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LE HIRAK À L’ÈRE DU COVID-19 : Une équation dans le processus de prévention

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Peu importe le nombre, 5, 10, 50, 100, ou 10 000, il faut prendre conscience que cela constitue un regroupement de personnes et donc la courroie de transmission du virus et de nouvelles personnes contaminées. C’est ce à quoi les hautes autorités du pays ont interdit toutes formes de regroupement ou de manifestations, même les maisons de Dieu n’ont pas été épargnées, elles sont enfin fermées et les prières en groupe ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre. Cela voudrait dire que la lutte contre le Covid-19 est de briser la chaîne de sa transmission, en ayant l’idée que ce danger invisible est partout. À l’heure actuelle, c’est une incontestable guerre sanitaire mondiale qui est menée contre le covid-19 pour stopper sa propagation, le temps de trouver le vaccin. Et c’est dans des mois, comme l’affirment des chercheurs, dont des Chinois. Tous les pays ont pris des mesures sévères et parfois exceptionnelles pour venir à bout de cet ennemi invisible et qui n’a pas de passeport.
Aujourd’hui, et face à l’obstination de cercles douteux de maintenir les marches hebdomadaires, beaucoup de voix se sont élevées pour assagir le Hirak afin de suspendre cette occupation de la rue qui est justifiée par l’urgence de la situation sanitaire qui prévaut dans le pays. Autrement dit, les « hirakistes » se doivent de revenir à la raison et préserver la santé de leurs compatriotes qui reste un problème de sécurité nationale. Le mouvement populaire du 22 février qui a fait l’admiration des Algériens et du monde entier par son impulsion pacifique, civique et affable, ne peut se transformer en une source de propagation du virus ou une menace majeure dans le processus de prévention mis en œuvre par l’État. Le Hirak doit rester la référence de ce patriotisme qui a fait battre les cœurs de tous les Algériens et qui a libéré l’Algérie toute entière d’un système honni. Paradoxalement, le mouvement du 22 février fait l’objet de deux décryptages majeurs : il y a ceux qui estiment que le hirak a été une révolution pleine et entière, de ce fait il faudrait éviter d’autres mouvements qui empêcheraient le gouvernement en place de travailler dans la sérénité et ne pas rendre le pays « ingouvernable » et fragiliser les ministères. Par contre d’autres estiment que le mouvement du 22 février n’a pas encore abouti à un changement « radical », dont les conséquences ne sont pas mesurées, et/ou prises à la légère.
Reste que la pandémie du coronavirus a changé la donne. Le Hirak, loin de défier l’État dans ses sorties hebdomadaires, doit s’extraire momentanément de ces cycles d’occupation de la rue pour l’intérêt suprême du pays. Si maintenant le président de la République a entériné le Hirak en lui consacrant le 22 février « Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie » et que ses aspirations sont largement prises en compte par le premier magistrat du pays. Reste la question de savoir si la raison l’emporterait sur les calculs étroits. En tout cas la tendance générale opte pour le premier choix.
Mâalem Abdelyakine

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