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Le chef des négociateurs du Front Polisario, Khatri Addouh : «Par ses conditions, Rabat entrave Köhler à régler pacifiquement la question sahraouie»

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Le président du parlement de la république arabe Sahraouie démocratique (RASD) a déclaré, hier, à Alger, que le Maroc, avec les «conditions préalables» qu’il pose pour la reprise des négociations sous les auspices des Nations unies, «entravait considérablement» la mission du représentant spécial du secrétaire général de l’Onu pour le Sahara occidental, Horst Köhler.

Alors que la dynamique, enclenchée par Köhler depuis sa nomination, août dernier, au poste de représentant spécial du secrétaire général de l’Onu pour le Sahara occidental, pour sortir le conflit opposant le Front Polisario et le Maroc, du Statut quo, et son règlement, par négociations entre ces derniers, sur la base de la Légalité internationale, les efforts de Köhler, sont entravés par les postures adoptées par Rabat. Invité au Forum du Courrier d’Algérie, le chef des négociateurs du Front Polisario, Khatri Addouh, a exprimé, hier, ses préoccupations quant aux conséquences, «de l’entêtement du Maroc à imposer des conditions» pour s’inscrire amplement dans le processus en cours initié par l’ex-président Allemand Köhler. Pour le responsable sahraoui, «Monsieur Köhler a exprimé sa volonté de trouver une solution », mais, ajoute, Khatri Addouh, « l’entêtement du Maroc et les conditions qu’il pose n’encouragent pas la relance du processus de négociations» a-t-il déclaré, hier. Indiquant que le médiateur onusien, Köhler, a informé mercredi dernier, le Conseil de sécurité, lors d’un briefing tenu à New York, de sa démarche, consistant à l’envoi, dans les prochaines semaines «des invitations au Front Polisario et au Maroc pour reprendre les négociations directes ; sous les auspices de l’ONU», le chef des négociateurs de la délégation du Front Polisario a avancé, hier, que «le round se tiendra la mi-octobre prochain». Il est à rappeler que depuis 2012, les négociations entre les deux parties en conflit sur le Sahara occidental, Rabat et le Front Polisario, sont à l’arrêt, sur fond des tergiversations et les fuites en avant du Maroc, lesquels étaient à l’origine de la démission du prédécesseur de Köhler, en l’occurrence le diplomate américain, Christopher Ross. «Horst Köhler compte organiser un round de négociations à la mi-octobre» a indiqué, hier, le président du Conseil sahraoui, affirmant «la pleine disponibilité du Front Polisario à coopérer avec Köhler pour le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental» comme le soulignent, rappelle pertinemment Khatri «les textes et les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale» de l’Institution onusienne. Des documents politico-juridiques de l’ONU, qui consacrent le droit du peuple sahraoui à un référendum d’autodétermination, seule voie, souligne notre interlocuteur, pour venir à bout de ce conflit, «d’une manière pacifique et conforme à la Légalité internationale» a-t-il tenu à préciser. S’exprimant, plus loin, sur la condition que Rabat évoque, souvent, pour se dérober, de la nature et le caractère fondamental, de la question sahraouie, inscrite sur le registre des territoires soumis à un processus de décolonisation, à l’ONU, le Maroc n’a et ne cesse d’avancer, en vain, sa condition relative à inclure l’Algérie comme partie à part entière, le chef des négociateurs du Front Polisario, après avoir rappelé que l’Algérie et la Mauritanie, sont, pour l’ONU, les deux pays observateurs, alors que Rabat, poursuit Khatri, «persiste dans ses tergiversations, jusqu’à avancer ce genre de condition». Des manœuvres visant, explique l’invité du Forum, à «faire perdurer, son occupation des territoires sahraouis», ce qui est une posture porteuse de risques majeurs» non seulement sur les efforts en cours de Köhler, pour le règlement pacifique de la dernière question de décolonisation, mais «pour l’ensemble de la région» a-t-il averti. Poursuivant, il invite le Conseil de sécurité «à assumer ses responsabilités et son rôle» avant d’appeler «la communauté internationale à adopter une position claire, franche et courageuse», en l’invitant même «à faire des pression sur Rabat pour se conformer à la légalité internationale.» L’attitude du royaume chérifien, notamment par «sa démarche adoptée à ce jour, entrave» affirme l’Invité du Forum, «les efforts du responsable onusien Köhler», qui dans la dynamique qu’il a entreprise», notamment en se rendant, à Addis Abeba, où il a rencontré les responsables de l’Union africaine ( UA) et à Bruxelles, ceux de l’Union européenne, «n’ont pas été pour plaire à Rabat ». Et d’ajouter, poursuit-il que «le Maroc veut maintenir le statut quo » et que pour le Front Polisario « le principal obstacle à la mission de Horst Köhler, pour trouver une solution pacifique au conflit », sur la base des principes et de la Charte de l’ONU «c’est la partie marocaine » affirme le responsable sahraoui. Son système politique colonial, depuis 1975, au Sahara occidental, « est une violation flagrante du droit international», et c’est cette approche politique qui «dicte les postures de Rabat », conforté, par le soutien persistant d’un des membres du Conseil de sécurité, la France, en l’occurrence, cite-t-il.
L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Köhler, s’active, depuis août dernier, date de sa nomination, à ce poste, de promouvoir sa démarche, visant à mettre fin au statu quo, depuis notamment l’arrêt des négociations, en 2012, engagées entre le Front Polisario et Rabat, sous la direction de Christopher Ross, avant qu’il jette l’éponge, face aux entraves de Rabat. Pour notre invité d’hier, du Forum, «en l’absence d’une position constructive de la part de la France» en conformité avec le Droit international, nous resterons, affirme Khatri «dans le doute quant à la réussite de la mission de Köhler» a-t-il déclaré, saluant «la nouvelle dynamique» enclenchée par Köhler.
Karima Bennour

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