Après le succès de la médiation dans le conflit malien, l’Algérie accueille aujourd’hui une réunion regroupant les chefs de parti et les militants politiques libyens dans le cadre du dialogue inter-libyen supervisé par la Mission d’appui de l’ONU en Libye (Unsmil). Cette réunion annoncée depuis le Caire par M Messahel , ministre délégué aux Affaires africaines et maghrébines s’inscrit dans le cadre du processus visant à parvenir à une solution politique consensuelle à la crise libyenne en vue de former un gouvernement d’union nationale qui aura pour mission la gestion de l’étape de transition et de surmonter la crise qui secoue la Libye . La réunion est l’aboutissement des efforts consentis par l’Algérie à la demande des parties libyennes et en coordination avec l’ONU pour aider les Libyens à parvenir à une solution pacifique à la crise.Pour rappel, Messahel avait fait état de «réunions secrètes» tenues à Alger et qui ont concerné plus de 200 personnalités libyennes. L’Algérie «a eu des contacts avec toutes les parties libyennes, et reçu beaucoup d’acteurs libyens sans distinction, à l’exception des groupes terroristes reconnus comme tels par les Nations unies», avait précisé Messahel, révélant que ces dernières ont «parfois abouti à des accords signés entre les parties». À ce sujet, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a indiqué que l’Algérie est «raisonnablement optimiste» quant à l’issue du dialogue interlibyen. «Nous sommes raisonnablement optimistes et travaillons pour que le dialogue entre les frères libyens aboutisse au règlement de la crise que vit la Libye», a souligné M. Lamamra . Il a précisé qu’une quinzaine de dirigeants politiques de premier plan, des chefs de parti et de grands militants connus sur la scène libyenne prennent part à la réunion d’Alger, avant d’ajouter que les é tapes suivantes seront fixées en fonction des résultats de cette rencontre. «Les Libyens sont les bienvenus, ils sont chez eux le temps qu’il faudra pour leurs discussions», a relevé le chef de la diplomatie avant de rappeler que «depuis le début», l’Algérie avait indiqué qu’elle était pour le «dialogue inclusif qui doit mener à la réconciliation nationale et à un gouvernement d’union nationale».M. Lamamra a également souligné que l’Algérie soutenait «naturellement» les efforts du représentant spécial et chef de la mission de l’ONU en Libye, Bernardino Léon de «multiples manières, y compris à travers nos propres contacts et interactions avec des Libyens.
Mettant son grain de sel dans le seul but de montrer que sa diplomatie est active sur les dossiers chauds de la région, le Maroc a invité des parties de la crise libyenne à discuter sur ses terres. Quelques membres des deux Parlements rivaux libyens ont entamé des discussions indirectes à Skhirat, au Maroc, une station balnéaire proche de Rabat. D’ailleurs, c’est en sa qualité de pays voisin que l’Algérie a multiplié, depuis la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi en octobre 2011, les initiatives diplomatiques pour aider la Libye à retrouver sa stabilité. Sous prétexte qu’elle est ouverte à toutes les initiatives à même de pouvoir débloquer la situation dans ce pays, l’ONU ne pouvait pas rejeter la proposition marocaine, même si elle est malvenue dans la conjoncture actuelle et fait double emploi avec l’initiative algérienne.
M. Bendib
