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« Derwiches tourneurs » : un des plus anciens rituels du soufisme en concert à Alger

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Les « Derwiches tourneurs » de l’Ensemble de musique soufie turque de Konya dirigé par Youssuf Kayya ont présenté, mercredi à Alger, un concert de chants et danses spirituels, où les louanges au divin se sont mêlées à l’un des plus anciens rituels physiques du soufisme.
Le public nombreux de l’Auditorium Aïssa Messaoudi de la Radio algérienne, aura assisté à un rituel datant du XIIIe siècle, dit « Sama », inscrit depuis 2008 par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la culture et la science (Unesco) au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Issue de « l’Ordre Mevlevî », une confrérie soufie fondée par le poète mystique persan Jalal Eddine Roumi (1207-1273) dans la ville de Konya (sud d’Ankara), le « Rituel Sama », établie dans toutes les communautés turques du monde, est une voie physique permettant de « répandre l’amour et la tolérance et se rapprocher de Dieu ». Cinq derwiches dans des accoutrements traditionnels (longs képis, gilets et robes aux plis évasés), quittant leurs lieux de prière (tapis en peaux de chèvre), effectuent des mouvements giratoires, une main tendue vers le cosmos et l’autre vers la terre, symbolisant ainsi « la gravitation des électrons et des planètes » dans une expérience spirituelle de haute dévotion mystique. Les danseurs, dans leur isolement progressif entretenu par des rotations au rythme régulier, étaient soutenus par cinq musiciens et quatre chanteurs aux voix ténors et basses qui entonnaient des chants religieux dans le mode « Huzzâm »(genre musical turc), livrés en un seul jet et plusieurs enchaînements dans des rythmes ternaires lents et irréguliers. Les sonorités denses et apaisantes du violoncelle, qanûn, tambur (instrument à cordes épaisses à la caisse arrondie et au manche long), nay (longue flûte arabo-turque) et du Kudum (percussion à deux grands tambours séparés) ont orné le silence religieux observé par l’assistance, plus d’une heure durant, dans une ambiance recueillie. Les enchaînements successifs dans des cadences dandinantes des pièces interprétées ont contribué de manière effective à asseoir une atmosphère de méditation, laissant pour seule occasion au public, pour applaudir et montrer son adhésion à la prestation des « Derwiches tourneurs », la fin du spectacle.
Le concert, présenté mardi à Béjaïa, et organisé à Alger en collaboration avec la Radio algérienne, s’est déroulé en présence de l’ambassadeur de la République de Turquie en Algérie, Mehmet Poroy, et les représentants de différentes missions diplomatiques accréditées à Alger, invités par les organisateurs.

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