Accueil ACTUALITÉ Deuxième jour du procès Sonatrach I : poursuite de la lecture de...

Deuxième jour du procès Sonatrach I : poursuite de la lecture de l’arrêt de renvoi

0

Lundi 28 décembre 2015, tôt dans la matinée, des curieux, moins nombreux que ceux du premier jour, se sont rassemblés devant le tribunal criminel d’Alger, alors que les policiers étaient de plus en plus nombreux à assurer la sécurité des lieux.
Les journalistes sont arrivés assez tôt, pour obtenir des déclarations des avocats de la défense. Très vite, les choses commencent à bouger, les prévenus en liberté, les avocats de la défense, les traducteurs commencent à entrer dans la salle sans pour autant être bondée de monde comme la veille. Plusieurs chaînes de télévision, comme au premier jour, ont envoyé leurs caméras et leurs journalistes pour couvrir un procès qui risque de connaître des révélations imprévues et très redoutées de la part des 19 accusés.
Quand les inculpés sont amenés devant les juges, un silence pénible se fait, rompu seulement par des paroles à voix basse échangées entre les avocats. La fébrilité commence à gagner les gens dès que le gong annonçant l’entrée des juges se fait entendre. Tout le monde se lève et le silence se fait complet. Aussitôt les juges et les membres du juré assis, tout le monde prend place et le greffier de l’audience commence la lecture du « volumineux » arrêt de renvoi. En effet, celui-ci est composé de 293 pages. Il est à noter que la lecture a débuté au premier jour du procès et s’est donc poursuivie hier.
Au fur et à mesure de la lecture de l’arrêt de renvoi, nous remarquons des visages qui se défont et d’autres qui essaient de rester placides ou même d’essayer de tourner en dérision les affirmations dites par le greffier. À cause de la longue lecture qui devenait quand même monotone au fil des heures, nombreux sont ceux qui sont sortis prendre l’air dans la cour de la Cour.
Parmi les accusés figurent l’ex Président directeur général (P-DG) du groupe national Mohamed Meziane et le patron du groupe allemand Contel Algérie Funkwerk, El Smail Mohamed Réda, ainsi que huit (8) directeurs exécutifs de Sonatrach dont Amar Zenasni, responsable du transport par pipeline, et le directeur des activités d’amont Belkacem Boumediène.
Sur la liste des accusés figurent également 4 entreprises étrangères ayant bénéficié «frauduleusement» de marchés publics, au préjudice de Sonatrach.
Parmi les chefs d’accusation retenus contre les accusés dont 7 en détention, figurent « association de malfaiteurs », « passation de marchés en violation de la législation et des règlements en vigueur, « octroi d’avantages injustifiés à autrui»,
«augmentation de prix dans des contrats avec une entreprise publique », « détournement de deniers publics » et «blanchiment d’argent et corruption». Selon l’arrêt de renvoi, les faits concernent cinq (5) marchés « frauduleux » d’une valeur de 1 100 milliards de centimes accordés par l’ex P-DG de Sonatrach au groupe allemand Contel Algérie Funkwerk Pletarc dans le cadre d’un projet d’acquisition d’équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe national à travers le pays.
Ces contrats ont été accordés dans le cadre du gré à gré en contrepartie d’actions acquises au profit des deux fils du patron de Sonatrach, Fawzi et Réda Méziane, dans le groupe Contel. Le groupe Contel Algérie Funkwerk Pletarc et son patron El Smail DJaafar Mohamed Réda, principal accusé dans cette affaire, a obtenu des privilèges injustifiés, alors que ses offres étaient plus élevées que celles des autres soumissionnaires. Le groupe Sonatrach a, de surcroît, conclu un marché jugé douteux avec Saipem Algeria (Italie) pour la réalisation du gazoduc liant l’Algérie à l’Italie (Sardaigne). L’acquisition de biens immobiliers figure aussi dans l’arrêt du renvoi, dont un appartement luxueux à Paris d’une valeur de 500 000 euros et des appartements dans des quartiers chics à Alger.
Au cours de la lecture, le juge Mohamed Reggad a demandé aux témoins présents dans la salle de quitter les lieux pour ne pas être influencés par ce qui se passe dans les audiences.
à l’heure où ne remettons cet article sous presse, la lecture de l’arrêt du renvoi se poursuivait. Cependant, le vrai show va commencer aujourd’hui. En effet, l’audition des accusés débutera aujourd’hui. Et c’est certainement Mohamed Meziane, l’ex-PDG de Sonatrach qui comparaît librement d’ouvrir le « bal »des interrogatoires.
Rappelons qu’au cours du premier jour du procès une bataille de procédures ayant opposé les avocats de la défense aux avocats représentant le Trésor public qui s’est constitué comme partie civile dans cette affaire.
Lamia Boufassa

Article précédentEnseignement supérieur : Hadjar s’engage à résoudre les problèmes du secteur
Article suivantEnterrement de Hocine Aït Ahmed : des funérailles voulues honorables et dignes