La réunion des représentants des pays de l’Opep et non-Opep s’ouvre aujourd’hui à Vienne. Elle intervient 10 jours après la mise en œuvre de l’accord d’Alger, qui porte sur la réduction de la production du pétrole à 32,5 millions de barils/jour.
Ce conclave, le premier en son genre depuis 2002, vise à convaincre les pays hors du cartel à souscrire à l’objectif de réduire leur production de 600 000 b/j. En effet, le 30 novembre dernier, les 13 pays de l’organisation ont réussi le pari de s’accorder sur une baisse de leur production pétrolière de 1,2 mb/j, conformément à l’accord d’Alger, conclu deux mois plutôt. Ce consensus était l’aboutissement de l’initiative de l’Algérie qui a émis une proposition à ses partenaires prévoyant un volume de baisse de l’ordre de 1,1 mb/j, à même de stabiliser le marché du brut. Cette décision a eu son pesant d’or sur les marchés mondiaux qui ont franchi, au lendemain de cette rencontre, la barre de 50 dollars le baril. Ceci, alors que les prix du pétrole ont connu un rebondissement quelques jours avant la 171ème réunion ordinaire de l’Opep dans la capitale autrichienne. Il faut dire que cet objectif a été le fruit de négociations sans relâches menées par l’Algérie, qui, en compagnie d’autres acteurs du cartel, a réussi à convaincre les pays producteurs parmi les plus réticents, à l’image de l’Iran, sur l’importance de cet accord sur le redressement des prix du pétrole. En plus de cet accord qui sera rendu effectif à partir du premier janvier prochain, la rencontre formelle du cartel s’est soldée par la mise en place d’un Comité de suivi de haut niveau. Composé par les ministres en charge des questions de l’énergie et du pétrole de l’Algérie, du Venezuela et du Koweït, ce groupe de travail est chargé de suivre l’application de cet accord. Néanmoins, même si cette décision «historique» arrachée au bout de plusieurs semaines de négociations serrées est un acquis considérable, il n’en demeure pas moins que l’adhésion d’autres pays producteurs à l’accord soit tout aussi importante. Ainsi, de son côté, la Russie qui est un grand producteur de l’or noir est invitée à consentir un effort à même de revoir sa production à la baisse.
Ce pays a répondu favorablement à cet appel de l’Opep, en s’engageant à réduire son volume productif de quelques 300 000 b/j, soit la moitié du seuil inscrit sur l’objectif de l’Opep. C’est le cas de le dire, puisque le ministre russe de l’Energie, Alexander Novak, a indiqué à ce propos, que les compagnies pétrolières de son pays ont soutenu l’initiative de son ministère, et se sont dites prêtes à appliquer cette mesure portant sur la réduction du volume productif de l’or noir. Aussi, il a affirmé que tous les détails concernant cette proposition seront étalés au courant de la rencontre, très attendue, d’aujourd’hui. Le même son de cloche retentit chez le ministre vénézuélien du Pétrole, Eulogio del Pino, qui a fait savoir que le cartel et la Russie ont accordé leurs violons sur le principe de plafonnement de la production pétrolière. Selon lui, les deux acteurs se sont mutuellement entendus sur l’objectif de réduire la production sur les six mois qui suivent l’entrée en vigueur de l’accord, comme cela a été décidé.
D’autres pays de l’Opep, tel que l’Iran et les Emirats arabes unis, ont appelé à adopter cet accord de manière consensuelle. Tout compte fait, il restera aux acteurs des deux parties (Opep et non-Opep) qu’à discuter des modalités techniques en trait avec les 300 000 b/j restant entre les pays hors du cartel. En tout cas, tout le monde au sein de l’Opep s’accorde à entrevoir un deuxième succès de suite s’agissant notamment des conclusions de ce conclave, à lequel prend part le ministre de l’Energie, Noureddine Bouterfa.
Farid Guellil
