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FOUAD CHEHAT, ANCIEN DG DE L’INRA, SUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE EN ALGÉRIE : «La production céréalière souffre de stratégie»

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«Il n’a jamais existé de stratégie clairement établie en matière de production céréalière en Algérie », a révélé, hier, le docteur en agronomie et ancien directeur général (DG) de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), Fouad Chehat, invité de la chaîne 3 de la Radio nationale.

Pour cet expert du domaine agricole, il est temps de définir une stratégie fiable pour développer cette filière en Algérie : « Donc, il est clair qu’on ne peut pas avancer ou même qu’on ne peut pas amener des progrès constants et durables… si on n’arrive pas à régler la question de développer davantage la production de la semence », déclare-t-il, ajoutant, ainsi : « Aussi, tant qu’on n’a pas une stratégie nationale qui vise la production et la diffusion de la semence et qu’on ne peut pas se considérer comme indépendants des importations de ces produits ».
Invité, à l’occasion du lancement officiel de la période des moissons, l’intervenant a déploré le fait qu’aucune démarche n’a été établie pour développer la production de la semence en Algérie et avoir des variétés de semences plus adaptées aux conditions locales et adaptées à chaque région du pays.
Amené à commenter le phénomène de rétrécissement des superficies céréalières, cet ancien directeur de l’Institut national de recherche agronomique (INRA) explique qu’en réalité celles-ci sont restées durant de longues années stagnantes, se situant, dit-il, autour de 3 millions d’hectares ensemencés chaque année.
Il a, entre autre précisé que ces étendues sont réservées pour une bonne partie à la production de blé dur et de blé tendre (2 millions d’hectares), le reste étant consacré à la culture d’orge et d’avoine.
Également, il estimera que ces productions sont, de plus, incertaines, en raison, explique-t-il, des aléas climatiques, qui, note-t-il, iront en s’aggravant, si des précautions nécessaires ne sont pas prises. Évoquant les mesures arrêtées précédemment pour contrer cette menace, l’intervenant a déclaré qu’il n’y a, à proprement parler, «jamais eu de stratégie» clairement établie, à laquelle tous les responsables en charge du domaine agricole devaient se conformer.
Mettant en avant la forte emprise de l’administration agricole sur ce secteur qu’elle est sensée organiser et développer, Chehat signale, par exemple, que les tentatives d’activer les conseils interprofessionnels de filières ont toutes échouées et n’ont donc pu jouer le rôle attendus d’eux.
Mehdi Isikioune

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