Accueil ACTUALITÉ Marché national du véhicule neuf : L’année 2017 s’annonce difficile

Marché national du véhicule neuf : L’année 2017 s’annonce difficile

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Afin de diversifier son économie dans la perspective de faire face à la baisse drastique des prix du pétrole, l’Algérie s’est orientée vers le développement de l’industrie automobile.
Pour ce faire, les pouvoirs publics ont instauré les licences d’importation de véhicules, et ce, pour réduire les importations, ce qui s’est répercuté négativement sur le marché qui peine à satisfaire la demande croissante en voitures. Ainsi, l’année 2017 s’annonce morose pour le marché de véhicules dans notre pays. Alors que les investissements sont colossaux, à travers le lancement de plusieurs usines de montage de véhicules en Algérie, les citoyens se retrouvent pénalisés devant cette baisse de l’offre. Prix en hausse, offre en baisse, investissements qui peinent à satisfaire la demande… telle est la situation de ce marché pour l’année 2017. Il suffit de se rappeler que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait semé, lors de l’inauguration de la 25e édition de la Foire de la production algérienne, les concessionnaires d’installer leurs usines de montage de véhicules, vu que les importations vont encore être revues à la baisse en cette année. Même si les informations, quant aux quotas des véhicules, restent soigneusement préservées par le gouvernement, il n’en demeure pas moins que face à la crise économique que traverse notre pays, depuis plus de deux ans, les importations de voitures vont encore baisser. Par ailleurs, il convient de rappeler que le marché de l’automobile s’annonce tellement morose que la rencontre phare de ce secteur, à savoir le Salon de l’automobile d’Alger, organisée habituellement au mois de mars, va être reportée à la fin de l’année, selon les prévisions les plus optimistes. Certaines sources annoncent l’annulation pure et simple du plus grand événement consacré à l’automobile. Et pour cause, les concessionnaires n’ont plus de voitures à exposer. Afin de promouvoir les voitures fabriquées localement, l’équipe Sellal a instauré le crédit de consommation, et l’a limité aux voitures fabriquées localement. Mais, devant nombre d’usines et de marques limitées, la question qui mérite d’être posée est si ce crédit est en mesure de connaître un engouement? En effet, la vraie problématique est la baisse de l’offre ce qui a induit à des hausses vertigineuses des prix des voitures en Algérie. Pour l’heure, seules quelques marques vendues en Algérie assurent un volume de vente suffisant pour justifier l’implantation d’une usine. C’est le cas de Renault, déjà implanté à Oran et de Hyundai à Tiaret. D’autres concessionnaires, à savoir, les Allemands avec le projet d’une usine de Volkswagen à Relizane, et les Italiens avec l’ouverture d’une usine de montage de camions de marque Iveco en partenariat avec le groupe Ival, sont en cours d’implantation et rentreront en production prochainement. Quant à eux, les Japonais, à savoir Nissan et Suzuki, ont déjà des projets dans ce sens et n’attendent que le «feu vert des autorités», alors que Toyota Motor Corporation (TMC) leur emboîte le pas en exprimant son intérêt de s’installer en Algérie à travers sa filiale Hino Motors, spécialisée dans la construction des camions et des bus. Mais, pendant ce temps, certains concessionnaires envisagent de quitter l’Algérie. C’est le cas de la marque française Peugeot, dont le projet d’usine semble compromis, après avoir été reporté aux calendes grecques. Celui-ci estime que la taille du marché n’est pas encourageante pour implanter une usine, et s’orienter à l’exportation, à partir de l’Algérie, n’est pas une mince à faire, vu les contraintes administratives rencontrées à l’exportation par les différents acteurs économique. Entre temps, le consommateur algérien sera le premier pénalisé. En effet, les Algériens n’ont guère le choix que de s’orienter vers le marché d’occasion. Un marché qui échappe à tout contrôle, et reste dominé par l’informel. Mais, hélas, les prix ici restent aussi élevés, voire plus chers que les véhicules neufs ! Dans tous les cas de figure, pour les concessionnaires, c’est le temps des «vaches maigres». Le marché est en berne, et s’annonce à l’être en 2017.
Lamia Boufassa

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