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LE PORTE-PAROLE DE L’UGTT CONFIRME : Le peuple tunisien est hostile à la « normalisation »

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Commentant les récents propos de Abdelkader Bengrina, président du Mouvement El Binaa, sur les risques de «normalisation » entre la Tunisie et l’entité sioniste,  Sami Tahri, porte-parole et secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a rappelé dans une interview au site russe d’information Sputnik qu’« il y a eu des tentatives depuis longtemps pour infiltrer les sionistes en Tunisie».

Sami Tahri est  remonté à l’époque de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali qui avait délibérément ouvert à l’entité sioniste un bureau de relations en Tunisie et le même, tunisien, à Tel Aviv, mais cela était resté une expérience formelle, et n’a pas abouti à des relations réelles. Le responsable syndical tunisien a souligné que la société civile et les partis tunisiens travaillent pour faire face aux tentatives de normalisation en cours. Il a poursuivi : « Le peuple tunisien fait clairement la distinction entre les Juifs qui vivent en paix en Tunisie et certains d’entre eux qui ont immigré en Europe et dont les liens avec la Tunisie sont restés profonds, et entre le sionisme et l’entité d’occupation. «Après la révolution et face à la faiblesse de l’État à l’époque, les frontières ont été considérablement ouvertes, ce qui a laissé la voie libre aux  services de l’entité sioniste ; de même que des capitalistes ont tenté d’établir des relations commerciales avec l’entité sioniste, et certains produits ont été exportés vers l’État occupant.»
Sami Tahria a ajouté : « Certains universitaires ont tenté de « normaliser » les études universitaires, prétendant développer la recherche scientifique, notamment dans le domaine de l’histoire. Il en va de même pour certains artistes qui ont visité les territoires occupés et y ont donné des concerts ». Sami Tahri a indiqué que toutes ces tentatives n’ont pas d’influence en milieu populaire, car la rue tunisienne s’oppose à la normalisation et est consciente du statut de la droite palestinienne, soulignant le manque d’acceptation de l’idée de normalisation, qui peut rencontrer une résistance s’il est recherché.
Sputnik rappelle que lors de sa campagne électorale, en octobre 2019, le président tunisien Kais Saied considérait « la normalisation avec Israël comme un crime majeur et une haute trahison », déclarant : « Quiconque traite avec une entité qui a déplacé tout un peuple depuis plus d’un siècle est un traître et doit être jugé pour haute trahison. » Tout cela indique que ces tentatives de  « normalisation »  ne vont pas aboutir. Le peuple tunisien et ses forces vives (comme le rappelle le  porte-parole de l’UGTT, qui est acteur majeur  en Tunisie) sont attachés à la cause palestinienne et en plus de cela ils sont conscients des dangers  du projet sioniste,  depuis 1948.
En plus, en Égypte, pays qui a signé avec l’entité sioniste à Camp David au milieu des années 1970, à ce jour, le peuple égyptien n’a pas accepté cette « normalisation », comme le prouvent maints exemples de  la vie quotidienne dans ce pays. Dans tous les pays arabes, les populations sont hostiles à toute relation avec l’entité sioniste. Le soutien à la cause palestinienne est unanime. De plus, le rythme de normalisation des relations avec Israël par quelques pays arabes s’est brusquement ralenti, laissant penser à un processus de « dénormalisation » parmi ceux qui ont accepté d’entrer dans le jeu des Etats-Unis qui ont parrainé les  « accords d’Abraham ». En Tunisie, au début de ce mois, le parlement tunisien a annoncé que la commission des droits et libertés avait entamé l’examen d’un projet de loi sur la criminalisation de la normalisation avec l’entité sioniste, traduisant ainsi le soutien inconditionnel du peuple tunisien à la cause palestinienne. Il y a un an, en réponse aux informations relayées par certains médias sur d’éventuels échanges commerciaux avec Israël, le ministère tunisien du Commerce et du Développement des exportations avait souligné son attachement aux dispositions du « boycott » arabe d’Israël conformément aux principes de la Ligue des États arabes.
M. R.

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