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LES RÉVÉLATIONS AHURISSANTES DE L’EXPERT CHÉRIF BENMIHOUB : «En 20 ans, 30% des dépenses publiques sont détournés»

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«Tout système économique et politique recèle un certain niveau de corruption et de malversations. Lorsque le phénomène est marginal, il dérègle le mode de fonctionnement économique et social », c’est ainsi que le professeur et expert en économie, Mohamed Cherif Benmihoub, a défini le phénomène de corruption qui est un peu plus prononcé dans le système économique algérien. Lors de son passage, hier, à la chaîne 3 de la Radio nationale, Mohamed Cherif Benmihoub précise que la corruption est déterminée par deux éléments fondamentaux : « le premier, celui lié à la perversion morale, le deuxième c’est le facteur de la commande publique. On a trouvé dans les études de la banque mondiale et d’autres institutions une corrélation parfaite entre phénomènes de corruption et commande publique », poursuit-il « plus le budget de l’Etat est important, plus la corruption se généralise », a-t-il dit. Le phénomène de la corruption a pris autant d’ampleur en Algérie au cours des dernières années, comme personne ne l’a jamais dénoncé dans le passé. Cet analyste en économie indiquera que « le système a toujours fonctionné dans cette logique, il a préféré avoir à faire à des clients et à cultiver les compromis, et ce malgré une législation assez complète en matière de lutte contre ce phénomène », s’est-il exprimé. Au fil des années, constate l’intervenant , « cette situation a fini par devenir une règle normale de fonctionnement. Certaines personnes poussant jusqu’à payer pour accéder à des postes au sein d’organismes et d’institutions de l’Etat et attendant en retour une compensation financière autrement plus importante que leur mise de départ. » « La corruption est un marché en Algérie, il y a l’offre et la demande », dira l’expert en économie. Toute autorisation sur le plan fiscal, ou au niveau de la douane, aussi des interventions de l’Etat, il y a forcément corruption.» Dans ce même registre, il a signalé que « des sommes ayant fait l’objet de détournements frauduleux », le professeur Benmihoub les estime à 30% de la dépense publique opérée au cours des 20 dernières années. Par ailleurs, pour la lutte contre cette déchéance, l’invité de la radio souligne qu’« il faudrait nécessairement en passer par la révision en profondeur du système tel qu’il a fonctionné jusqu’alors, en engageant la réforme du système de gouvernance. » « J’espère que l’opération en cours soit une opération de sanction et de rupture avec le système, c’est pourquoi je donne plus d’importance à la rupture avec ce système et passer à une autre gouvernance qui protège les deniers publics, et celle qui favorise la compétition pour accès à la commande publique et surtout pour l’efficacité économique ». Pour ce qui est de la surfacturation, le transfert illicite de l’argent et le blanchiment d’argent, Benmihoub dira pour combattre ce fléau : « je ne pense pas que cela peut se faire rapidement, et mettre tout le monde en prison, je pense que ce soit la meilleure des solutions. La justice doit fonctionner dans un cadre de sérénité, car si le système judiciaire accélère la façon de traitement de ces affaires, il peut commettre des erreurs aussi. Je pense qu’il faut vraiment d’abord mettre de l’ordre pour qu’on arrête cette hémorragie. »
Med Wali

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