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Euro 2016 : l’Angleterre peut maudire son inefficacité

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Tenue en échec au Vélodrome pour son premier match de la compétition, l’Angleterre peut regretter son manque de réalisme de maîtrise globale. Il n’empêche, malgré le résultat, les Anglais ont laissé entrevoir de belles promesses pour la suite où la présence d’un vrai tueur de surface pourrait être utile.

Le jeu : Une Angleterre enthousiaste, une Russie réaliste
Le Vélodrome n’était plus habitué à un tel niveau de jeu. Pendant quatre-vingt-dix minutes, l’Angleterre a récité une partition pleine d’entrain et de mouvements. Disposés en 4-3-3 avec Wayne Rooney au milieu, les hommes de Roy Hodgson ont développé un jeu alléchant durant la première période. Des redoublements de passes, des débordements et des centres dangereux ont ainsi animé 45 premières minutes où la Russie n’a fait que suivre le ballon. La verticalité des passes de Rooney et la projection de Dele Alli ont permis aux Three Lions de prendre le contrôle au milieu pour ne jamais le laisser. Les Russes ont bien tenté de montrer le bout de leur nez au retour des vestiaires mais les Anglais ont vite repris le contrôle sans jamais réussir à convertir leur occasion. Tout l’inverse de la Russie qui a converti son seul tir cadré de la seconde période. Le hold-up parfait.

Les joueurs : Rooney et Lallana dans le ton, Kane effacé
Son passage au milieu de terrain était l’un des enjeux de ce match et Wayne Rooney a répondu présent. Métronome du jeu anglais, il a souvent été à l’origine des décalages de son équipe par ses ouvertures intelligentes. A noter aussi l’excellente première période d’Adam Lallana, toujours dans les bons coups et à l’origine des actions les plus dangereuses. Très intelligent tactiquement en sentinelle, Eric Dier s’est même fendu d’un maître coup franc pour ouvrir le score. En revanche, si l’Angleterre ne ramène qu’un point du Vélodrome, elle peut en vouloir à Harry Kane et Raheem Sterling, auteurs de prestations décevantes. L’attaquant de Tottenham ne s’est jamais mis en position de frappe tandis que le feu-follet de Manchester City a multiplié les mauvais choix.
Côté russe, difficile de ressortir des individualités tant l’équipe de Leonid Slutsky a souffert tout au long du match et n’a jamais pu placer d’offensives dangereuses. Si Artem Dzyuba s’est bien battu avec les rares ballons qu’il a touché, les coéquipiers d’Ignachevitch peuvent remercier Igor Akinfeev de les avoir laissés dans le match en retardant au maximum l’échéance.

Ce qui aurait pu tout changer : Si les Anglais avaient su maîtriser…
L’Angleterre méritait de gagner ce match. Mais, à force de rater leurs occasions, les Anglais ont permis aux Russes de revenir. Après le but de Dier, intervenu à la 76e minute, il a manqué de la lucidité à une sélection encore très jeune (25,8 de moyenne d’âge, deuxième nation la plus jeune de cette édition 2016).
Avec la qualité technique de leur milieu et l’entrée de Jack Wilshere, les Three Lions avaient le talent pour garder la possession et s’éviter une fin de match catastrophique.

La stat : 0
C’est une malédiction qui poursuit l’équipe d’Angleterre. Jamais les Anglais n’ont réussi à s’imposer dans un match d’ouverture de l’Euro. Sur les neuf championnats d’Europe disputés par les Three Lions, ils ont subi quatre défaites et ont concédé cinq nuls. Une poisse qui symbolise parfaitement cette équipe.

La question : L’Angleterre a-t-elle trouvé la bonne formule ?
Si le résultat n’est pas à la hauteur des espérances côté anglais, Roy Hodgson a de sérieuses bases de travail pour la suite de la compétition. Avec son 4-3-3 qui se mue en 3-4-3 en phase offensive, le sélectionneur anglais a trouvé le système tactique adéquat où Rooney et Alli peuvent laisser libre court à leur imagination. Surtout, la présence de cinq joueurs de Tottenham dans le onze de départ permet à cette équipe de s’appuyer sur les automatismes déjà existants en club. Lorsque l’on se souvient que l’Allemagne ou l’Espagne ont gagné leurs titres récents en s’appuyant sur une colonie de joueurs venant du même club, on se dit que le sélectionneur british a flairé le bon filon. Reste que quelques changements sont peut-être nécessaires pour les Anglais où l’absence de Jamie Vardy pose des questions tant son profil de buteur aurait fait du bien à une sélection anglaise pas assez tueuse. Un chouïa de maîtrise en plus et cette équipe pourrait enfin en finir avec sa réputation de loser magnifique.

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