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EN U23 : une équipe et … demie

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Visa pour le bonheur. La gloire. Une équipe est née. Un exemple à suivre. Un exemple de dévouement et de talent. Une sélection sortie de nulle part et qui donne l’exemple. Au-delà d’un trophée auquel il n’est maintenant pas interdit de rêver, ce onze national n’annonce que du bon. De la bonne graine dans laquelle il faudra investir.
La sélection olympique algérienne (U23) a assuré l’essentiel en décrochant le nul (0-0) face à un solide adversaire nigérian, dont la prestation et le niveau de jeu développé ajoutent un peu plus à la performance de la bande à Shurmann que personne, et on ne le répètera jamais assez, n’attendait à pareille fête. Devant ce que tout le monde présentait comme le super favori de cette édition de CAN de la catégorie, qualificative de surcroît aux J.O 2016 de Rio de Janeiro, Brésil, les trois 1ères places du podium en constituant les précieux sésames), le gardien chélifien Salhi, qui aura sorti au demeurant un gros match en décourageant à lui seul la machine offensive des petits «super eagles» qui n’ont pas roulé (heureusement pour notre défense qui a néanmoins, grâce à une solidarité à toute épreuve et un courage à saluer, tenu très bon en préservant ses filets vierges) au super, et le reste de l’équipe, de nouveau bien en place et respectant à la lettre les consignes du coach, a fait, au grand bonheur de son public, coup triple et mérité par là même les honneurs, en plus du respect de tous les pessimistes qui ne lui donnaient pas la plus petite once de chance. Terminer (à saluer carrément pour l’ensemble de son parcours avec trois première sorties jouées à la manière de vieux briscards) à la tête du groupe de la «mort» (ce qui lui évite le cadeau empoisonné du pays organisateur avec tout ce que cela suppose comme difficultés, en plus de la qualité reconnue du onze national sénégalais qui n’a pas eu beaucoup de peine ni rencontré de sérieux problèmes pour dominer son groupe, les paramètres extra-sportifs pesant généralement lourdement dans ce genre de compétitions sur le continent, à savoir l’hostilité du public local, la partialité de l’arbitrage pour ne pas faillir à la sacro-sainte loi du jeu des coulisses), se rapprocher un peu plus de l’objectif assigné au départ (le billet lui permettant de monter dans l’avion menant à la capitale brésilienne) et sur lequel ils n’étaient pas nombreux, en Algérie, à oser (Ferhat et ses camarades, fâchés, y ont puisé, on n’en doute pas, une source supplémentaire de motivation en accouchant d’un parcours sans faute et fait plus que tenu tête aux cadors du continent, avec au menu, un trio d’enfer) un quelconque pari et, surtout, dispose (en cas d’élimination en demi-finales et c’est ce que nous ne leur souhaitons pas) d’une sorte de joker leur ouvrant le droit de postuler au 3e ticket avec la petite finale. Du trois en un confirmant tout le potentiel d’un groupe qui, s’il ne faisait pas l’unanimité autour de lui (autant d’ailleurs que le sélectionneur Suisse en charge de ses destinées techniques, certains médias ne s’empêchant pas de le donner pour partant et demander ainsi sa tête pour insuffisance) avant le départ pour le pays de La Teranga au vu de ses modestes performances en matches préparatoires. Tenir tête au N°1 nigérian après avoir disposé allègrement d’un solide et très performant Mali et une entrée en scène plutôt laborieuse (un nul toutefois prometteur contre une toujours aussi problématique Egypte qui aura finalement vu trop grand et termine logiquement à une piteuse place de lanterne rouge, non sans que la presse des bords du Nil ne fasse, comme à son habitude, beaucoup de bruit pour rien en s’intéressant beaucoup trop près aux Verts qu’ils accuseront, dans une vaine tentative de déstabilisation, de velléités combinardes, alors que la suite ne sera que désenchantement pour Hossam El Badri et sa troupe- on imagine d’ici la déception qui suivra et le lynchage médiatique qui les attend- avec une maigre récolte de 2 petites unités), le revenant Derfelou et ses copains, sans trop faire de vagues, ont su donc relever le défi impossible de s’inviter parmi les quatre meilleures formations africaines dans la catégorie et se donnent les moyens de rêver à un meilleur statut. Rêver (trop tôt pour en parler alors que le 1er défi reste, la priorité, une place en finale pour s’assurer d’un destin olympique, assurer une réservation pour le Brésil et la messe quadriennale du sport universel) tout simplement de la couronne continentale. On voit trop grand ? A leur place ? Maintenant que la route est déblayée et qu’il y a (c’est désormais possible et il suffit seulement d’y croire) de la place à une montée sur le toit du continent, il leur est demandé de finir l’œuvre inaugurée par ce qui s’avère aujourd’hui comme un précieux partage des points contre l’adversaire de toujours, l’Egypte, dans une entame qu’il ne fallait pas et sous aucun prétexte, rater pour mieux voir venir. Un nul qui leur ouvrira d’abord l’appétit et aller s’offrir, sur un plateau d’argent, une sélection malienne avide de rachat mais dont les arguments s’avèreront inefficaces devant la volonté affichée par les Meziane and Co qui ne trembleront aucunement quand ils négocieront, à la manière des grands (le métier qui rentre et quand la confiance est là), le duel impitoyable imposé, à tous les niveaux, par un Nigeria confirmant tout le talent de son collectif mais n’arrivant jamais à trouver la faille ni à imposer ses vues à des Verts sûrs de leurs armes. Notamment en défense où, et comme lors de la réception du Mali, ils feront bloc. Tiendront bon, Salhi et son arrière-garde gardant bien la maison. Préservant l’essentiel. Un nul, une 1ère place, un rôle de demi-finalistes et plus si affinités.
Des petits Verts en grand. Jouant comme des grands. Formant maintenant une équipe et … demie. Laissons-les rêver et nous faire encore rêver. Laissons-les surtout se préparer à une ascension à laquelle tout le monde croit maintenant que cette équipe, née chez nous (le moment n’est pas aux faux-débats et autres dossiers éternellement ouverts sur le niveau de nos compétitions et la faiblesse ou non du produit local) a pris de la dimension en attendant de prendre son envol. Se préparer, pourquoi pas, à revenir au pays les bagages alourdis d’un trophée qui ne fera que du bien à l’ensemble de la discipline. A mercredi (19H30) et cette avant-dernière marche menant à la gloire et qui a pour nom l’Afrique du Sud.
Par Azouaou Aghiles

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