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Mekideche évoque un contexte économique préoccupant : le Cnes appelle à l’ouverture du débat sur les transferts sociaux

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Pour l’expert en économie et néanmoins le vice-président du Conseil économique et social (Cnes), le contexte économique actuel de l’Algérie «n’est pas alarmant, mais préoccupant». Estimant «implicite» le plan du gouvernement, pour faire face à la crise induite par la baisse du prix de l’or noir, Mustapha Mekideche suggère qu’il faut «une réflexion sur le dossier des transferts sociaux», car, selon lui, «c’est là où l’on detectera des réductions financières significatives». À l’annonce d’une réduction de 9% de la dépense budgétaire et une croissance éconmique de 4,61% pour l’année 2016, par le gouvernement, le deuxième responsable du Cnes affirme «il va falloir aller beaucoup plus loin», a-t-il déclaré, hier, sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne III. Sur l’économie réelle, l’expert indique qu’«il y a des possibilités de booster, pour autant qu’on facilite l’investissement et qu’on crée un climat des affaires», a-t-il indiqué. L’Algérie, qui a subi, depuis juin de l’année dernière, «un choc externe extrêmement violent, en terme de volume de perte de recettes extérieures», a déjà, selon l’invité de l’émission radiophonique, «mis en place des instruments qui pourront absorber cette crise», a-t-il souligné. Exprimant «l’agréable satisfaction» à propos de l’instruction interministérielle -N° 1 en date du 6 août 2015- sur le foncier industriel, relative à la décentralisation de la décision d’attribution du foncier, selon la réglementation en cours, et aussi le délai de réponse aux investisseurs, qui a été fixé à une courte durée. Inscrivant la teneur de cette instruction sur le registre «de positions de rupture par apport aux pratiques faites à ce jour», Mekideche n’a pas manqué d’émettre, également, le souhait de voir son «élargissement et l’adoption d’autres mesures de cette nature» par le gouvernement.

Et de lancer son appel à l’adresse des investisseurs nationaux et étrangers, en leur soulignant qu’il s’agit bel et bien d’une instruction «en rupture» avec les pratiques du passé. Sur la question de savoir si le plan du gouvernement, pour le contexte économique actuel du pays, est pertinent, celui qui qualifie le contexte de «préoccupant et non alarmant», dira que «le plan en marche du gouvernement, de août 2014 à août 2015, il y a eu une dévaluation de plus de 30%», a-t-il rappelé. Et de rebondir, à ce propos, en lançant «si cela n’est pas une réponse à la crise, que peut être une réponse à la crise ?», s’est interrogé Mekideche. Et de noter, plus loin, dans ses interventions, à propos de la crise en cours, suite à la chute des recettes pétrolières, qu’«elle (la crise, ndlr) c’est aussi celle de la plupart des pays émergents, du point de vue de la dévaluation». Ne prenant pas en compte, faut-il le souligner, l’activité économique dans ces pays, qui n’est pas dépendante, voire exclusivement du ressort du secteur des hydrocarbures, sans compter que les pays émergents, dont fait part Mekideche, sont dotés d’un modèle économique, non basé sur la rente pétrolière, faut-il le noter.
Sur la crainte de voir le pays recourir à l’emprunt sur le marché international, le vice-président du Cnes rassure, en déclarant que cette question «n’est pas d’actualité et ni envisageable», avant de souligner «alors que nous avons plus de 150 milliards de réserves», a-t-il rappelé. Des réserves qui, selon lui, «pourront tenir encore pendant quatre ans», et de préciser «mais l’on aura besoin de rationaliser le budget et revoir certains dispositifs» en citant «notamment celui des transferts sociaux (les subventions : ndlr)», a précisé Mekideche. Une question qui sera au centre de la journée qu’organiseront les membres du Cnes, 15 septembre prochain, à Alger, qui sera consacrée à la réflexion et l’ouverture du débat sur le dossier des subventions, même si pour moment il y a une «sensibilité sociale» et que le dossier «est abordé avec des pincettes», dira Mekideche. Lequel propose d’instituer un débat national «consensuel» sur la question des subventions. Insistant sur la nécessité de «rationaliser le budget» et de «revoir» certains dispositifs notamment celui des transferts sociaux. Pour le membre du Cnes «la priorité est de mobiliser l’épargne nationale», a-t-il suggéré. Il dira, également, sur les subventions, que celles-ci «doivent bénéficier aux ménages qui en ont besoin», indique-t-il. N’abordant pas, à ce propos, des activités économiques d’entreprises privées, qui bénéficient du prix de subventions de l’État de matières premières, tels, farine de lait, sucre et autres, pour la production des produits alimentaires dérivés, telles les pâtes et autres. Appelant, par ailleurs, à la rationalisation du train de vie de l’État, en l’inscrivant dans le registre de geste «symbolique et psychologique» et de préciser la non réduction des budgets alloués aux secteurs de la Santé et de l’Éducation. Pour Mekideche, il y a lieu de «recourir à l’emprunt national», qui «est d’actualité», a-t-il souligné, en avançant l’exemple de l’Arabie saoudite, qui «a un déficit budgétaire historique de 150 milliards de dollars», a-t-il indiqué. Sur les équilibres internes, l’expert, affirme qu’«on a été plus timides» avant d’ajouter que «la formule de bancariser les fonds bancaires informels, avec un taux de 7%, et donc, on se libère de la taxation» et l’appel à un emprunt national serait également «complémentaire» au plan «implicite» du gouvernement «déjà mis en œuvre, et il faut plus à l’avenir», conclut le vice-président du Cnes.
Karima Bennour

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