L’étau se resserre sur les réseaux de trafic de drogue, et leur capacité de nuisance se rétrécit chaque jour un peu plus à la faveur des coups que leur portent les services de sécurité.
Les barons de drogue, véritable élément moteur des réseaux de tous les trafics, sont traqués, pourchassés et mis hors d’état de nuire grâce à la présence des unités de l’Anp sur le terrain et les coups décisifs qui ont permis la saisie de grandes quantités de kif traité et autres drogues dures depuis le début de l’année. Dans ce cadre, un bilan rendu public hier par le commandement de l’Anp, indique que des tentatives d’introduction de grandes quantités de drogue s’élevant à près de 13 quintaux via les frontières avec le Maroc ont été mises en échec par des unités de l’Armée nationale populaire (ANP) durant la période allant du 13 au 19 avril en cours. « Dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée et « en continuité des efforts intenses visant à contrecarrer le fléau du narcotrafic dans notre pays, des détachements combinés de l’ANP ont arrêté, en coordination avec les différents services de sécurité au niveau des territoires des 2ème et 3ème Régions militaires, 6 narcotrafiquants et ont déjoué des tentatives d’introduction d’immenses quantités de drogues à travers les frontières avec le Maroc s’élevant à 12 quintaux et 76 kilogrammes de kif traité, alors que 19 autres narcotrafiquants ont été arrêtés en leur possession 7 kilogrammes de la même substance ainsi que 18 421 comprimés psychotropes lors de diverses opérations exécutées à travers les autres Régions militaires », selon le bilan du ministère de la Défense nationale. La détermination de l’Anp à faire barrage à toutes les tentatives de déstabilisation du pays via le trafic de drogue et ses réseaux connexes de trafic d’armes, de carburants, d’émigration clandestine ou encore de blanchiment d’argent. Le Maroc a toujours été considéré par les institutions internationales de lutte contre le trafic de drogue comme un place forte de la production de cannabis. Les différents rapports de ces instances insistent, depuis des années, sur l’importance du trafic de drogue dans la diplomatie parallèle que mène le Maroc et qui permet à son Makhzen de financer des groupes maffieux ou terroristes, de mener des opérations de déstabilisation dans les pays du voisinage. Récemment des opposants marocains ont affirmé que l’argent engrangé grâce à la culture de cannabis va permettre de financer des recherches, avec le concours des services secrets israéliens sur des armes chimiques et bactériologiques. La mise hors d’état de nuire d’un baron du narcotrafic permet de neutraliser plusieurs réseaux en amont et en aval de l’activité qu’il contrôle. Ce sont des relais et des réseaux qui vont de la culture et la mobilisation des quantités de drogue, au convoyage vers les pays et zones de destination, en passant par le deal, le blanchiment par le biais de projets immobiliers, les jeux de paris sportifs et machines à sous et même la traite d’êtres humains. Les rapports de l’UA, de l’ONU et d’Interpol, ont souvent épinglé le Maroc qu’ils considèrent l’un des plus grands producteurs de cannabis, au même titre de l’Afghanistan qui lui est spécialisé dans la culture d’opiacé ‘Opium) ou encore la Colombie versée dans la production de feuille de Coca destinée à la production de cocaïne. Il y a lieu de rappeler qu’il y’a quelques jours, un baron de drogue, en fuite, condamné par la justice à la réclusion criminelle à perpétuité, a été arrêté à Ain Témouchent après une cavale qui a duré des années. Au cours de l’enquête des indications sur les dangers que fait peser le trafic de drogue sur l’économie du pays et sa stabilité ont été mis au jour. À l’issue de son arrestation, des employés d’une administration communale dans la wilaya d’Oran qui lui avaient offert leurs services pour lui fournir de faux documents d’identité et autres ont été interpelés.
Slimane B.
