Accueil ACTUALITÉ Ouverture du sommet de l’UA, hier, à Kigali : conflits, tensions et...

Ouverture du sommet de l’UA, hier, à Kigali : conflits, tensions et terrorisme dominent l’Agenda

0

Cinq principaux points sont inscrits à la 27e session ordinaire du Sommet de l’Union africaine (UA), qui a ouvert, hier, ses travaux de deux jours, dans la capitale rwandaise Kigali.

Plus 23 chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’UA se penchent, depuis hier, sur l’ordre du jour inscrit à leur Sommet, à savoir la protection des femmes et le droit des minorités, la succession à la tête de la Commission africaine de Nkosazana Zuma, la lutte contre le terrorisme, la crise burundaise, et la mise en place d’un passeport africain.
À cet ordre du jour du Conclave africain, d’autres sujets marqueront les travaux de ce Sommet des chefs d’État et gouvernement d’Afrique, de Kigali, notamment la situation critique prévalant au Sud Soudan, avec les violences survenues la semaine dernière dans la capitale, Juba, alors que le pays vient de fêter ses cinq ans d’existence, et celle dont fait face le Burundi, lequel pays n’est pas représenté à cette 27e session du Sommet de l’UA, suite au départ peu avant le début, de sa délégation de la capitale rwandaise. Le Sommet de Kigali auquel assiste Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), verra la question liée à la réforme de l’Institution onusienne notamment abordée, à Kigali, par les responsables des pays africains membres de l’UA, lesquels exigent que l’Afrique soit représentée au sein du Conseil de sécurité, en siégeant en tant que membre permanent. Exigence parmi d’autres points avancés par l’UA dans son approche sur la réforme devant conduire l’Institution onusienne à être plus représentative des autres pays et continents, notamment au sein de son Conseil de sécurité, dominé par les membres permanents, détenteurs du droit de veto, dès la création de l’ONU, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, alors que le monde a considérablement changé, depuis. Les travaux du Sommet de l’UA, entamés hier, s’articulent par ailleurs, outre des questions précitées, sur les recommandations du Conseil de paix et de sécurité de l’UA (CPS/UA), sanctionnant sa réunion, lundi dernier, dans la capitale rwandaise, sur la crise au Sud Soudan et au Burundi, en plus de celles relatives au terrorisme en Afrique, notamment en Somalie et au Tchad. La veille de l’ouverture officielle du Sommet de l’UA, le Comité composé d’ambassadeurs des pays membres de l’UA, accrédités auprès de l’UA (Corep), s’est penché, de son côté, samedi, lors de sa 32e session ordinaire, sur l’examen des rapports des institutions africaines, pour ne citer que le Parlement africain et la Commission africaine des droits de l’Homme. De son côté, la session des pays membres du Comité exécutif de l’UA, dans sa 29e session ordinaire a dégagé, au terme de son conclave, un projet de décisions sur l’ordre du jour précité dudit Sommet, soumis pour adoption, au terme des travaux du Conclave des chefs d’État et de gouvernement africains, qui s’achève pour rappel aujourd’hui, à Kigali. S’agissant de la mise en œuvre de l’Agenda africain à l’horizon 2063, visant outre à consolider la stabilité et la prévention des conflits et des tensions sur le continent, et dont l’Afrique peine à s’en débarrasser, sur fond des convoitises de pays riches et leur course pour dominer et contrôler les voies d’approvisionnement en énergie et des ressources énergétiques, l’Agenda en question vise, parmi ses principaux objectifs, «à bâtir une Afrique prospère et unie, fondée sur des valeurs partagées et un destin commun», est-il indiqué.
Des objectifs à atteindre à travers la mise en œuvre des 12 programmes-clés, dans le cadre de la mise en œuvre son plan de mise en œuvre, en cours, couvrant la période 2013 à 2023, outre des sept souhaits inscrits dans ledit Agenda à l’horizon 2063. L’Algérie, représentée au Sommet de Kigali par son Premier ministre, Abdelamalek Sellal, accompagné de Ramtane Lamamra et Abdelkader Messahel, respectivement ministres des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, a pesé sur la teneur des travaux des diverses commissions et organes de l’UA, en préparation et lors du Sommet qui s’achève aujourd’hui. Alger a plaidé, à Kigali, lors de l’allocution de Sellal, samedi, en faveur de la «réduction», voire, a-t-il souligné, de consentir davantage d’efforts, pour «l’élimination des sources de conflits et de crises» en Afrique, étant la meilleure voie, outre de projeter le continent sur la voie de l’émancipation et le développement durable, car la paix est la condition essentielle d’y parvenir, mais, aussi, a-t-il affirmé, «le meilleur moyen d’assurer une autonomie financière de l’UA, dans ses opérations de soutien à la paix en Afrique». Plus d’efforts dans la prévention des conflits et des tensions sur le continent africain, permettant ainsi d’enregistrer des avancées notables pour atteindre l’objectif stratégique de l’UA dans son Agenda de développement 2063, relative à «faire taire les armes d’ici 2020». Indiquant que le coût global des opérations de soutien à la Paix (OSP) de l’UA s’élèvera, en 2020, à deux milliards de dollars, il a précisé que le quart de cette somme «devra être financé par les États membres» , représentant, poursuit Sellal, «pour chacun des quatre gros contributeurs, une contribution de 150 millions USD pour le seul volet OSP». Assumant les 60% du budget de l’Organisation, les gros contribuables, citant, Afrique du Sud, Algérie, Nigeria et Égypte, Alger propose aux pays membres de l’UA de «réfléchir à des formules novatrices de financement des opérations de soutien à la Paix», avançant l’idée de la possibilité d’associer les Communautés économiques régionales africaines, telles la CDEAO et SADC. Et dans le cadre du partenariat stratégique UA/ONU, il n’est plus possible de voir se limitér dans ce cadre-là, «comme c’est le cas jusqu’à présent, à recourir aux financements à caractère volontaire des partenaires internationaux, par essence imprévisible, non pérennes et naturellement peu efficaces», a déclaré Abdelmalek Sellal. Et c’est sur l’ensemble des questions et points précités que les travaux du Sommet de l’UA s’articulent depuis hier, pour être sanctionné, par une série de recommandations et déclaration finale du Conclave africain de Kigali, qui s’achève aujourd’hui
Karima Bennour

Article précédentInterdiction de concession des plages au privé : entre satisfaction et scepticisme
Article suivantNouveaux bacheliers : tout ce qu’il faut savoir sur les pré-inscriptions