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FACE AU DÉFI DE CONSOLIDATION DU FRONT INTÉRIEUR : Deux partis politiques font bouger les lignes

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En prévision des élections législatives anticipées, mais aussi pressée par les derniers développements qu’a connus la région, la classe politique nationale s’emballe. Des islamistes aux partis démocrates chacun y va de son propre diagnostic et tente d’apporter son grain de sel, décortiquant la situation politique qui prévaut dans le pays, apportant des solutions selon les orientations de chaque partie. Les islamistes sont déjà passés à l’action et font cause commune et le lieu de rendez-vous était alors fixé pour samedi dernier, à la salle Dar El-Djazaïr au Palais des expositions des Pins maritimes d’Alger à l’initiative du MSP de Abderrazak Makri pour une «conférence nationale», placée sous le thème : « L’Algérie face aux défis extérieurs ». La rencontre a rassemblé tous ceux qui se reconnaissent de près ou de loin dans le projet islamiste comme l’indique la qualité des participants. En effet ont pris part, à cette conférence, outre le MSP, le mouvement Ennahda de Yazid Benaïcha, le FJD représenté à cette rencontre par Hadjera Nacereddine, Talaïe El Hourryet de Abdelkader Saâdi et d’autres partis non encore agréés ainsi que l’Association des ouléma musulmans de Abderrazak Guessoum, l’Association des Scouts musulmans algériens, et l’Unpef, un syndicat de la corporation de l’éducation nationale. Reste que l’objectif assigné à cette conférence est des plus nobles : le renforcement du front intérieur. Lors de son intervention, le président du MSP a plaidé pour «le lancement d’un dialogue responsable et sérieux concernant la nouvelle loi électorale devant offrir des garanties sur la transparence des élections, fixer le calendrier électoral, éloigner l’administration de la gestion des opérations électorales».

Makri : « les partis ne sont pas des ennemis à abattre »
Pour le chef de file du MSP, les partis politiques ne sont pas des ennemis à abattre, mais doivent être, estime -t-il, considérés comme des institutions nationales de l’État, appelant le pouvoir à cesser de les diaboliser et de tenter de les affaiblir mais plutôt d’œuvrer pour leur développement à travers des élections crédibles et transparentes. S’agissant de la société civile, Makri a affirmé que celle-ci n’est pas une concurrente des partis politiques, en matière de représentativité politique mais un partenaire des formations politiques dans divers secteurs, avant d’appeler à la libération des détenus politiques, à l’indépendance de la justice, au déverrouillage des champs politique et médiatique, estimant que «le renforcement du front intérieur et la réalisation de réformes politiques passent par la résolution de la crise économique et financière qui secoue le pays…». Revenant au mouvement populaire du 22 février 2019 ayant avorté le 5éme mandat du président déchu, Bouteflika, le successeur de Aboudjerra Soltani a imputé la « déroute » du Hirak à la « course au pouvoir avant la concrétisation des réformes démocratiques nécessaires à même de garantir une compétition électorale transparente et équilibrée ». Il a estimé, dans ce contexte, que les conflits aux seins du Hirak l’avaient empêché d’atteindre ses objectifs, tout en imputant la responsabilité de cet « échec » au phénomène du populisme, au pouvoir ainsi qu’à la classe politique et des activistes qui n’ont pas hésité à surfer sur la vague du soulèvement populaire pour s’imposer au détriment de militants crédibles au long parcours politique. Ces derniers sont, pour le président du MSP, tombés de nulle part, souffrant de l’absence d’un ancrage dans la société, et sans parcours militants sur le terrain des luttes démocratiques. Il a appelé, par ailleurs, à consolider le front intérieur pour faire face aux menaces extérieures qui guettent notre pays, induites par la situation à nos frontières, sont réelles, notamment après la normalisation des relations entre le Maroc avec Israël, ainsi que par les développements dans la crise libyenne qui échappent totalement au contrôle de l’Algérie et la situation au Sahel…».

Le FFS prône une Convention politique nationale
De son côté, le Front des forces socialistes (FFS) qui a officiellement quitté le Pacte pour l’alternative démocratique (PAD), a lancé, lui aussi, sa propre initiative de sortie de crise à travers un projet de « convention politique nationale » qui devrait déboucher sur un consensus national. Cette rencontre, qui devra regrouper tous les acteurs politiques nationaux, des militants et sympathisants, des personnalités politiques, des intellectuels et plus largement les citoyens qui souhaitent contribuer à nos travaux », « permettra d’instaurer un débat démocratique pour élaborer un projet politique pour le pays », a résumé, en novembre dernier, le premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche. Pour concrétiser son projet, le PS du vieux parti d’opposition poursuit sa tournée dans le pays afin d’engager les débats, y compris internes au parti, et de le dynamiser en vue de l’enrichissement de l’initiative de la “convention politique nationale” qu’il projette d’organiser. Le premier responsable du parti s’est rendu à Oran samedi après-midi, pour installer de nouveaux fédéraux, mais également pour rappeler l’essence même de sa démarche politique qui devrait accoucher d’un plan de sortie de crise et esquisser une solution politique avec un consensus large de toutes les forces politiques, des acteurs socioéconomiques et de ceux de la société civile pour asseoir les bases et les axes fondamentaux de l’État. Ces derniers, explique le premier responsable politique du parti, « permettront de construire un État national rassembleur ». « Asseoir un processus politique et une volonté d’arriver à un consensus  politique », sont les fondamentaux sur lesquels reposent « la convention politique nationale » prônée par le parti, a rappelé Aouchiche. Si les approches sont différentes les unes des autres et parfois, diamétralement opposées, en fonction des idéologies et des projets de sociétés propre à chaque formation politique, l’idée centrale converge vers la même destination et pour les mêmes fins, à savoir : la consolidation du Front intérieur, seul capable de contrer et de déjouer les conspirations et les menaces dont fait objet le pays depuis notamment les derniers développements au Sahara occidental et la normalisation entre le Maroc et Israël. Des développements dangereux à un jet de pierre de nos frontières d’où la nécessité de faire bloc pour contourner les visées malsaines des ennemis du pays.
Brahim Oubellil

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