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Le scrutin général au Maroc tourne le dos au PJD : Grand retour des partis proches du Palais et du Makhzen au parlement

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Enregistrant un taux de participation de 50, 35 %, selon les résultats partiels du scrutin général au Maroc, en application de la nouvelle loi électorale pour éviter une participation faible, par la tenue des locales, en ce même jour, les résultats révèlent que même à ce niveau, les électeurs marocains(nes) ne se sont pas emballés. En 2015 le taux de participation aux locales, avant l’adoption de la nouvelle loi, était de 53% et lors du scrutin de mercredi dernier, il a chuté à 50,35%, ce qui renseigne sur le désintérêt croissant de l’électeur du royaume marocain à la politique, telle promue par la classe politique marocaine.

Le parti islamiste, PJD, de Saâd Eddine El-Othmani et avant lui de Benkirane, à la tête du gouvernement ces dix dernières années, vient de subir une défaite cuisante, avec l’annonce des résultats partiels des élections générales au Maroc, en ne lui accordant que 12 sièges au parlement. Une présence à la nouvelle assemblée des députés qui ne lui permettra même pas de constituer un groupe parlementaire, car avec seulement les 12 sièges, il est très loin du compte des 20 sièges exigés. La débâcle du parti islamiste sonne la fin de mission de dix ans, de cette formation politique islamiste, affilée à la confrérie mondiale des frères musulmans, à la tête du gouvernement sous la direction du Roi Mohamed VI et sonne également le retour des partis proches du Palais royale et du Makhzen. Il s’agit, à ce propos, de la victoire du parti du richissime patron du rassemblement national des Indépendants (RNI) Aziz Akhannouch, avec 97 sièges gagnés, le Parti authenticité et modernité, PAM, parti fondé par l’ami du Roi, Fouad El-Himma, qui rafle 82 sièges, et le parti Istiqlal avec 78 sièges, formation politique dirigée, faut-il le rappeler, par, Nizar Barak, petit fils d’Allal El-Fassi, qui, tout juste élu secrétaire général à la tête du parti, Nizar Barak s’est entretenu avec Mohammed VI, au palais de Rabat, le 25 octobre 2017. Des observateurs de la scène marocaine, en rappelant que l’Institution royale au Maroc étant détentrice du pouvoir réel et s’appuyant sur El-Makhzen, le Maroc a porté le parti islamiste PJD, à la tête du parlement et au gouvernement, dans le sillage du « printemps arabe » après avoir fini par passer des réformes et des choix politico-économiques ayant creusé davantage les inégalités sociales, dont l’indice de Gini est passé de 0,39 à 0,46, des choix ayant bénéficié aux plus aisés, alors que les catégories moyennes et les plus vulnérables ont vu leur situation ne cessant de se dégrader, avec le recul continu du pouvoir d’achat. Aussi, l’adoption par le gouvernement du PJD de la loi sur la hausse de l’âge de départ à la retraite, sa légalisation de la culture du cannabis, la gestion chaotique de la pandémie et ses conséquences socio-économiques sur les couches les vulnérables et les plus démunies et notamment , pour avoir joué le rôle de la vitrine dans la signature par le patron du PJD, de la décision du Roi de la normalisation des relations entre Rabat et l’entité sioniste, décision contestée par les Marocains dès son annonce et à ce jour. Autant d’éléments ayant précipité sa chute libre du haut du gouvernement et de la chambre des représentants passant de 125 sièges à 12 seulement et également de la perte de sa place première auprès de l’Institution royale dans la gestion des affaires du royaume marocain. Avec son slogan de campagne électorale
« crédibilité, démocratie, développement », le PJD était loin de penser que le vent a pris une autre direction, non seulement au sein de son électorat mais aussi dans les couloirs du Palais royal et le Makhzen, pour ouvrir la voie à de nouveaux arrivants, ceux ayant des relations fortes avec le système royal et le Makzen ; le RNI, le PAM et El-Istiklal. Pour le parti du ministre de l’Agriculture, l’homme d’affaires Aziz Akhannouch, le RNI remporte, selon des résultats partiels portant sur 96 % des bulletins dépouillés, 97 sièges dans la nouvelle Chambre des représentants, qui en compte pour rappel, 395 sièges, suivi du Parti authenticité et modernité, PAM, 82 sièges, et l’Istiqlal avec 78 députés, lesquels partis vont sans nul doute s’acheminer vers une coalition, appelée à traduire ce que le Roi avance comme « le nouveau modèle de développement » pour son royaume outre la gestion réservée exclusivement au locataire du Palais et l’institution Royale, notamment en matière de politique extérieure et de défense. Sur le nouveau modèle de développement dont le rapport a été présenté, mai dernier au Roi marocain, les partis sortis victorieux du scrutin de mercredi dernier, RNI, PAM et Istiklal se sont engagés, dans leurs déclarations respectives ainsi que d’autres partis marocains, dans la mise en œuvre dudit nouveau modèle de développement, qui promet un changement en matière de conduite des politiques publiques, notamment la rentabilité des investissements publics, lequel a diminué de moitié, durant le règne du PJD, qui ne s’est pas éloigné du libéralisme non sans conséquences sur la majorité des Marocains, laquelle politique libérale faut-il le rappeler, a été, des années auparavant lancée, sous le gouvernement d’Abbas El-Fassi, ou sous celui de Driss Jettou que le parti Istiqlal dirigeait, et que l’homme riche du Maroc, le patron du RNI vient voir son parti décrocher plus de sièges au parlement marocain.
Karima Bennour

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