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IL N’A PLUS LES MOYENS D’ACHETER LA PAIX SOCIALE : Le Maroc s’enfonce dans l’endettement extérieur

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Le Maroc s’enfonce inexorablement dans les sables mouvants de l’endettement extérieur. La Banque mondiale vient d’annoncer, dans un communiqué, avoir «approuvé le 16 juin  2022, un prêt de 500 millions de dollars destiné à améliorer la protection contre les risques pour la santé, les pertes de capital humain pendant l’enfance, la pauvreté chez les personnes âgées et les risques liés au changement climatique au Maroc ». Ce n’est que la première tranche d’une série de trois crédits, précise la Banque mondiale.

La politique menée par le régime marocain au service d’une classe de privilégiés à l’intérieur du pays et d’intérêts étrangers à l’extérieur a créé les conditions de l’appauvrissement encore plus grand de la population. Les effets de la pandémie de COVID-19 et de la sécheresse n’ont fait qu’aggraver la situation. Dans une véritable fuite en avant, le régime marocain additionne les crédits fournis par la Banque mondiale qui se comptent en centaines de millions de dollars. Le Maroc présente tous les indices d’un pays dépendant et sa population montre tous les signes de la détresse sociale.
Le Makhzen baigne dans une atmosphère de corruption généralisée et se sert des instruments de répression dont il dispose pour faire taire toute protestation des citoyens. Dernièrement, le phénomène des «fonctionnaires fantômes» a soulevé la colère des Marocains. Ces «fantômes», recensés dans la Fonction publique à Rabat, et qui existent également sans doute dans les autres villes marocaines, sont des proches de  notables locaux et de membres des conseils régionaux, et  sont sous la protection  et la bénédiction du Makhzen, en tant que privilégiés du système monarchique. Il s’agit de fonctionnaires qui sont payés par le gouvernement mais qui sont absents du lieu de travail.
Au moment où le citoyen marocain est étranglé par la cherté de la vie due à la hausse continue des prix des produits de première nécessité, conséquence de choix politiques et économiques faits, depuis ces dernières années, par un gouvernement au service du patronat et des hommes d’affaires et qui tourne le dos aux revendications de la population laissée pour compte. C’est ce que dénoncent les travailleurs dans leurs manifestations incessantes. Ils savent que le pire est à venir.
En mars dernier, un rapport de la banque d’investissement marocaine CDG Capital Insight indiquait que l’économie marocaine entame l’année 2022 incertaine marquée par le creusement des déficits, l’augmentation du niveau d’endettement, une saison agricole menacée et la forte hausse des prix des matières premières et énergétiques. D’après ce rapport, la hausse des prix des matières premières et de l’énergie, combinée au rétrécissement des conditions de financement à l’international et au ralentissement de la demande étrangère adressée au Maroc, « devraient impacter trois équilibres macro-économiques: un creusement du déficit commercial suite au renchérissement des importations, une hausse de l’inflation et un rétrécissement des conditions de financement du Trésor à l’international, accompagné d’une augmentation des charges de la compensation ». Dans ce contexte, les besoins de financement du Trésor vont continuer à augmenter en 2022 pour se situer globalement à 164 milliards de dirhams (16,84 milliards de dollars). Il s’agit, selon CDG Capital Insight, d’un « besoin prévisionnel du Trésor public marocain historiquement élevé ».
La Confédération générale du travail au Maroc a appelé à une grève générale pour aujourd’hui, lundi 20 juin, dans tous les secteurs, « pour dénoncer la flambée vertigineuse des prix de tous les produits de base et des carburants ayant mis à rude épreuve le pouvoir d’achat des travailleurs ». Les syndicalistes considèrent que « la grève, dernier recours des travailleurs pour faire entendre leur colère, est aussi un moyen  pour dénoncer la politique de normalisation avec l’entité sioniste, la répression sans précédent des défenseurs des droits de l’Homme dans le pays, ainsi que l’érosion du pouvoir d’achat ».
M’hamed Rebah

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