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LA SOCIÉTÉ QUITTERA LA BOURSE D’ALGER : NCA Rouiba cède la part belle de ses actions au français Castel

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Face à d’importantes difficultés financières qui s’aggravent d’année en année, NCA Rouiba quitte la Bourse d’Alger. La société décide de changer de stratégie de financement et s’oriente vers un partenaire étranger, en cédant la majorité de ses actions au français Castel. En clair, la grande marque algérienne des boissons à base de jus de fruits a cédé plus de la moitié de ses actions au groupe BIH (Brasseries Internationales Holding), propriétaire du groupe Français Castel. Dans un communiqué signé par NCA Rouiba, le Conseil d’administration de cette marque privée nationale, fondée en 1966, a approuvé l’accord conclu entre Slim Othmani, président du son Conseil d’administration, et le Groupe BIH, représenté par Gilles Martignac. Dans un premier temps, le groupe français va mettre sur la table 945 millions DA, dans le cadre d’un programme de financement en urgence de NCA Rouiba, mis en place le 30 décembre 2019, pour augmenter son capital. Ainsi, le groupe français aura la majorité des actions et le contrôle managérial sur le conseil d’administration de NCA Rouiba. Avec ces changements, le profil de NCA Rouiba va complètement évoluer. Deux nouveaux administrateurs de NCA Rouiba, issus du groupe BIH, ont été désignés, ainsi que la nomination de Lotfi Kadaoui (actuellement dirigeant au sein du groupe BIH) en qualité de directeur général de cette société. À l’issue de la conclusion de cet accord, Slim Othmani, qui assure actuellement l’intérim de la Direction générale, gardera toujours le poste de président du Conseil d’administration de NCA Rouiba. Les actionnaires, qui détiennent 44,04 % du capital et des droits de vote de l’entreprise, ont manifesté immédiatement leur volonté de prendre part au redressement de l’entreprise dans des délais très courts qu’imposait la situation de la société, souligne le communiqué. La finalisation de cette transaction devrait permettre l’injection d’autres fonds significatifs par le groupe français BIH afin d’augmenter le capital de NCA Rouiba. BIH veut aussi racheter la totalité du capital de la société AfricInvest qui détient 14,82 % du capital et des droits de vote de NCA Rouiba. Société par actions, dotée d’un capital de 849 195 000 DA, et cotée à la Bourse d’Alger depuis 2013, NCA Rouiba a décidé de sortir cette année de la cote à la bourse d’Alger. Dans son communiqué, NCA Rouiba annonce qu’elle envisage un projet d’offre publique de retrait (OPR) de l’entreprise qui serait suivie d’une radiation des actions de cette dernière de la Bourse des Valeurs d’Alger. En novembre 2019, le président du conseil d’administration de NCA Rouiba a annoncé, dans une lettre publique adressée à ses actionnaires, aux consommateurs, aux fournisseurs et aux partenaires, que sa société « fait face, pour la première fois de son existence, à de graves soucis de trésorerie ». Le dirigeant, qui n’a pas livré les chiffres sur l’ampleur des difficultés, parle d’un « choc de trésorerie ». Face à ce défi, le conseil d’administration du groupe avait étudié deux scénarios de sortie de crise : augmenter le capital de l’entreprise (actuellement de 849 195 000 dinars algériens, soit environ 6,4 millions d’euros), ou bien l’ouvrir à un nouveau « partenaire stratégique et/ou financier » (depuis 2014 Cévital détient 15 % de l’actionnariat). Différents facteurs sont évoqués par Slim Othmani comme étant à l’origine de cette situation inédite : « la crise économique qui frappe le pays », « l’explosion des pratiques du sans facture » au sein de la concurrence, « la faible dynamique de la Bourse d’Alger », mais aussi « des défaillances de gestion des créances, des dettes et du contrôle interne », lit-on sur un communiqué, citant Slim Othmani. Contacté hier par le Courrier d’Algérie pour plus d’explications, Slim Othmani n’a pas voulu s’exprimer, justifiant qu’il  « n’est pas habilité encore » pour évoquer la situation actuelle de la société.
Hamid Mecheri

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