Accueil ACTUALITÉ LE SNM MET EN GARDE ZEGHMATI : «Les magistrats poursuivront leur grève»

LE SNM MET EN GARDE ZEGHMATI : «Les magistrats poursuivront leur grève»

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Le bras de fer entre la tutelle et les magistrats ne cesse de se durcir. En effet, à peine quelques heures après que le ministre de la Justice ait décidé de passer à l’application du mouvement annuel opéré dans la corporation, rejeté par le Syndicat national des magistrats (SNM), ce dernier maintient son opposition en appelant les grévistes à poursuivre leur mouvement.

Ainsi, dans un communiqué diffusé, hier, le SNM a précisé qu’en « l’absence de solution à la crise, la contestation se poursuivra au même rythme, en veillant à ce qu’elle soit plus disciplinée, pour éviter tout dérapage face aux mesures improvisées prises par le ministère». Affirmant que «ce mouvement de débrayage a témoigné d’une grande solidarité entre les magistrats et de leur maturité», le Syndicat dirigé par Issaâd Mabrouk s’est montré menaçant à l’égard de la tutelle en précisant que « toute atteinte à n’importe quel magistrat, quelle que soit sa situation, va nourrir la colère de toute la corporation». Par conséquent, « la position du Syndicat sera à ce moment-là violente », a menacé le SNM dans son document, avant de poursuivre « qu’un bon averti en vaut deux» ! En outre, le Syndicat national des magistrats s’est dit étonné quant à la «position étrange et incompréhensible» des institutions de l’État qui «sont restées», selon lui «muettes et spectatrices», alors que «la grève illimitée porte sur une revendication fondamentale, à savoir l’indépendance de la justice».
Assurant, à travers le même document que la bataille menée par les magistrats contre l’hégémonie du pouvoir exécutif n’est pas « corporatiste », le SNM a souligné que « c’est une bataille menée par des gens honorables et libres» et loin des «étiquetages insidieux». «Les magistrats ne sont pas de la bande, ni de ses relais, ils sont les victimes de pratiques qui remontent à des décennies », a encore précisé le syndicat. Rejetant les « leçons de nationalisme », l’entité syndicale a, toutefois « recommandé au ministère de la Justice de cesser sa« gestion policière » de la crise car cela constitue une provocation directe à la dignité des magistrats et à l’institution». Avertissant que le syndicat n’est pas responsable des réactions que cela suscite, le SNM a, entre autres, signalé qu’il a ordonné aux magistrats d’adopter un comportement «raisonnable». Néanmoins, le SNM ne ferme pas les portes du dialogue en se disant « ouvert à toute initiative de dénouement quel que soit son origine », et ce, «en vue de reprendre le bon fonctionnement du service public afin de préserver les intérêts des citoyens et des justiciables ». Pour sa part, le Club des magistrats d’Algérie a déploré, hier, le contenu du dernier communiqué du ministre de la Justice, rendu public jeudi dernier. Dans ce communiqué, Belkacem Zeghmati « a qualifié le mouvement de grève des magistrats d’illégal et de contraire à la loi, reprochant aux juges d’avoir manqué à leur engagement ». « Le Club des magistrats rappelle au ministre que le taux d’adhésion au boycott a frôlé des niveaux records (…) Il aurait été préférable que la tutelle ne le minimise pas dans une vaine tentative de nier la réalité », a souligné le Club des magistrats dans un communiqué, tout en défendant le droit des juges à faire grève. Pour rappel, le mouvement de grève des magistrats a été fortement suivi avec un taux de 98% au cinquième jour du débrayage. Le département de Belkacem Zeghmati a, jeudi dernier, assuré qu’il «reste disponible à toute initiative dans le cadre d’un dialogue sérieux et respectueux de l’indépendance des institutions, les droits des magistrats et des justifiables, et l’intérêt supérieur de la société qui doit être au-dessus de tous ». Néanmoins, le ministère a maintenu le mouvement dans le corps des magistrats, en demandant à ces derniers qui s’estiment lésés par les mutations, de présenter des recours au Conseil national de la magistrature qui se réunira officiellement en session ordinaire durant la troisième semaine de novembre.
Lamia Boufassa

Les avocats dénoncent l’impact sur les visites des détenus d’opinion
Les avocats membres du Comité pour la libération des détenus d’opinion (CNLD), ont affirmé que la grève illimitée, entamée par les magistrats depuis dimanche dernier, a eu un impact sur les visites des détenus. S’interrogeant sur les raisons ayant poussé le Syndicat national des magistrats (SNM) à « limiter son service minimum au renouvellement des détentions provisoires et l’encadrement des élections présidentielles», le CNLD a précisé que la grève a impacté la signature des permis de visite aux familles ». Ainsi, les avocats ont précisé que « les magistrats sensés signer les permis de communiquer aux avocats pour rendre visite aux détenus et le renouvellement des permis de communiquer aux avocats pour visiter les détenus dont les dossiers ont été renvoyés devant la chambre d’accusation par ordonnance ne sont pas signés » . « Les procureurs en grève donc ils ne signent pas, les permis signés par les juges ne sont plus valables; et à la prison ils interdisent aux avocats de visiter », a dénoncé le syndicat.

L.B.

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