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EN RIPOSTE À UNE DÉCISION DE PARIS : Le Mali interdit les ONG liées à la France

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Le gouvernement malien  confirme sa démarche de recomposition de ses relations extérieures, qui ont été longtemps marquées par une dépendance néocoloniale outrancière vis-à-vis de la France.

Les autorités maliennes viennent de décider l’interdiction de toute activité aux organisations non gouvernementales (ONG) financées par la France. Il y a quelques jours, le ministère français des Affaires étrangères a annoncé une décision qui prête à rire : la France suspend son aide publique au développement à destination du Mali, mais maintient néanmoins son «aide humanitaire» et quelques soutiens à «des organisations de la société civile maliennes» (ce sont les médias français qui présentent ainsi l’information). «Cette décision de la France rentre dans le cadre des nouvelles orientations stratégiques du président Emmanuel Macron», a commenté un journal français. En réaction, le Mali a répondu du tac au tac en interdisant l’activité de toutes les ONG que le gouvernement français comptait continuer à soutenir et à financer, y compris celles qui se couvrent du prétexte de l’aide humanitaire.  Russia Today rapporte que dans un texte, signé de la main du Premier ministre par intérim et porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, Bamako a dénoncé les «motifs fallacieux de la coopération militaire Mali-Russie» Selon l’agence chinoise Xinhua French, qualifiant de « fantaisistes » et de sans « aucun fondement » ces accusations, le Mali juge que « l’annonce de la junte française » (en référence au terme employé par la France pour qualifier les autorités de transition maliennes) de suspendre son aide est un « non-événement ». C’est d’autant plus vrai, dit-il, que « depuis février 2022, la France a notifié par voie diplomatique la suspension de sa coopération au développement en faveur du Mali ». Pour Bamako, il s’agit d’une tentative de la France «de déstabilisation et d’isolement du Mali». Pour rappel, la France a annoncé le 17 février dernier le retrait du Mali des forces Barkhane et Takuba après que Bamako ait dénoncé le traité et les accords de défense avec Paris. Auparavant, le 31 janvier dernier, le gouvernement malien avait notifié à l’ambassadeur de France, Joël Meyer, qu’il avait 72 heures pour quitter le territoire national. Depuis que l’armée a pris le pouvoir au Mali le 18 août 2020, les relations entre Bamako et Paris n’ont pas cessé de se détériorer. En fait, il y a eu une cascade de remises en question par plusieurs pays africains de leurs relations avec la France, ancienne puissance coloniale. Une manifestation contre la présence française au Burkina Faso a visé, vendredi dernier, l’ambassade de France à Ouagadougou et la base militaire de l’armée française de Kamboisin. Des médias français évoquent le départ de ses forces spéciales du Burkina Faso envisagé par la France. Par ailleurs, d’après Reuters le président malien vient de promulguer une loi portant création d’une compagnie minière nationale. Dénommée Société de recherche et d’exploitation minière du Mali, elle aura pour objectif le développement de nouvelles mines dans le pays, dans le but d’accroître les revenus des ressources minérales. Le gouvernement a ordonné cette année un audit des mines d’or, principale ressource exploitée dans le pays. Les autorités maliennes veulent accroître les recettes de l’État.

Un Africain nommé pour la RCA
La tendance à laisser les Africains régler eux-mêmes leurs problèmes se poursuit. Le Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, a nommé, lundi, le malien Mohamed Ag Ayoya, Représentant spécial adjoint pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et Coordonnateur résident pour la République centrafricaine.   Ayoya officiera également en tant que Coordonnateur de l’action humanitaire pour ce pays. Le diplomate malien succède à Mme Denise Brown, du Canada.   Il est visiblement mieux placé pour apporter son aide à la République centrafricaine. Il a une connaissance approfondie des affaires humanitaires, en particulier des urgences complexes et des questions de protection de l’enfance sur le terrain.
M’hamed Rebah

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