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L’association des oulémas s’en predn violemment au prédicateur « Ferkous : Guerre de légitimité entre l’école badissienne et le wahhabisme

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S’il restait un seul doute sur la guerre de légitimité qui secoue en sous-sol les référents religieux en Algérie, la voici donnée par cette attaque virulente de Mohamed Guessoum, président de l’Association des oulémas musulmans algériens, contre Mohamed Ali Ferkous, éminence grise du wahhabisme en Algérie.
En l’espace de quelques jours, l’Association a émis deux communiqués dans lesquels elle s’attaquait aux « tenants de la fitna », qui « mettaient dangereusement en péril la cohésion de la nation et la légitimité de ses références et de sa doctrine». Guessoum, se réclamant de la continuité de l’école juridique religieuse traditionnelle, promet de faire entendre encore et toujours la voix de l’école algérienne issue de Ben Badis, la voix de la modération et du « juste milieu ».
Guessoum s’attaquait en fait aux idées émises par Ferkous récemment, et dans lesquelles il définissait le cercle très restreint du sunnisme et énumérait les conditions d’accès à ce sunnisme très réducteur, selon lequel toutes les tendances « qui se réclament du libéralisme, du capitalisme, du nationalisme, de la révolution, du socialisme, du djihadisme, des Frères musulmans, des écoles et zaouias soufies ou des tendances novatrices modernes sont à exclure de la sphère sunnite parce que schismatiques et hérésiarques».
L’enjeu est de taille pour les milieux religieux, même si pour le profane, certains concepts peuvent apparaitre anodins ou sans influence. Le «Jamisme», le «madkhalisme», deux annexes idéologiques du wahhabisme font fureur chez la mouvance salafiste en Algérie depuis quelques années, et pour peu que les conditions politiques et sécuritaires lui soient propices, elles promettent une déflagration interne à grande échelle, d’où l’activité inénarrable du ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aissa, de l’Association des oulémas et de l’école badissienne traditionnelle de faire pièce à ce type de doctrine qui devient plus expansive jour après jour et promet de miner par ses fondements l’école religieuse traditionnelle adoptée depuis de longs siècles par l’Algérie, à savoir l’école et la jurisprudence malékite.
Récemment, à l’occasion de la célébration de «Yennayer», l’école wahhabite en Algérie, s’est distinguée par une prise de position radicale, royalement ignorée par les Algériens, et qui disait, par la voix du chef de file de Ferkous, qui tire son jus de son gourou saoudien Mohamed Ben Hadi Ben Ali Al Madkhali, que «Yennayer est une fête païenne qui date de la période préislamique que les musulmans doivent bannir et se contenter des fêtes musulmanes».
Lors des récentes grèves des syndicats autonomes de l’Education et de la Santé, Ali Ferkous avait fait publier, sur son site internet, une fetwa qui écornait le recours à la grève et désignait les manifestants, les protestataires et les grévistes sous le nom d’innovateurs, c’est-à-dire hérésiarques ; les défenseurs des droits de l’homme, des droits des femmes, les démocrates et les militants qui activent pour le rapprochement entre les religions étaient aussi pontés du doigt comme schismatiques et hérétiques.
O. F.

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