ceux qui sont aux commandes d’agir, de répondre au Hirak et de mobiliser le pays pour lui éviter les pièges d’un chaos», relance-t-il enfin les «décideurs» à répondre au peuple.

Ali Benflis : «Le dialogue est le début et non la fin d’un voyage»
Pour le président de Talaie EL Hourryet, Ali Benflis, «le dialogue national est devenu plus qu’une option et plus qu’un besoin». Selon lui, «c’est aujourd’hui une nécessité vitale dans laquelle l’intérêt suprême de la patrie réside». En affirmant qu’« il n’y a pas de substitut pour nous, pas de sanctuaire et pas de débouché pour nous». Depuis le début de la crise, ajoute le membre du Forum national pour le dialogue, «nous sommes plus près du seuil de sa solution que jamais auparavant. Les conditions pour franchir ce seuil nous sont plus accessibles que dans toutes les étapes précédentes». D’après l’ex-chef de gouvernement et plusieurs fois candidats à la présidentielle, le dialogue est « le début et non la fin d’un voyage», note-t-il dans un communiqué.

Mokrane AÏt Larbi : «Je ne participerai à aucun dialogue rejeté par la révolution pacifique »
De son côté, l’avocat et militant des droits de l’Homme, Mokrane Aït Larbi, dont le nom est cité dans le projet d’élargissement de la liste du panel des six, a répondu hier, à l’appel. «Nous devons faire la différence entre l’appel du pouvoir et l’appel de la patrie», a-t-il écrit dans un communiqué. « D’un point de vue du principe, le dialogue est un moyen pour rapprocher les points de vue afin de régler les conflits. Mais l’unique but de ce dialogue tracé par le pouvoir ne dépasse pas l’organisation de l’élection présidentielle», explique-t-il. Pour ce militant politique, «aucun dialogue, quels que soient son but et sa composition, ne peut réussir avant la mise en place de mesures d’apaisement concrètes de la part du pouvoir». Notamment, énumère-t-il : «la libération, sans conditions, de tous les détenus politiques , la fin des restrictions aux libertés individuelles et collectives, l’interdiction de l’utilisation de la force contre les manifestants pacifiques, libérer les accès à Alger lors des manifestations, éloigner les symboles du régime corrompu , cesser d’interdire le drapeau amazigh , ouverture des médias publics au débat libre». «Enfin, répond Aït Larbi à l’appel du panel, je ne peux pas réfléchir à un dialogue dont les objectifs ont été définis par le pouvoir.»

Lyès Merabet: «Le climat ne favorise pas le début d’un tel processus»
Figurant dans la liste des invités à rejoindre la liste des six (06), Lyès Merabet, syndicaliste, président du SNPSP, a décliné l’invitation de Karim Younès. En cause, l’«absence d’un climat et de conditions favorables pour entamer un tel processus», répond Merabet, qui s’est montré critique à l’égard de la commission de dialogue et de médiation. «Les membres de la commission donnent l’impression de chercher à amadouer le pouvoir, estime-t-il, ajoutant que le fait de conditionner le lancement du dialogue par la libération des détenus d’opinion». Pour lui, «la libération des détenus d’opinion n’ajamais été et ne sera jamais une demande principale. C’est une évidence avant l’entame de tout dialogue». Aussi, le médecin de formation a démenti avoir donné son accord de principe pour participer aux travaux du panel, comme l’avait rapporté le sociologue Nacer Djabi samedi dernier. « J’ai été contacté par des parties officielles et par Karim Younès. J’ai répondu qu’en tant que syndicaliste je ne pouvais pas intégrer une telle démarche sans que les conditions nécessaires au dialogue ne soient réunies. Je devais aussi avoir un mandat syndical», a-t-il expliqué au site d’information TSA. En ajoutant « Je n’ai pas donné mon accord pour participer au panel, surtout que je refuse tout contact avec le chef de l’État. C’est notre position au niveau de la confédération des syndicats et au niveau de la société civile dont je fais partie », a-t-il expliqué.

Smail Lalmas menace de quitter le panel
Smaïl Lalmas, un des six (06) membres du panel de personnalités «mandatées» pour mener la médiation et le dialogue national, en vue d’une sortie de la crise, s’est expliqué sur sa présence dans cette commission, reçue jeudi par le chef d’État, Abdelkader Bensalah.
C’est-à-dire sa présence dans le panel «est liée avec la satisfaction des conditions posées par le Hirak, tel le départ du gouvernement de Bedoui et la libération des détenus d’opinion… etc.» «J’avais conscience des répercussions de me rendre à la Présidence et d’accepter de faire partie de cette commission. Il y a ceux qui m’ont demandé de faire attention à ma popularité. Mais, j’ai répondu, que vais-je faire de cette popularité si je ne la mets pas dans l’intérêt de mon pays et du peuple», a-t-il indiqué.
Sarah Oubraham

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