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LE COMPLÈXE D’EL-HADJAR PARALYSÉ PAR UNE RUPTURE DE LA MATIÈRE PREMIÈRE : 4 500 sidérurgistes en appréhension

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Hier soir, les activités de production du Complexe El-Hadjar, à Annaba, suspendues temporairement depuis le 2 septembre dernier suite à l’épuisement du stock de fer brut et l’irrégularité dans l’approvisionnement du complexe depuis la mine d’Ouenza, était toujours à l’arrêt.

C’est ce que nous avons appris d’un des 4 500 sidérurgistes qu’emploie ce fleuron de l’industrie et qui n’ont pas caché leurs inquiétudes quant à l’avenir de l’usine et qui, selon leurs dires, « est menacée.» Ils redoutent la perte de leur gagne-pain, pour couvrir les besoins de leurs familles notamment avec la rentrée scolaire et le lot de dépenses qui va avec.
La justification de cet énième arrêt est loin d’être convaincante pour les travailleurs soucieux de maintenir une cadence soutenue de l’activité de l’entreprise publique, fleuron du tissu industriel du pays. L’interlocuteur revient sur la justification officielle de l’arrêt portant sur l’épuisement du stock de fer brut et l’irrégularité dans l’approvisionnement du complexe depuis la mine qu’il juge « loin d’être convaincante» la raison, poursuit-il, que « ce n’est pas le premier arrêt qui secoue l’usine,» a-t-il dit avant d’accuser les responsables et cadres dirigeants de « mauvaise gestion.» Poursuivant, il reproche aux responsables et aux dirigeants des accusations plus graves, en précisant que « l’arrêt en question a été programmé », avant d’estimerque « l’avenir d’El-Hadjar est menacé, et l’usine sera sacrifiée pour favoriser le complexe Qatari de Bellara.» Pour rappel, le complexe sidérurgique Bellara (Jijel) (fruit d’un partenariat entre l’Algérie et le Qatar, NDLR) entrera en production en novembre prochain. C’est d’ailleurs ce qu’a affirmé, il y a plus d’une semaine, la ministre de l’Industrie et des Mines, Djamila Tamazirt, lors de sa rencontre avec l’ambassadeur du Qatar. La ministre s’est félicitée, à l’occasion, de l’avancement des travaux de ce complexe qui a atteint «un taux d’exécution de 97% et dont l’inauguration officielle et l’entrée totale en service sont prévues pour fin novembre 2019.»

Silence radio de la ministre de l’Industrie
Alors que l’usine est quasiment à l’arrêt depuis plusieurs jours et le haut fourneau (HF) n°2 ne produit plus, la ministre de l’Industrie, Djamila Tamazirt, n’a donné aucune explication à ce sujet, même deux jours après cette paralysie survenue le 2 septembre. Le 4 septembre dernier, elle était en déplacement aux wilayas de Bordj Bou-Arréridj , M’Sila, Sétif et Batna, pour, figurez-vous, procéder à l’inauguration de plusieurs établissements d’enseignement et à procéder à la distribution de livres scolaires et de cartables ! Puis, également il y a lieu de rappeler que de l’autre côté, l’État continue d’injecter des sommes importantes pour maintenir le cap d’une sérénité durable, qui devrait permettre à l’usine d’exploiter pleinement ses capacités. Des enveloppes financières qui pouvaient être épargnées, sans compter les milliards de DA à gagner si les responsables et cadres de l’usine en question ont adopté des mesures préventives, celles permettant d’anticiper et de prévenir les défaillances.
Depuis le début de l’année, en janvier dernier, l’activité de production dudit Complexe a été suspendue, faut-il le rappeler, temporairement, après que les inondations importantes ayant submergé la gigantesque usine d’El-Hadjar, suite au déferlement de l’oued Seybouse, suite aux précipitations. L’ex-président-directeur général du complexe, Chems Eddine Maâtallah avait déclaré, pour rappel, le 28 janvier dernier, que «si l’arrêt du Complexe devait durer 15 jours, le manque à gagner devrait être de l’ordre de 2,25 milliards de dinars» avait-il précisé.Et ce n’est pas tout. à l’intérieur de l’usine, « l’état de ses ateliers en dit long sur la qualité du management qui prévaut à Sider El Hadjar », avaient dénoncé, en mai dernier, plusieurs cadres et ouvriers de l’entreprise, après l’explosion survenue au niveau de l’atelier de l’aciérie à oxygène (ACO) n°1. L’explosion avait causé des brûlures à pas moins de sept personnes dont un agent interne de la Protection civile.Un incident qui avait généré une panique parmi les travailleurs qui réclament depuis 2018 des meilleures conditions de sécurité professionnelle.
Mohamed Amrouni

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