La révision complète des statistiques des comptes nationaux, engagée par l’Office national des statistiques (ONS), dans le but de s’aligner sur les normes internationales actuelles (SNA2008), a porté ses fruits.
Le réalignement, explique un communiqué du ministère des Finances, a traduit la prise en compte « non seulement de l’opération de rebasage du PIB, par une révision à la hausse du niveau du PIB (en moyenne 13,3% de plus sur la période 2018-2022) mais aussi d’autres facteurs tels que les résultats enregistrés ces dernières années en matière de croissance, dans l’élargissement de l’investissement public et la consolidation des secteurs économiques productifs, le renforcement de la bonne gouvernance des finances publiques, les progrès dans l’amélioration des méthodes de mesure et de production de la donnée statistique dans l’administration publique et d’une meilleure couverture de l’économie non observée ». Cette opération a été le principal facteur ayant contribué au relèvement du classement de notre pays, d’après la nouvelle mise à jour de la classification annuelle des économies réalisée par la Banque mondiale qui, pour sa part, confirme la bonne appréciation qu’elle a de l’économie algérienne. En effet, le communiqué du ministère des Finances rapporte que la nouvelle mise à jour, rendue publique hier, à l’occasion du début de son prochain exercice fiscal, qui s’étale du 1er juillet au 30 juin de chaque année, fait passer l’Algérie de pays à « Revenu Intermédiaire à la Tranche Inférieure » à pays à « Revenu Intermédiaire à la Tranche Supérieure ». La Banque mondiale relève que « l’Algérie a ainsi vu passer son Revenu national brut (RNB) par habitant de 3 900 USD (entre le 1er juillet 2022 et le 30 juin 2023), à 4.960 USD (entre le 1er juillet 2023 et le 30 juin 2024) ». Le ministère des Finances précise que cette classification prend en compte des facteurs tels que la croissance économique, l’inflation, les taux de change et la croissance démographique affectant le RNB par habitant. La même source précise que les révisions des méthodes et des données de la comptabilité nationale peuvent aussi parfois avoir un impact. Elle tient également compte des modifications des seuils de classification. « Pour maintenir les seuils de classification des revenus fixes en termes réels, ils sont ajustés en fonction de l’inflation à l’aide du déflateur des Droits de tirage spéciaux (DTS) », explique-t-on de même source. À ce titre, la Banque mondiale a « revu à la hausse le positionnement de l’Algérie pour l’année 2025, s’alignant ainsi au FMI et reconnaissant la justesse des résultats statistiques découlant des efforts consentis par notre pays pour donner une image fidèle de l’économie algérienne », selon le communiqué du ministère. Il reste maintenant à l’Algérie à passer dans la catégorie des « économies à revenu élevé ». Il y a trois mois, lors de son entrevue périodique avec les représentants des médias nationaux, le président Abdelmadjid Tebboune avait fait remarquer la concordance des chiffres avancés par les institutions financières et économiques internationales, à l’instar de la Banque mondiale et du FMI, avec les chiffres officiels algériens, concernant le taux de croissance estimé à 4,2% en 2023, ce qui se veut, avait-il ajouté, « une reconnaissance de la part des instances internationales ».
Le président Tebboune avait, à la même occasion, prévu que la concrétisation de projets à l’horizon 2026 est de nature à augmenter le niveau du revenu dans l’économie nationale, le PIB devant atteindre 400 milliards de dollars en 2026. Le président de la République avait également prévu un maintien du taux de croissance à ses niveaux actuels en 2026 et 2027. « Cela signifie que nous sommes sur la bonne voie », en avait conclu le président de la République, estimant que les indicateurs prévisionnels de l’économie nationale à moyen terme confirment que l’Algérie est en phase de devenir une économie émergente.
M’hamed Rebah