Accueil ACTUALITÉ Libye : l’absence de l’état profite au terrorisme

Libye : l’absence de l’état profite au terrorisme

0

Le double attentat terroriste commis, jeudi passé, à l’est de la Libye contre un centre de la police libyenne à Zenten et le second perpétré, quelques heures plus tard contre un point de contrôle à l’entrée ouest de la ville pétrolière de Ras Lanouf, renseigne, ou ne peut plus, sur l’urgence de la formation du gouvernement libyen d’union nationale.
L’absence de l’Etat, depuis plus de cinq ans, a plongé le pays, dans une situation chaotique. Une situation qui profite aux groupes terroristes et aux narcotrafiquants de tout bord. Même si la genèse et les causes ayant précipité les évènements de la crise, survenus en Libye, en 2011, très vite militarisée pour ouvrir la voie à l’intervention des forces de l’Otan dans ce pays, à l’origine de la chute de l’ex-régime Libyen, rythment le traitement, de part et d’autre du règlement de la situation chaotique dans ce pays, l’expansion et la menace des terroristes de Daech, sont porteurs de risques et conséquences gravissimes, non pas sur l’avenir de la Libye, mais aussi sur l’ensemble de la région. Les acteurs libyens engagés dans le processus de l’ONU pour le règlement de la crise politico-institutionnelle, par la formation d’un gouvernement libyen d’union nationale, sont appelés à faire preuve de responsabilité outre politique, vis-à-vis du peuple libyen, mais aussi historique, vu les menaces qui pèsent sur la Libye, dont celui de sombrer davantage, atteignant ce seuil irréversible, celui de voir le pays devenir, dans la durée, cet immense territoire ou le terrorisme et ses réseaux de ramifications dictent leur diktat, en se substituant aux institutions, notamment si celle-ci n’existent pas. Le choix des cibles du double attentat perpétré, jeudi dernier en Libye, le centre de Police et un point de contrôle en l’occurrence, causant la mort d’une cinquantaine de personnes pour le premier et six pour le second dont un bébé, montre amplement que les terroristes ne survivent que par leur crimes barbares en l’absence des institutions. Et c’est cette principale question, une vie politico-institutionnelle en Libye, qui demeure, à ce jour, absente, car les acteurs politiques libyens butent sur des divergences. Celles-ci secondaires, notent bon nombre d’experts des questions géostratégiques au regard de la teneur des risques qui pèsent sur la Libye, notamment sur son unité territoriale, sur fond des bouleversements sur la scène internationale, lesquels sont toujours en cours et dictés par des intérêts géostratégiques, notamment des occidentaux, qui ont actionné le rôle de l’Otan, dès l’avènement de la crise en Libye, en 2011. L’envoyé des Nations unies pour La Libye, l’Allemand, Martin Kobler, en visite en Libye, début mois courant, a fait savoir que les acteurs libyens devront entériner la composante du gouvernement d’union nationale, avant le 23 janvier prochain, au terme de ses rencontres avec les responsables dont le président du CGN de Tripoli, (non reconnu par la communauté internationale) et ceux du gouvernement siégeant à Tobrouk, à l’est libyen. Un calendrier avancé par l’émissaire onusien, en application de la Résolution du Conseil de sécurité, adoptée à l’unanimité, par ses membres, 23 décembre dernier, demandant au Conseil de la présidence, créé par l’accord inter-libyen de «s’employer» dans un délai fixé à «30 jours», à «composer» le gouvernement d’union nationale. Par ailleurs, Martin Kobler, avait souligné, la veille du double attentat, de jeudi en Libye, l’urgence d’entériner l’accord en question afin d’accélérer la résolution de la crise dans ce pays mais aussi de répondre aux attaques que mènent les terroristes de Daech, depuis lundi dernier, dans les zones pétrolières. A ce propos, l’émissaire de l’ONU a prévenu, également, que «chaque jour qui passe sans entériner l’accord est un jour de gagné pour l’EI (daech : ndlr)» qui cherche, a-t-il indiqué «à s’emparer» des ressources pétrolières de ce pays. De son côté, la Coalition des forces nationales libyennes, a exhorté «l’ensemble des Libyens à unifier leurs rangs pour faire face à cet ennemi (daech :ndlr) qui a pris du terrain en Libye et qui constitue une menace pour le pays et la région.» est-il précisé. Après avoir été dépêchés, par des pays, selon des rapports d’organisations internationales et aussi d’experts citant ; le Qatar, la Turquie et l’Arabie saoudite, pour ébranler la république de Syrie et d’Irak, la défaite cuisante des terroristes dont la majorité des étrangers, ces derniers, s’ils ne sont pas morts, chassés de ces deux pays, empruntent les chemins vers la Libye, pour s’y implanter. à ce propos, l’émissaire onusien a fait part de l’éventuel envoi de troupes internationales en Libye pour combattre Daech, une démarche qui, si elle venait à se traduire, interviendrait, « nécessairement » à la demande du gouvernement d’union nationale, qui tarde à se traduire.
Karima Bennour

Article précédentNucléaire iranien : mise en œuvre de l’accord dans quelques «jours»
Article suivantÉconomie nationale : la Banque mondiale prévoit une croissance soutenue en 2016 et 2017