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LE MAE ALLEMAND MET EN GARDE À LA VEILLE DE LA RÉUNION DE BERLIN SUR LA LIBYE : «Il faut mettre un terme à toute ingérence étrangère»

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Pour le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, une sortie de crise en Libye est possible, il suffit, a-t-il souligné, «de mettre fin à toute  ingérence étrangère» dans ce pays, une ingérence qui représente «un problème fondamental» a précisé le ministre allemand des Affaires étrangères, à la veille de la tenue, à Berlin, d’une conférence sur la crise libyenne.
Depuis l’effondrement des institutions libyennes,  suite à la crise qui a secoué ce pays en 2011, et qui s’est vite transformée en conflit armé, précipitant l’intervention militaire étrangère avec les opérations de l’Otan, le peuple libyen fait face à une situation chaotique en l’absence de vie politico-institutionnelle et est confronté à une situation d’insécurité et de conflits armés, nourris par les ingérences étrangères, de pays ayant été au-devant de la scène dès l’éclatement de la crise libyenne, il y a plus de huit ans.
Plusieurs rencontres, conférences et réunions sur la crise libyenne ayant vu le jour, notamment durant ces quatre dernières années, n’ont pu pour autant, bouleverser la tendance rythmant la scène libyenne en faveur du retour, dans la durée, de la sécurité dans ce pays, condition fondamentale pour que le peuple libyen puisse renouer avec une vie politique et institutionnelle qui réponde à ses aspirations.
Alors que la communauté internationale continue de multiplier les initiatives et d’organiser des rencontres sur la crise libyenne, celle en vue de Berlin et auparavant au siège des Nations unies, septembre dernier, les armes continuent d’affluer aux belligérants libyens, de pays étrangers, alors que l’embargo décidé par le Conseil de sécurité est toujours en vigueur. Du jeu Émirati, en passant par celui de la Turquie, du Qatar et de l’Arabie saoudite, les capitales occidentales ne sont pas en reste, dont la France, pays ayant poussé à l’intervention militaire de l’Otan dans ce pays, en 2011, c’est au tour de Berlin d’abriter une conférence pour le règlement de la crise libyenne, après celles d’Italie et auparavant de France.
«Une solution politique est la seule issue» au conflit libyen, ont estimé, début mois courant, à Rome, les chefs de la diplomatie américain et italien, sans manquer d’afficher un optimisme de voir la conférence de Berlin enregistrer, des avancées notables sur la crise libyenne. Il est à se demander comment le chef de la diplomatie allemande, Haiko Maas compte-t-il s’y prendre pour enregistrer des avancées notables avec ses interlocuteurs, dont ceux précités, pour donner une suite à sa déclaration «il faut mettre un terme à toute ingérence étrangère» en Libye.
C’est en effet, ainsi que sa déclaration, affirmant que les ingérence étrangères en Libye, c’est «un problème fondamental» prend tout son sens, et ses efforts, lors de ses récents déplacements, pour que les préparatifs de la rencontre de Berlin ne seront pas vains. Après une rencontre avec Mohamed Siala, ministre libyen des Affaires étrangères du gouvernement soutenu par l’ONU à Tripoli, et Ghassan Salamé, envoyé spécial de l’ONU en Libye, le diplomate allemand a précisé que la question des ingérences, et donc les armes qui arrivent en Libye, sera discutée lors de la conférence de Berlin sur la crise libyenne. Un conclave qui ne semble pas emballer le controversé Maréchal Haftar. Ce dernier écarte, à ce jour, toute participation au rendez-vous de Berlin, estimant que les conditions ne sont pas encore réunies pour la relance du processus politique, qui est à l’arrêt, faut-il le rappeler, depuis des mois.
Celui qui compte bénéficier de conditions politiques, de son offensive militaire, depuis avril dernier, contre Tripoli, justifie ce rejet, par les raisons qui ont précipité son opération armée contre la capitale libyenne, à savoir Tripoli est toujours sous le contrôle des milices pro-islamistes et d’autres groupes armés.
Et ces derniers à leur tour maintiennent également, de leur côté, la pression, dans leur riposte à l’opération de Khalifa Haftar, situation en défaveur des libyens, qui nourrit le chaos existant, profitant aux terroristes et les réseaux de ramifications, les trafiquants d’armes, de drogues et de l’immigration clandestine… Selon Haftar toute action politique, affirme-t-il dans un communiqué, des Forces armées arabes libyennes (ALN) «ne disposant pas de certaines conditions garantissant sa réussite ne peut aboutir», ce qui a été prouvé, a-t-il poursuivi «durant ces quatre dernières années», alors que son offensive militaire a causé, selon les chiffres de l’ONU, plus d’un millier de morts et des dizaines de milliers de déplacés dans et autour de la capitale, Tripoli. La conférence de Berlin, le mois prochain, sur la crise libyenne, devrait se tenir au moment où la bataille de Tripoli marque son huitième mois consécutif, sans laisser entrevoir, toute possibilité d’accalmie pour sortir de la spirale des violences en Libye et arrêter le décompte des victimes libyennes, entamé, faut-il le souligner, depuis 2011. Lors de la rencontre Afrique-Russie de sotchi, nombreuses étaient les voix africaines qui ont appelé à renouer avec le processus politique inter-libyen et accélérer sa cadence, pour aider ce pays à renouer avec l’action politique et non le bruit des armes, pays, dans son plongeon dans le chaos, en 2011, a précipité la déstabilisation de la région du Sahel par une activité terroriste, qui a engendré, l’intervention militaire française, dans cette région africaine, et qui est présente, depuisbientôt dix ans.
Karima Bennour

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