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L’expert des marchés pétroliers Legheliel affirme que les prix se stabiliseront au niveau actuel : L’Algérie devrait adapter sa politique sur un baril à 75 dollars

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Plusieurs indicateurs plaident pour le maintien des prix pétroliers à leur niveau actuel, au moins pour une période plus ou moins longue.

Après s’être situé dans les années récentes à des taux considérés comme anormalement bas, aux alentours de 50 usd le baril et moins, le prix du pétrole brut est remonté ces derniers mois à environ 75 usd le baril. Du fait de la sensibilité de l’économie mondiale au prix du pétrole, chacun s’interroge sur la durée possible d’un tel phénomène. Noureddine Legheliel est un expert en économie et un spécialiste des marchés pétroliers ; il avait été consultant auprès de la firme suédoise Carnegie Investment Bank. Il y a quelques semaines, alors que le baril dépassait à peine les 60 dollars, Legheliel avait prévu une hausse rapide vers les 80 dollars, puis, ce prix atteint, il avait prévu une baisse à 75 dollars, ce qui avait été constaté immédiatement après ; d’où tout l’intérêt de continuer à suivre ses prévisions, qui se basent, selon lui, « sur un apport de pas moins de 25 d’indicateurs liés à l’actualité et qu’il faut intégrer dans la prise en ligne de compte de toute prévision sérieuse ». Pour Legheliel, les prix sur les marchés pétroliers sont volatiles et incontrôlables, mais sont aussi logiques et prévisibles. Cette double trajectoire donne de l’opacité aux prévisions, mais permet au moins à certains analystes de faire des prévisions plus ou moins correctes, bien qu’il demeure toujours difficile de préciser exactement les raisons des variations des cours mondiaux. Des phénomènes spéculatifs incontrôlables jouent certainement. Dans l’ensemble, on évoque l’importance des décisions prises volontairement par les deux grands producteurs, l’OPEC et la Russie. Au sein de l’OPEC, l’Arabie saoudite joue un rôle déterminant. L’un et l’autre ont intérêt pour des raisons évidentes à un cours élevé, mais stable. L’on pourrait donc penser que le prix actuel serait du à un accord entre eux fixant un niveau de production commun défini dans ce but. En fait il semble que cela n’ait pas été initialement le cas. La Russie en effet aurait décidé, sans l’accord de l’OPEC, d’essayer de limiter la hausse en vendant le plus possible de pétrole, ce qui a pour effet de maintenir un prix relativement bas. Enfin il est important pour Moscou afin d’échapper aux « sanctions » imposées par Washington, de ne pas dépendre du cours du pétrole. Depuis quelques années en effet la production de gaz de schiste par les Etats-Unis, proche d’égaler la production de l’Arabie saoudite, lui permettait de fragiliser la demande l’économie russe, en modifiant à la demande le prix et les quantités de pétrole produit par les gisements américains. Lors de leurs rencontres récentes, les représentants de Riyad et de Moscou semblent s’être mis d’accord sur un prix moyen, aux alentours de 70 usd le baril, mais sans pics spéculatifs, autrement dit stable. Tout laisse penser que dans les mois et années suivantes, l’OPEC et Moscou s’efforceront de collaborer pour atteindre cet objectif, ceci en jouant sur les quantités livrées aux marchés. L’Algérie, qui a vécu une «annus horribilis » en 2017, qui s’est reflétée par les restrictions draconiennes sur les importations, pourrait se programmer sur un nouveau prix, beaucoup plus clément, et il est d’ores et déjà exclu, selon la quasi-totalité des spécialistes des marchés pétroliers, que les prix du baril pourraient dans l’immédiat, c’est-à-dire sur un temps de quelques années, se replacer à 100 dollars ou plus.
I.M. Amine

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