La prise en main par le Dr Djamel Ould Abbès du parti FLN, l’ouverture en direction des redresseurs et des opposants à la ligne d’exclusion suivie par l’ancien secrétaire général Saâdani, permet d’assurer une préparation et surtout une participation optimum aux prochaines élections législatives semble avoir réveillé la classe politique, tant le FLN est un parti locomotive de la scène politique nationale.
Cette nouvelle donne l’occasion aux partis islamistes de sortir du bois et d’annoncer tour à tour leur participation aux élections locales et législatives à venir. Le suspense était entretenu artificiellement pour faire croire qu’il y à débat à la base de ces partis, alors que l’on sait que la stratégie est décidée par les responsables de ces formations islamistes non seulement en fonction de la conjoncture nationale mais aussi de leur liens avec la constellation islamiste internationale. Avec les revers et les coups de boutoir donnés au terrorisme qui se revendique a tort de l’Islam, la déroute de Daesh, l’Islam politique veut apparaitre plus que jamais comme une alternative et ne peut donc boycotter des élections, au risque de laisser les deux grands partis que sont le FLN et le RND , dominer la future Assemblée populaire nationale . D’autant que se profile une reconfiguration de la scène politique nationale et alors que l’on prête au président Bouteflika, la volonté de voir une Assemblée populaire digne de ce nom , avec des ténors de la politique pour faire jouer à l’Assemblée le rôle important que lui assigne la constitution et réhabiliter une institution qui avait par trop tendance a jouer les utilités pour ne pas dire qui était devenue une simple chambre d’enregistrement. Le rôle de l’argent et de l’affairisme ont été pour beaucoup dans les dérives d’une Assemblée de députés, ou les sièges se monnayaient quasiment sur les places publiques.
Et l’on a en mémoire ces tètes de file de Parti et ces députés-milliardaires bloquant des projets de loi –comme celui sur les signes extérieurs de richesses – parce que contraires à leurs intérêts.
Lors de la dernière réunion du bureau politique du FLN, le nouveau secrétaire général du parti, qui décidément adore communiquer et ne va pas par quatre chemins pour clamer haut et fort des vérités hélas connues de l’opinion publique et a dénoncé une certaine forme de corruption au FLN, notamment pour ce qui est des élections. Entrainé par son propos il a affirmé qu’il jouera le rôle de Gestapo, de sinistre mémoire, pour passer au crible les candidatures et écarter les candidats de l’argent sale. Pour ce qui est des informations circulant a propos des candidatures des ministres-FLN, aux législatives, le patron du FLN botte en touche . Après avoir annoncé que la décision revient au président Abdelaziz Bouteflika, il a déclaré qu’il va « éplucher les listes et étudier les critères ». On prête l’intention au président Bouteflika de donner une nouvelle vigueur à l’APN et pousser ses ministres actuels ou à venir d’affronter l’épreuve des urnes pour redynamiser la vie politique et surtout mettre fin a l’abstentionnisme et à la désaffection populaire qui frappe la classe politique.
Il semble bien que les islamistes toutes tendances confondues ont compris le message et se sont décidés a se lancer dans la bataille électorale. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls, puisque le RCD a annoncé il y a déjà un moment qu’il participera aux élections locales et législatives . Le FFS, qui croit toujours a la possibilité de construire un consensus national , ne peut en ce cas opter pour le boycott s’il veut relancer son projet politique . Reste la position de Ali Benflis et de son parti dont le discours politique a évolué et qui devrait aller aux élections pour conforter la représentativité réelle ou supposée de son parti .
Mokhtar Bendib