Demain, au stade olympique de Berlin, se jouera la soixantième finale de la Ligue des champions entre deux géants du football européen qui ont tout raflé dans leurs championnats respectifs. Le duel paraît déséquilibré entre un Barça impressionnant durant sa campagne européenne, croquant un Psg boursouflé par ses millions, surclassant le redoutable Bayern de Guardiola avec un Messi stratosphérique et remportant la Liga devant les deux ogres madrilènes. Ce Barça-là débutera la finale dans la peau d’un archi-favori, mais paradoxalement c’est la situation qui convient le mieux à son rival d’un soir, la Juventus de Turin. Cette Juve est un savant alliage entre fougue et expérience, mais plus que cela, elle reflète l’arrivée à maturation d’une génération italienne qui a souvent été sous-estimée. Marchisio, Chiellini (qui sera forfait demain), Bonucci, Barzagli font tous partie de cette génération revancharde qui a succédé aux idoles de la finale de 2006. A l’aise dans la conservation de balle avec ses maîtres à jouer que sont Pirlo et Marchisio, la Juve peut aussi se transformer en véritable forteresse en plaçant des contres assassins, comme ce fut le cas contre Dortmund ou contre le Real. Une équipe létale et polymorphe qui aura besoin de toutes ses forces pour contrer une armada barcelonaise jusqu’ici injouable.
A l’issue de la demi-finale aller, Guardiola a comparé la Pulga argentine à Pelé. Tout au long de la saison, l’Argentin a joué à un niveau inhumain et si le match de demain perd de son suspense, ne cherchez pas plus loin le coupable, il s’appelle Léo Messi. L’équipe de Luis Enrique dispose d’autres atouts dans sa manche. Possédant probablement la meilleure attaque du monde, le Barca peut également compter sur des joueurs de classe mondiale comme Mascherano en défense, Dani Alves et Iniesta souvent décisif dans les nombreuses finales qu’il a disputées. Le Barça de Luis Enrique, très critiqué à son arrivée, est moins romantique que celui de son prédécesseur Guardiola.
S’appuyant sur sa formidable force de frappe offensive, il sait aussi défendre quand il le faut. La finale approchant ne pourra se résumer qu’à une opposition de style entre la meilleure attaque et la meilleure défense du monde ; ce match sera également le baroud d’honneur de deux légendes du football, Xavi et Pirlo, qui joueront vraisemblablement leur dernier match professionnel en Europe.
