Accueil ACTUALITÉ CRISE AU NIGER : L’Algérie confirme son rejet de l’intervention militaire

CRISE AU NIGER : L’Algérie confirme son rejet de l’intervention militaire

0

Par la voix du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, l’Algérie confirme son rejet de l’intervention militaire au Niger.

«Personne n’est sûr, même au sein de la CEDEAO, qu’une intervention militaire a une chance acceptable de succès. Vous pouvez commencer une intervention militaire, mais vous ne savez jamais comment elle se terminera. Alors ils (la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO) sont très prudents, ils montrent un maximum de retenue concernant cette option», a déclaré Ahmed Attaf dans une interview au journal américain Washington Post, au cours de sa visite aux États-Unis où il a rencontré le 9 août Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine. Le ministre estime que l’option militaire « risque de ne pas contribuer à la bonne résolution du conflit ». Déclarant ignorer les exemples d’interventions militaires couronnées de succès, il a rappelé que celle en Libye « a abouti à une catastrophe pour toute la région ». Ahmed Attaf a souligné aussi que « la CEDEAO considère toujours la voie diplomatique pour résoudre la situation comme une priorité ». Il a souligné que la priorité « doit continuer à être accordée » à la solution politique à la crise au Niger. « En discutant de la crise au Niger (avec les responsables américains), je pense que nous nous sommes mis d’accord sur trois grands principes: le respect de l’ordre constitutionnel et démocratique, le rétablissement du président Mohamed Bazoum en tant que président légitime du Niger et la priorité doit continuer à être accordée à la solution du conflit », a déclaré Ahmed Attaf. « Je crois que (sur) ces principes, il y a un accord total entre nous. Nous devons maintenant essayer de travailler ensemble pour traduire ces principes dans la réalité politique du Niger », a-t-il ajouté. Ahmed Attaf a également  évoqué la menace du terrorisme au Sahel, en faisant remarquer que « l’Algérie, en ce qui concerne le Sahel, on a cessé de parler de groupes armés, on parle d’armées de terroristes. Et nous avons vraiment affaire dans la région à des armées de terroristes qui menacent directement le Burkina Faso, le Mali, certaines régions du Tchad et le Niger ». Autre question abordée par Ahmed Attaf dans l’interview au Washington Post : la migration irrégulière.
À ce propos, le ministre a souligné qu’il ne s’agit pas exclusivement d' »une question politique que l’on peut traiter dans le cadre d’un accord international » avant de poursuivre: « Dans cette région (Niger, Mali, Tchad et toute l’Afrique de l’Ouest), il s’agit également d’un énorme problème économique ». Ces gens quittent leur pays « parce qu’ils sont à la recherche d’une vie meilleure et, pour certains d’entre eux, pour nourrir leur famille. Il faut donc traiter le problème sur le plan politique et diplomatique. Mais si la composante économique de la solution n’est pas présente, le problème ne sera pas résolu », a-t-il estimé. Enfin, sur les relations bilatérales entre Alger et Washington, Ahmed Attaf Attaf s’est réjoui de la visite en Algérie, cette année, de nombreux hauts fonctionnaires du département d’État américain. « Cela signifie que l’Algérie et les Etats-Unis ont beaucoup de dossiers à discuter », a-t-il dit à ce propos.

Blinken croit en la voie diplomatique
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, croit qu’il continue d’exister une marge pour obtenir le retour à l’ordre constitutionnel au Niger par la diplomatie. C’est ce qu’il a déclaré mardi à la presse. Il pense que « la pression exercée par plusieurs pays, notamment par l’intermédiaire des pays de la Communauté économique des pays de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), sur les militaires responsables du bouleversement de l’ordre constitutionnel au Niger est de plus en plus forte ». Ils doivent prendre cela en compte, au même titre que le fait que leurs actes les ont isolés du reste de la région et du monde », a ajouté le secrétaire d’État américain.
M’hamed Rebah

SAHARA OCCIDENTAL
Alger salue la position américaine
Dans une interview accordée à Al-Monitor, un site d’information basé à Washington, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf a salué le soutien apporté par l’administration américaine au travail de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura. Ahmed Attaf est revenu sur la déclaration américaine publiée après sa rencontre, le 9 août courant, avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, dans laquelle le chef de la diplomatie américaine « a réitéré son plein soutien » au travail de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, « alors qu’il consulte intensivement toutes les parties concernées pour parvenir à une solution politique ». Il a souligné, à ce titre, que l’administration Biden « n’a pas du tout approuvé » la décision de l’ancien président américain Donald Trump concernant la « prétendue souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental.
M. R.

Article précédentDESTINÉS À LA SPÉCULATION : Importante saisie de légumes secs à Boumerdès
Article suivantLE PORTE-PAROLE DE L’UGTT CONFIRME : Le peuple tunisien est hostile à la « normalisation »