Depuis ces derniers mois, il y a une sorte de dynamique qui fait bouger les choses au sein de la plus importante entreprise publique nationale, qu’est Sonatrach. La barre est placée haute comme cette ambition de figurer dans le «Top 5» des firmes pétrolières mondiales. Un plan de reconfiguration prend déjà forme et suppose mettre la compétence dans le cœur de cette stratégie. Toutefois, force est de s’interroger sur la place accordée aux salariés du groupe qui revendiquent un repositionnement aux grades supérieurs dans l’entreprise.
Dans la foulée de cette nouvelle feuille de route, la direction générale de Sonatrach, dirigée par Abdelmoumen Ould Kaddour, s’accommode avec sa stratégie projetée à l’horizon 2030 (SH 2030). Ainsi, l’un des segments sur lesquels repose le plan d’action y afférent est l’élément humain qu’il conviendrait à reconsidérer, revaloriser et former.
À présent, l’heure est à l’opération de réaménagement dans les effectifs. Un turnover qui touche d’abord au sommet de l’organigramme de la direction de l’entreprise. Tout récemment d’ailleurs des nominations-révocations, touchant à plusieurs départements, ont eu lieu et huit (8) vice-présidences ont été créées.
Dans cette reconfiguration du tableau de la ressource humaine, il y a d’un côté l’objectif de combler le déficit laissé par la fuite des compétences de Sonatrach. En dix ans en effet, quelque 16.000 cadres et fonctionnaires, alors spécialisés dans les activités en lien avec les hydrocarbures, ont quitté le groupe.
En deuxième lieu, Ould Kaddour, qui dit avoir «confiance en les compétences de Sonatrach», entend, suivant la SH-2030, préparer la relève pour le futur du management du groupe. Autrement, «la préparation à la formation de 200 managers sur la base de la performance et l’excellence pour diriger l’avenir de Sonatrach», a-t-il annoncé, la semaine dernière, lors d’une visite dans la wilaya d’Annaba.
Partant du fait qu’il y a volonté de reconsidérer l’élément humain, une force longtemps négligée à Sonatrach comme le reconnait Ould Kaddour lui-même, il y a lieu maintenant de s’interroger sur l’intérêt accordé par la DG du géant pétrolier national aux salariés, mécontent de leur sort, parmi les titulaires de diplômes universitaires. Et lesquels, faut-il le rappeler, revendiquent un repositionnement de leurs statuts au sein de l’entreprise. Dans leur mouvement de protestation, les quelque 11.000 travailleurs titulaires de DEUA et de Licence-LMD appellent à la revalorisation de leur diplôme.
En d’autres termes, repositionner leurs statuts professionnels suivant le classement des postes au sein des différentes bases et complexes du groupe à travers le pays. Or, jusque-là, ces mécontents de leur sort professionnel, disent n’avoir reçu aucun signal de la part de la direction de l’employeur à l’effet de répondre à leur revendication. En tout état de cause, les dirigeants de l’entreprise auront beaucoup à gagner à se pencher de plus près sur les préoccupations des salariés.
Farid Guelil
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