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GHASSAN SALAMÉ SUR L’USAGE ET LA CIRCULATION DES ARMES EN LIBYE : «On peut faire taire les canons, mais on ne peut pas les confisquer.»

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Niant avec fermeté l’existence de deux parties en Libye, à savoir : une Libye de l’Est et une autre de l’Ouest, l’émissaire des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, a affirmé qu’«il n’y a pas d’Est et d’Ouest en Libye» et que cette idée, a-t-il précisé «est une fiction européenne !» dans un entretien accordé, jeudi dernier à une chaîne française, après plus d’une semaine de la Conférence internationale organisée par Rome, les 13 et 14 de ce mois, à Palerme, qualifiée de «satisfaisante» par Ghassan Salamé.
Rappelant pertinemment la cause principale à l’origine de la situation chaotique dans laquelle la Libye et son peuple ont été plongés, en déclarant que «le pays a éclaté en mille morceaux depuis 2011», le responsable onusien du dossier libyen, a indiqué qu’«il y a plusieurs visions antagonistes, aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest du pays» et que le problème, selon lui, «n’est pas de recoller deux parties mais de recomposer un puzzle» a-t-il déclaré. Et c’est dans cette recomposition du puzzle libyen, dont fait part le responsable onusien, que des libyens, des observateurs régionaux et également internationaux, font part du rôle d’acteurs étrangers, principalement des occidentaux, dans cette opération de recomposition, dans le sillage de la prolongation d’une autre manière, de l’intervention militaire de l’Otan en Libye. Indiquant qu’il faudra encore beaucoup de temps pour que ce pays retrouve sa stabilité, le chargé par le Conseil de sécurité du dossier libyen a réaffirmé la tenue, dans les premières semaines de la nouvelle année qui s’annonce, «une conférence nationale en Libye» en prévision de l’organisation, printemps 2019, des élections, chez notre voisin de l’Est. Ne perdant pas de vue les donnes principales à l’origine de la complexité et la difficulté de réunir les conditions adéquates pour la mise en œuvre du plan onusien pour que la Libye et les Libyens puissent renouer avec la vie politico-institutionnelle et sauvegarder la souveraineté et l‘intégrité du pays, Ghassan Salamé a pointé du doigt, à cette occasion, l’activité et l’abondance des armes, en Libye. Déclarant que «on peut faire taire les canons, mais on ne peut pas les confisquer » le responsable onusien semble reconnaître par ses propos, la difficulté à en finir avec l’usage et la circulation des armes dans ce pays. Alors que les efforts onusiens et des pays voisins à la Libye se poursuivent pour amener les Libyens à dépasser leurs divergences conjoncturelles, pour que le pays et le peuple libyen, puissent enfin emprunter la voie, l’ultime, pour assurer le destin certain de la Libye, que le chaos menace lourdement pour l’amener à atteindre un point de non-retour dans sa perdition, Ghassan Salamé, dira qu’«’il ne faut pas s’attendre à un miracle, et qu’il sera extrêmement difficile, voire impossible de désarmer les milices». Alors que depuis, ces dernières années, notamment depuis l’invasion de l’Irak, en 2003, par l’armée des États-Unis, il est question, chez les puissances occidentales, de mettre sur pied un nouvel ordre après la mise en place d’un désordre dans un pays comme ce fut aussi le cas en Libye, en 2011, avec l’intervention de l’Otan, le chaos et le désordre, sont les cartes sur lesquelles et par lesquelles les puissances de ce monde assurent leurs intérêts, dans leurs batailles géostratégiques et géopolitiques. Et pour bon nombre d’experts, depuis 2011, la Libye, est l’un des théâtres de ces luttes, dans le sillage des bouleversements engendrées par «le printemps arabe.» Commentant un éventuel déploiement de bases militaires russes en Libye, comme c’est le cas , en Syrie, le ministre russe des Affaires étrangère, Sergüei Lavrov a déclaré que «tout parallèle avec la Syrie est illégitime» et que «la présence militaire russe en Syrie est entièrement conforme aux normes du droit international, elle s’est faite à l’invitation des autorités légitimes de ce pays» Poursuivant, il dira qu’ «en Libye, il faut encore rétablir la structure étatique» a -t-il indiqué, dans une interview accordée à l’agence italienne AGI. Sur la conférence de Palerme sur la Libye, le chef de la diplomatie de la Fédération de Russie, a fait savoir que celle-ci avait été l’occasion d’examiner, avec le Premier ministre libyen, Fayez el-Serraj et le maréchal Khalifa Haftar «les moyens de préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Libye » a-t-il soutenu. De son côté, l’émissaire onusien pour la Libye, Ghassan Salamé, s’est dit «satisfait des timides rapprochements entre les parties libyennes belligérantes» ayant fait le déplacement à Palerme, précisant plus loin qu’«à Palerme, j’ai noté plus de convivialité entre eux (les Libyens : NDLR), que lors des précédents rendez-vous » a-t-il relevé.
Karima Bennour

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